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La relance potentielle du 3e lien autoroutier réjouit les députés de la CAQ

Le ministre Julien arrivant au conseil des ministres.

« On appuie un tramway au juste prix, et je suis à la même place que le maire Marchand là-dessus », a assuré le ministre responsable de la Capitale-Nationale et député de Charlesbourg, Jonatan Julien.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Le débat sur la forme que devrait prendre le futur troisième lien entre Québec et Lévis est relancé. Les déclarations du premier ministre Legault à ce sujet – qui a même évoqué « un pont » ou « un tunnel pour les camions », mercredi – semblent avoir eu un effet vivifiant sur ses troupes. Tout est sur la table, répètent ses députés.

Ceux-ci étaient tout sourire, mercredi, et ce, même s'ils n'avaient visiblement pas été prévenus de la sortie de leur chef, mardi, au sujet d'une « consultation » sur le troisième lien, où M. Legault a laissé entendre que la version actuelle du projet, entièrement dédiée au transport collectif, pourrait encore changer au profit de l'automobile.

Interrogés par les journalistes à leur arrivée au Salon bleu, les députés caquistes de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches relayaient tous le même message selon lequel le gouvernement se devait d'écouter la population au lendemain de la défaite de la Coalition avenir Québec (CAQ) à l'élection partielle dans Jean-Talon.

On doit tenir compte de ce qui s'est dit lundi, a notamment répété la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, qui est aussi députée de Louis-Hébert, dans l'ouest de Québec. La démocratie, les gens ont toujours raison, a-t-elle ajouté.

Martine Biron en mêlée de presse.

« La défaite a été difficile, lundi, a admis la ministre Martine Biron, mercredi matin. Et puis on s’est tous dit : "Il nous faudrait peut-être ouvrir une réflexion, une conversation sur ce qu’on pourrait faire pour la grande région de Québec". »

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Tout sur le 3e lien Québec-Lévis

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La ville de Québec vue d'un paquebot sur le Saint-Laurent.

Tout doit être sur la table et rien ne doit être tabou, a aussi déclaré sa collègue Martine Biron, députée des Chutes-de-la-Chaudière, qui a invité tout le monde à rester calme, dans la mesure où le projet n'a pas encore été officiellement relancé.

On n'a pas promis le troisième lien : on a dit que rien n'était exclu, a souligné de la même manière le ministre Éric Caire. L'enjeu est sensible pour le député de La Peltrie, ce dernier ayant reçu des menaces pour être resté en poste après l'abandon du volet autoroutier du projet, lui qui avait promis de démissionner le cas échéant.

L'expression tout est sur la table a également été utilisée par Bernard Drainville mercredi matin. Le ministre, qui est député de Lévis, a reconnu que la CAQ avait mangé une volée dans Jean-Talon au profit de son ancienne formation politique, le Parti québécois (PQ), et qu'elle devait à ce titre accepter de se remettre en question.

J'ai toujours cru à un nouveau lien [et] je crois toujours à un nouveau lien, a-t-il souligné, ajoutant qu'il ne voulait pas non plus que son gouvernement fasse des promesses en l'air, lui qui s'était présenté devant la presse les larmes aux yeux, le jour de l'abandon du volet autoroutier du projet.

Dans tous les cas, les maires de la Beauce sont très contents de voir qu'on va rouvrir ce dossier-là, a confié le député Luc Provençal, qui dit avoir reçu quelques appels à ce sujet, mardi.

Personnellement, je n'ai jamais perdu espoir. [...] J'ai continué à consulter les gens de mon milieu et on travaille sur un projet.

Une citation de Luc Provençal, député caquiste de Beauce-Nord

Cette fois, il faudra toutefois penser davantage au trafic lourd, a poursuivi le député de Beauce-Nord, faisant référence au fait que la version initiale du projet n'aurait pas permis aux camions qui transportent ce type de marchandises de traverser le tunnel pour des raisons de sécurité.

Selon son collègue de Beauce-Sud, Samuel Poulin, les discussions sur le troisième lien n'ont jamais cessé au sein du caucus caquiste de la grande région de Québec, et ce, même lorsque le volet autoroutier a été abandonné. Ces discussions visaient à améliorer le projet, a-t-il confié.

Depuis le début, ce que les gens de Québec et de Chaudière-Appalaches veulent, c'est d'être entendus et d'être écoutés, [...] et c'est ça qui va se passer, a résumé la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance.

Les caquistes continueront par ailleurs à appuyer un tramway au juste prix, a confirmé de son côté le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, en réaction aux propos du maire Marchand, qui a dit craindre mardi que la consultation évoquée par M. Legault ouvre la porte à une remise en question de ce projet.

Un projet zombie, ressuscité juste à temps pour l'Halloween

À l'inverse des députés caquistes, les autres partis n'ont pas été tendres envers le gouvernement, mercredi, dans la foulée des déclarations de M. Legault au sujet de la relance potentielle du troisième lien autoroutier. Le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, a notamment qualifié le premier ministre de girouette nationale.

Le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a également reproché à François Legault de vouloir ressusciter un projet zombie, juste à temps pour l'Halloween.

QS a voulu déposer une motion sans préavis à l'Assemblée nationale pour rappeler que le gouvernement avait abandonné le volet autoroutier du troisième lien en affirmant qu'il s'agissait d'une décision pragmatique et responsable, mais les parlementaires n'ont pas accepté d'en débattre.

La ministre Guilbault avait notamment expliqué à l'époque que l'achalandage post-pandémie ne justifiait plus un tel projet.

La résurrection potentielle du projet de troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis, six mois plus tard, est la preuve que le gouvernement ne sait pas où il s’en va, selon le PQ, qui a demandé pour sa part à François Legault de remanier son Conseil des ministres pour mieux cibler ses priorités.

François Legault se dirigeant à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres en compagnie de son garde du corps et de son attaché de presse.

François Legault a lancé un pavé dans la mare, cette semaine, en laissant entendre au lendemain de la défaite de la CAQ dans Jean-Talon que le volet autoroutier du projet de troisième lien Québec-Lévis pourrait renaître.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

En se rendant au Salon bleu, François Legault a notamment réitéré qu'il avait totalement confiance en Geneviève Guilbault à titre de ministre des Transports.

Il a aussi souligné qu'il ne fallait pas être dogmatique au sujet du troisième lien. Il y a eu un message lundi qui a été clair, selon lui. Les électeurs ont peut-être trouvé que le virage s’est fait trop rapidement, donc on va consulter, a réitéré M. Legault.

Une fois en Chambre, le premier ministre a également défendu son idée de relancer le débat et de regarder toutes les possibilités, allant même jusqu'à évoquer un pont, tel que proposé par les conservateurs en 2022, ou un tunnel pour les camions, ce qui était exclu jusqu'ici.

Avec les informations de La Presse canadienne

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