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Renouer avec l’enseignement en extérieur à Uashat mak Mani-utenam

« Il faut sortir du cadre carré que l’éducation nous a transmis il y a quelques années avec les histoires de pensionnat », estime la directrice de l’école primaire Tshishteshinu, Ingrid Tshirnish.

Une enseignante s'adresse à des élèves dans une classe en plein air.

L'éducation en plein air offre des bienfaits pour la santé physique et psychologique des élèves, selon des chercheurs.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Radio-Canada

La communauté de Uashat mak Mani-utenam a inauguré cet été trois classes nature dans ses écoles primaires et secondaires.

Ces espaces, aménagés au coût de 180 000 $, permettent aux enseignants d’offrir un apprentissage à l'extérieur et à leurs élèves de renouer avec leur culture innue.

Ça fait beaucoup de bien, être dehors, souligne l’élève de 6e année à l’école Tshishteshinu Kayden Fontaine.

Il est l’un des premiers élèves de sa communauté à faire l’essai d’une classe nature, aussi nommée classe plein air.

Des élèves sourient et posent pour la caméra, assis dans une classe nature.

Les élèves et les enseignants se bousculent pour obtenir une plage horaire à la classe nature.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Pour plusieurs enfants, dont Kayden Fontaine, ce nouvel environnement d’apprentissage rappelle le lien qu’ils entretiennent avec le territoire.

C'est relaxant. Ça me [rappelle] beaucoup d'affaires dans le bois. Je suis assis avec mes grands-parents. Aussi faire des pièges comme des collets. Quand j'attrape un animal, je le donne à mes amis. Je le partage, c'est comme ça qu'on a survécu. Sans le partage, on n’aurait pas survécu, nous autres, les Autochtones, mentionne Kayden Fontaine.

Ces espaces ouverts comprennent tout l’équipement nécessaire au fonctionnement d’une classe, notamment un tableau, des chaises, des tables et un casier de rangement.

Ça permet aux jeunes de sortir du cadre et des quatre murs de la classe. Ça leur permet de bouger, de parler et d'échanger. Maintenant, il faut sortir et respirer. Je pense que nos jeunes s'adaptent très bien dans la classe nature et suivent les règlements, observe la directrice de l’école Tshishteshinu, Ingrid Tshirnish.

Ingrid Tshirnish sourit à la caméra.

La classe nature permet aux élèves de retrouver une part du vécu de leurs ancêtres dans le grand territoire, selon la directrice de l'école Tshishteshinu, Ingrid Tshirnish.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Les nouvelles classes nature seront ouvertes à l’année. Les enseignants de l’école Tshishteshinu se bousculent déjà pour réserver leur plage horaire.

C’est notamment le cas de Patrick Fournier, qui remarque que ses élèves sont plus attentifs dans la classe plein air.

On dirait qu’ils sont moins dérangés par ce qu'il se passe autour. Avec les chaises qui bercent en arrière, les bûches qui sont plantées, on dirait qu’ils sont moins tentés d’aller regarder ce qui se passe autour.

Une citation de Patrick Fournier, enseignant à l’école Tshishteshinu
Patrick Fournier sourit à la caméra.

Patrick Fournier remarque que ses élèves sont plus calmes dans la classe plein air.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Des bienfaits éducatifs et plus encore

La popularité des classes nature est en pleine progression au Québec et au Canada, selon le professeur à la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche sur l'éducation en plein air, Jean-Philippe Ayotte-Beaudet.

Il y a beaucoup de bénéfices [...] que ce soit aux niveaux cognitif, physique, social et psychologique. Au-delà des apprentissages, il y a beaucoup de bénéfices au niveau de la santé.

Une citation de Jean-Philippe Ayotte-Beaudet, professeur à la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke

Il souhaite d’ailleurs prendre contact avec la communauté de Uashat mak Mani-utenam pour un projet de recherche.

Quand on sort en plein air et qu’on se questionne sur notre communauté, on se sent beaucoup plus enraciné dans nos réalités puis dans la manière dont on peut interpeller des apprentissages, souligne Jean-Philippe Ayotte-Beaudet.

Des élèves étudient dans une classe plein air.

Les nouvelles classes extérieures disposent de tout l'équipement nécessaire à l'enseignement.

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Les expériences d’apprentissage en extérieur ne se valent pas toutes, nuance le professeur au Département d'éducation et formation spécialisées de l'UQAM Jonathan Beaudet.

Avoir une classe à l'extérieur et tenter de reproduire ce qu'on fait à l'intérieur, est-ce que ça a une plus-value? Pas nécessairement, dit-il.

La recherche soutient que vivre des situations authentiques d'apprentissage qui sont bien planifiées, c'est favorable, précise Jonathan Beaudet, ajoutant qu’être en extérieur est un bienfait en soi pour les jeunes.

Quant à elle, la communauté innue estime que les retombées pédagogiques seront grandes.

Avec les informations de Charles-Étienne Drouin

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