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L’épilobe, une fleur qui prospère après un feu de forêt

Un champ couvert d'épilobes, dans le parc national de Wood Buffalo, en juillet 2023.

De très nombreux épilobes ont fleuri dans le parc national Wood Buffalo.

Photo : Fournie par Nina Veselka

Radio-Canada

L'épilobe, ou fireweed en anglais, est l’une des premières espèces à se manifester à la suite d’un feu de forêt et joue un rôle important dans la régénération forestière.

Simon Landhäusser, professeur au Département des ressources renouvelables de l'Université de l'Alberta, étudie la remise en état des terrains forestiers.

Il observe que l'épilobe est parfois considéré comme une mauvaise herbe, par exemple en Colombie-Britannique. Toutefois, la plante est native de l'Alberta et n'est pas trop intrusive.

C'est une espèce qui a besoin de lumière et de beaucoup de nutriments pour prospérer, souligne-t-il.

Une ancienne forêt brûlée recouverte d'herbe et d'épilobes à Edson, en Alberta, le 20 juillet 2023.

Les buissons d'épilobes sont de plus en plus nombreux près d'Edson, en Alberta, le 20 juillet 2023.

Photo : Alberta Wildfire

Il ajoute que les champs d'épilobes étaient déjà dans la forêt, mais que la plante ne pouvait pas fleurir sous l'ombre des arbres. Après un incendie, l'afflux soudain de lumière et de nutriments causé par la combustion, comme l'azote, rend le terrain propice à l'épanouissement de la fleur.

Simon Landhäusser explique également que l'épilobe est une source alimentaire de qualité pour plusieurs animaux, notamment les pollinisateurs, les cervidés et les lapins, ce qui revêt une importance particulière après un feu de forêt ayant consumé plusieurs autres sources de nourriture.

La plante meurt à l'hiver et se décompose rapidement, indique-t-il. Ainsi, l'épilobe ne contribue pas à créer une couverture d'herbe sèche qui alimentera un prochain feu de forêt, à l'inverse de plusieurs types d'herbes.

À mes yeux, l'épilobe est une option moins inflammable pour la récupération de la forêt que les herbes, estime-t-il.

De la pharmacopée à la gelée

L'épilobe est également important pour les gardiens du savoir traditionnel comme Brenda Holder.

Brenda Holder accroupie au milieu des fleurs, en train d'expliquer des choses à deux touristes.

Brenda Holder propose des marches médicinales par l'intermédiaire de son entreprise Mahikan Trails à Banff et à Sundre.

Photo : Fournie par Travel Alberta

Elle dirige Mahikan Trails, une entreprise touristique qui offre des promenades informatives guidées à Banff et à Sundre, en Alberta. Selon Brenda Holder, de nombreux Albertains qui participent à ses promenades ont déjà vu ces plantes, mais ils n'y ont jamais porté attention.

Quand les gens apprennent leur utilisation médicinale et alimentaire ainsi que les histoires qui les entourent, ils sont fascinés. Ils ont envie d'en apprendre plus.

Une citation de Brenda Holder, propriétaire de Mahikan Trails

Brenda Holder a appris les propriétés de l'épilobe de sa grand-mère. Elle raconte que la plante régénère non seulement la terre après un incendie, mais aussi la peau humaine après une brûlure.

Un plant d'épilobe.

Les feuilles vertes et les fleurs violettes de l'épilobe sont souvent les premiers signes de vie à se manifester après le passage d'un feu de forêt.

Photo : Radio-Canada

L'épilobe est le guérisseur de toutes les brûlures, souligne-t-elle. En plus de son utilité pratique, Brenda Holder aime la plante pour sa beauté. Lorsque le paysage est gris, l'épilobe semble surgir de nulle part et apporte un rayon de chaleur, décrit-elle.

De son côté, Christopher Wywal est un Edmontonien qui aime jardiner. Il a découvert l'épilobe chez sa mère et, depuis, il le fait pousser dans sa cour.

Des épilobes dans un jardin, en Alberta, juillet 2023.

Chris Wywal plante des épilobes dans son jardin et utilise les fleurs pour faire du thé, de la gelée et du baume.

Photo : Radio-Canada / Emily William

Tu te promènes en voiture à la campagne et il y en a partout. Je suis heureux qu’il soit là, parce que les abeilles l’adorent et qu’il a tellement d’usages possibles, dit-il.

Il utilise l'épilobe pour le thé et la gelée. Avec cette dernière, il a gagné un prix de première place d'une catégorie de conserve à l'exposition alimentaire du festival K-Days d'Edmonton (Nouvelle fenêtre) (lien menant à une page en anglais).

Des pots de gelée d'épilobe avec le prix de meilleure gelée du K-Days.

Chris Wywal a gagné le premier prix dans la catégorie gelée du concours organisé par le festival K-Days de la meilleure conserve.

Photo : Radio-Canada / Emily Williams

Pour moi, c'est un goût floral, avec une touche de framboise ou de mûre; d'autres trouvent que ça ressemble plutôt au raisin. C’est plus fruité que ce que vous pouvez imaginer, affirme-t-il.

Cette année, il tente d'utiliser l'épilobe pour fabriquer un baume servant à traiter les inflammations.

Avec les informations d'Emily Williams

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