Duhaime promet « une pression insoutenable » pour forcer Caire à démissionner
Éric Duhaime invite les citoyens de La Peltrie à signer une pétition pour pousser Éric Caire à démissionner.
Photo : Radio-Canada / Pascal Poinlane
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, veut forcer le député caquiste Éric Caire à démissionner parce que celui-ci avait mis son siège en jeu si un troisième lien autoroutier n’était pas réalisé.
C’est en conférence de presse lundi devant le bureau de comté d'Éric Caire qu’Éric Duhaime, entouré d’une cinquantaine de partisans, a invité les citoyens de la circonscription de La Peltrie à signer une pétition pour pousser le député à respecter sa parole.
On va faire des centaines d’actions dans La Peltrie pour que la pression soit insoutenable et qu’Éric Caire fasse la seule chose honorable qui lui reste à faire : démissionner
, a déclaré Éric Duhaime.
En 2018, à quelques mois de la campagne électorale, le député caquiste Éric Caire avait promis de démissionner si la construction du troisième lien n'allait pas de l'avant.
Photo : Radio-Canada
Porte-à-porte, affichage public, distribution de dépliants, présence dans les centres commerciaux et les épiceries : Duhaime et ses partisans promettent d'être intraitables
.
Le chef conservateur entend faire goûter au député de La Peltrie sa propre médecine. En 2011, alors dans l’opposition, Éric Caire avait présenté un projet de loi permettant de destituer un député qui ne respectait pas ses engagements pour provoquer une élection partielle. Le projet de loi n’avait pas reçu les appuis nécessaires pour être adopté à l’époque.
C’est unique, c’est phénoménal, c’est historique qu’un politicien mente aussi éhontément à ses électeurs! Aujourd’hui, tout le monde sait à Québec que la limousine d’Éric Caire vaut pas mal plus cher que sa parole.
Les citoyens rencontrés dans La Peltrie abondent généralement dans le même sens. Je demande sa démission
, affirme France Labbé.
Ça ne nous aide pas à avoir confiance en la politique. Ça fait deux fois qu'il ne respecte pas ses promesses. Qu'il démissionne
, déclare un autre électeur.
Pierre Voyer, lui, ne veut pas d'une élection partielle dans sa circonscription. Ce n'est pas le premier politicien qui fait une promesse qu'il ne tiendra pas. Personnellement, je crois que ça devrait être décidé aux prochaines élections. Il n'a pas besoin de démissionner
, soutient-il.
À lire :
Pétition en ligne
Après l’annonce de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, sur l’abandon du volet autoroutier du troisième lien, Éric Caire a affirmé qu’il comptait aller à la rencontre des citoyens pour bien expliquer la décision du gouvernement.
Je vais laisser mes électeurs décider de la suite des choses
, a-t-il dit, tout en affirmant qu’il n’avait pas l’intention de démissionner.
Éric Caire a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de démissionner. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jean-Claude Taliana
Éric Duhaime prend sa parole au mot et appelle maintenant les citoyens de La Peltrie à signer une pétition en ligne. Les personnes intéressées doivent inscrire leur adresse pour certifier qu’elles vivent bien dans la circonscription concernée.
Éric Duhaime souhaite récolter la signature d’au moins la moitié des résidents de La Peltrie. Aux dernières éléctions proviciales, 61 000 personnes étaient inscrites sur la liste électorale de cette circonscription.
Ce n'est d'aucune façon un appui au Parti conservateur. J'invite les gens de tous les autres partis et même ceux qui n'ont pas voté. Vous pouvez signer la pétition si vous habitez dans La Peltrie
, spécifie-t-il.
Duhaime prend la balle au bond
Voyant une occasion de se faire élire et d’envoyer un premier député conservateur à l’Assemblée nationale, Éric Duhaime compte se présenter dans La Peltrie à une éventuelle élection partielle.
Éric Caire pourrait présenter sa démission aujourd’hui, être candidat à sa propre réélection et laisser les électeurs décider. S’il le fait, j’ai l’intention de l’affronter!
Le cabinet d’Éric Caire a fait savoir que le ministre n’avait pas l’intention de commenter la sortie du chef conservateur.