3e lien : la volte-face de la CAQ alimente le cynisme envers la politique, dit Lightbound
Jean-Yves Duclos et Joël Lightbound en compagnie du maire de Lévis, Gilles Lehouillier
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
La volte-face de la CAQ quant au projet de 3e lien alimente le cynisme envers la classe politique selon Joël Lightbound, député libéral fédéral élu dans la région de Québec. Il qualifie la scène à laquelle les Québécois ont assisté jeudi de « peu édifiante ».
Le député dans Louis-Hébert ne cache pas qu’un troisième lien autoroutier était, selon lui, un mauvais projet pour Québec. Il affirme toutefois qu’il a beaucoup de sympathie pour les gens qui se sentent dupés aujourd’hui.
Il comprend que certaines personnes se sentent trahies, alors que le Québec était en campagne électorale il y a à peine six mois. Un troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis était une des promesses phares de la CAQ.
C’est un triste spectacle qu’on a vu et ça alimente le cynisme envers la classe politique. Le spectacle d’hier n’a pas matière à réjouissance.
Il trouve dommage qu'en politique, un gouvernement se retrouve dans une telle situation. Selon lui, les élus devraient en subir les conséquences.
Il ne va toutefois pas jusqu'à dire qu'ils devraient démissionner, comme l'a fait un citoyen qui a démarré une pétition qui réclame le départ du député de La Peltrie, Éric Caire. Le document publié sur Internet reproche au député d'avoir manqué à sa parole lorsqu'il a dit qu'il quitterait son poste si la CAQ reculait dans le dossier du 3e lien.
Duclos, soulagé
Jean-Yves Duclos, lui, n’a pas voulu commenter la manœuvre de la CAQ.
Le ministre fédéral et député de Québec se dit plutôt soulagé que le volet autoroutier du troisième lien soit abandonné.
Il a dû répondre, au cours des dernières années, aux nombreuses préoccupations de ses concitoyens qui craignaient de voir une autoroute aboutir dans leur quartier.
Il y a des gens qui souffrent déjà particulièrement en Basse-Ville : Saint-Roch, Saint-Sauveur, Vanier, Limoilou de la congestion, de la pollution, de la qualité de l’air qui est plus faible, l’espérance de vie aussi qui est plus faible qu’ailleurs au pays. Je crois qu’ils seront soulagés de l’annonce d’hier
, explique-t-il.
Les coûts du projet
Pour ce qui est d’un potentiel financement du gouvernement fédéral, le ministre ne s’avance pas, mais ouvre la porte puisqu'il s’agit d’un projet réservé au transport en commun. Le gouvernement fédéral ne finance plus les projets autoroutiers depuis 2015.
Quel est le meilleur moyen d’y arriver? On va attendre que le gouvernement dépose son projet. Aussi, nous allons compter sur les experts de la région qui pourront nous guider dans un investissement qui pourrait être majeur
, dit-il.
La ministre Guilbault ne s’est pas avancée jeudi quant au coût du nouveau projet. Selon Jean-Yves Duclos, il pourrait valoir 5 milliards de dollars ou plus en vertu de certaines estimations.
Le cabinet de Geneviève Guilbault affirme que ce montant n’a aucune valeur : le tracé et le moyen de transport n'ont pas encore été décidés et influenceront les coûts du projet.