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Transport collectif dans le 3e lien : « le choix de la science », selon des experts

Maquette représentant un autobus circulant dans un tunnel sous le fleuve.

La nouvelle mouture du projet ne comporterait qu'un seul tunnel au lieu de deux.

Photo : Gouvernement du Québec et Radio-Canada

Différents experts croient que le gouvernement a pris la bonne décision en réservant le tunnel Québec-Lévis au transport en commun, mais selon eux, il devrait aussi profiter de l’occasion pour analyser si son projet répond vraiment à un besoin.

Le gouvernement de la CAQ a décidé de se mettre du côté de la science et de l'analyse et non du côté de l'émotion et de sa base électorale, remarque Pierre Barrieau, chargé de cours en planification des transports et en urbanisme à l'UQAM et à l'Université de Montréal.

Il croit que même si le gouvernement avait décidé de poursuivre son projet malgré tout, celui-ci aurait probablement été rejeté plus tard dans le processus. Lorsqu'on serait arrivé à l'étape des consultations publiques et du BAPE, ça aurait été très problématique. Il y a une quasi-certitude que le projet aurait été refusé à ce moment-là de l'analyse, soutient le chargé de cours.

Jean Dubé en entrevue avec un journaliste et un caméraman.

Le professeur de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD) à l’Université Laval, Jean Dubé.

Photo : Radio-Canada / Érik Chouinard

Je ne pense pas que les chiffres précédents justifiaient un tunnel, je pense qu'on a mis les charrues avant les bœufs. On a proposé une solution sans savoir si on avait un problème, ajoute Jean Dubé, professeur à l'École supérieure d'aménagement du territoire et du développement régional à l’Université Laval.

Tout sur le 3e lien Québec-Lévis

Consulter le dossier complet

La ville de Québec vue d'un paquebot sur le Saint-Laurent.

Il affirme aussi que le gouvernement avait transformé l’enjeu en quelque chose de très émotif, en faisant la promesse sans savoir s’il y avait réellement un besoin.

Les tendances en planification du transport confirment depuis plusieurs années, déjà même avant la pandémie, que l'achalandage projeté ne justifiait pas un troisième lien. Les habitudes de transport changent et ça devenait de moins en moins défendable, souligne Pierre Barrieau.

Y a-t-il vraiment un besoin ?

Jean Dubé invite tout de même le gouvernement à réfléchir sur la pertinence d'un potentiel lien réservé au transport en commun. Un point de vue qui rejoint celui de l’Ordre des urbanistes du Québec. Le gouvernement ne doit pas répéter l’erreur de précipiter un choix d’infrastructure avant d’avoir en main toutes les informations nécessaires, fait savoir l’Ordre par voie de communiqué.

Un autobus de la Société de transport de Lévis

Jean Dubé y voit une bonne occasion pour convaincre quelques personnes de basculer de la voiture vers le transport collectif.

Photo : Radio-Canada

C'est quoi la meilleure solution, justement je ne peux pas le dire, parce qu'on n'a pas exploré toutes les avenues. Il faut le faire, il faut se mettre à table pour identifier la meilleure solution, poursuit le professeur.

Jean Dubé voit quand même un certain avantage à développer un lien spécifiquement pour le transport collectif. On créerait réellement un gain de temps par rapport à la voiture pour le transport collectif. À moins que je ne me trompe, ça serait la première fois à Québec où le transport collectif a un avantage sur la voiture, avance-t-il.

Lévis doit se préparer

La décision entourant le mode de transport aura une influence importante sur l’aménagement du territoire. Le lien autoroutier aurait amené une accélération du développement de maisons unifamiliales de basse à moyenne densité. Le projet de transport en commun va venir créer un réel pôle de densité qui va permettre à Lévis de répondre à ses besoins de développement à long terme sans empiéter d'un seul millimètre sur les terres agricoles , relate le chargé de cours en urbanisme.

Gilles Lehouillier en conférence de presse.

Le maire de Lévis est «sidéré» de la décision de la CAQ d'abandonner le volet autoroutier du troisième lien.

Photo : Radio-Canada / Pascal Poinlane

En conséquence, Lévis n’aura pas le choix de se préparer à la transformation qui s’en vient. La ville va être obligée de complètement revoir comment elle se voit dans l'avenir. C'est un exercice qui sera aussi long et qui va amener de la controverse sur les territoires, souligne Pierre Barrieau.

Avec les informations de Colin Côté-Paulette et de Pascal Poinlane.

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