ArchivesUne activité aussi vieille que la civilisation : l’art de la poterie et de la céramique
L'art de la poterie et de la céramique se pratique depuis des millénaires.
Photo : Radio-Canada
L’art de créer des objets en grès, en glaise ou en porcelaine est pratiqué depuis plusieurs siècles. Des reportages tirés de nos archives nous permettent d’en explorer plusieurs de ses aspects.
Un art aux multiples techniques
L’art de la poterie est apparu durant la préhistoire, à l’époque du Néolithique, lorsque l’humanité a commencé à se sédentariser et à pratiquer l’agriculture et l’élevage des animaux.
Les Premières Nations du Canada fabriquent des poteries depuis des temps immémoriaux. C'est vers 1750 que les premières poteries sont produites en Nouvelle-France.
La céramique, c’est le terme assez général pour tout ce qui est fait en terre. […] Puis, un potier, tout ce qu’il fait est fait avec un tour.
Reflets d'un pays, 11 juillet 1978
Lors de l’émission du 11 juillet 1978, l’animatrice de Reflets d’un pays, Louise Hamel, interviewe la potière Lucie Lamy sur l’art de fabriquer des objets en poterie.
Cette dernière nous parle notamment des différents types de terres que le potier ou la potière utilise pour confectionner ses créations.
Louise Lamy décrit aussi les techniques de cuisson des objets qu’elle élabore.
Elle nous rappelle que la première cuisson est nommée en biscuit
et se fait à très haute température.
D’habitude, une poterie subit plusieurs cuissons pour être terminée. Le nombre exact dépendra de la complexité de la composition.
Ainsi, chaque couleur appliquée à une poterie nécessitera une cuisson additionnelle.
Il existe plusieurs types de cuissons et l’examen d’une pièce de poterie permettra à un observateur attentif de savoir quelle méthode a été employée pour finaliser la création.
Lucie Lamy se sert pour sa part d’un four à gaz.
Ce dernier déclenche une réaction qui fait fondre la pyrite de fer contenue dans la terre qu’elle utilise.
Apparaîtront alors sur la poterie des picots, des petits points, qui parsèmeront l’objet.
Enseigner la céramique et la poterie
Louise Doucet a appris l’art de la céramique à l’École du meuble. En 1963, elle enseigne à l’École de poterie du réputé potier Gaëtan Baudin, située à North Hatley, dans les Cantons-de-l’Est.
Présence de l'art, 28 juillet 1963
Le 28 juillet 1963, l’émission Présence de l’art diffuse une entrevue que l’animatrice Michèle Favreau a réalisée avec Louise Doucet.
Celle-ci nous décrit l’école de North Hatley comme étant un endroit merveilleux pour l’enseignement et l’apprentissage de la fabrication de la poterie et de la céramique.
Les gens de tous âges et de plusieurs régions du Québec et de l’Ontario viennent à North Hatley s’initier aux techniques de cet art.
L’enseignement se fait surtout de manière pratique.
Louise Doucet prodigue sans hésiter ses conseils aux élèves et partage ses secrets pour se perfectionner dans un savoir qui possède tout de même ses difficultés.
L’art japonais de la poterie
J’ai eu là-bas de grandes surprises. Il y avait de vieilles traditions depuis des siècles dont je n’avais jamais entendu parler.
Le nom et l’œuvre de Gaëtan Beaudin (1924-2002) sont à jamais associés à la céramique et à la poterie québécoises.
Pour se perfectionner, il a effectué plusieurs voyages à l’étranger, dont un au Japon, où il a acquis de nouvelles perspectives sur sa discipline.
Présence de l'art, 10 mai 1964
Le 10 mai 1964, l’émission Présence de l’art présente une interview de Renée Larochelle avec le potier qui revient d’un séjour d’un an dans l’archipel japonais.
Gaëtan Beaudin nous révèle avoir surtout travaillé les différents procédés du yaki (poterie en japonais) avec certains des plus grands maîtres de cette discipline au Japon et qui sont souvent inconnus en Occident.
Il montre notamment à Renée Larochelle quelques pièces façonnées avec les techniques bizen-yaki, shigaraki-yaki et shino-yaki étudiées pendant son voyage.
L’esthétique de la poterie possède des caractéristiques particulières au Japon, ajoute Gaëtan Beaudin.
Est-ce que c’est parce que le pays est très exposé aux catastrophes naturelles? se demande-t-il.
La poterie japonaise accorde beaucoup d’importance aux accidents de production et aux imperfections qui procurent à chaque pièce exécutée une personnalité considérée comme unique.
L’art de la poterie, souligne Gaëtan Beaudin, est par ailleurs très apprécié au Japon.
Il existe plusieurs collectionneurs très riches prêts à payer des fortunes pour les plus belles réalisations.
L’engouement pour la poterie, ajoute Gaëtan Beaudin, est tel qu’il crée des difficultés pour les musées japonais qui souhaitent acquérir des œuvres qui embelliraient leurs collections.
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