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Pentes, bretelles, fleuve : les défis colossaux du tunnel Québec-Lévis

Le tracé du tunnel Québec-Lévis sur un fond de carte Google Earth. Le tunnel partirait d'Expocité, passerait par le centre-ville de Québec et déboucherait au centre-ville de Lévis.

Le tracé du tunnel Québec-Lévis

Photo : Radio-Canada / Google Earth

Le projet de troisième lien à Québec sera composé de 8,3 kilomètres de bitume sous terre et de plusieurs dénivelés. Un expert se penche sur les défis techniques que représente cette infrastructure, selon le projet annoncé lundi par le gouvernement du Québec.

D'abord, c'est extrêmement long, laisse entendre Bruno Massicotte, auteur en 2016 d'un rapport sur le troisième lien, professeur à l'École polytechnique de Montréal. On parle de 10 minutes pour le parcourir à vitesse normale. Plus c'est long, plus il y a des pannes ou d'accrochages, plus ça crée des embouteillages, prévient M. Massicotte.

Pour ce qui est des défis techniques de creuser le tunnel, le tracé proposé par le gouvernement semble moins risqué que celui d'un lien plus à l'est discuté dans les dernières années.

Je pense qu'on creuse dans le roc sur près de la totalité de la longueur. Pour n'importe quelle excavation, c'est plus simple de creuser dans le roc que sous le fleuve, dans le sable. Le roc se tient par lui-même. Il y a moins de risque, explique-t-il.

La rivière Saint-Charles

Tout sur le 3e lien Québec-Lévis

Consulter le dossier complet

La ville de Québec vue d'un paquebot sur le Saint-Laurent.

Le tunnel passera aussi sous la rivière Saint-Charles. Là, difficile de prévoir la faisabilité de l'excavation, selon l'expert.

Dans le bassin de la rivière Saint-Charles, ce sont des dépôts qui sont là depuis des millions d'années. Quelle est la profondeur de ces dépôts? Je n’en ai aucune idée.

Une citation de Bruno Massicotte, professeur à l'École polytechnique de Montréal

Ça se peut que ce soit moins facile à creuser en raison d'une nature plus molle des sols. Par contre, on n’a pas 60 mètres d'eau par-dessus nous. En termes de risque, c'est moins grand que ce l'était pour le tracé initial [plus à l'est], nuance-t-il.

Les pentes

Les quatre dénivelés prévus au sein du tunnel risquent d'être moins inclinés que laissent entendre les images diffusées par le gouvernement lundi.

Le tunnel, vu de profil, traversera une partie de Québec et de Lévis sur une longueur de 8,3 km.

Le tunnel, vu de profil, traversera une partie de Québec et de Lévis sur une longueur de 8,3 km.

Photo : Radio-Canada

Cette situation n'est pas préoccupante pour l'instant, selon M. Massicotte, puisque l'échelle utilisée par le gouvernement pour illustrer le projet n'est pas la même que celle sur le terrain.

Normalement, on essaye de limiter ça à 3 %, ajoute-t-il.

Toutefois, chaque dénivelé peut entraîner un ralentissement de la circulation.

Ce n’est pas pour les voitures, mais pour les camions qui consomment beaucoup d'essence lorsqu'ils montent des pentes, donc il y a beaucoup d'émanations [de CO2]­. Ça crée aussi des embouteillages.

Bretelles d'accès

La décision de construire un tunnel de deux étages rendra aussi la construction des bretelles encore plus complexes.

Le tunnel sera aménagé sur deux étages avec un total de six voies de circulation, dont deux réservées au transport en commun.

Le tunnel sera aménagé sur deux étages avec un total de six voies de circulation, dont deux réservées au transport en commun.

Photo : Gouvernement du Québec

Le fait qu'ils ont choisi un tunnel à deux nouveaux niveaux rend les connexions encore plus complexes. Le tunnel prend moins d'espace, parce que concentré dans un tube au lieu de deux tubes dans chaque direction.

Une citation de Bruno Massicotte, professeur à l'École polytechnique de Montréal

Pour l'interconnexion, c'est plus facile quand les deux voies de circulation arrivent au même niveau que les voies déjà à la surface. Ça, ça va causer des problèmes de connexion autant au sud qu'au nord. Ça prend de l'espace, ajoute l'ingénieur.

La sortie au nord, à ExpoCité, est déjà assez dense en termes d'infrastructure bâtie, ce qui rend la construction encore plus complexe, selon M. Massicotte, qui prévoit des expropriations.

Le budget pour la construction d'un troisième se situe entre 7 et 10 milliards de dollars, selon le gouvernement.

Avec les informations de Claude Bernatchez

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