Des groupes environnementaux lancent une campagne nationale Non au troisième lien
Selon le projet actuel, le tunnel sera aménagé sur deux étages avec un total de six voies de circulation, dont deux réservées au transport en commun.
Photo : Gouvernement du Québec
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Près de 1000 nouvelles écoles, 39 hôpitaux ou 84 000 logements sociaux : c'est ce que le Québec pourrait construire plutôt qu'un troisième lien à Québec, font valoir des groupes environnementaux qui lancent une pétition en ligne en opposition au projet du gouvernement.
Équiterre, Accès Transports viables, Trajectoire Québec, la Fondation David Suzuki, Vivre en ville et le Conseil régional de l'environnement de la Capitale-Nationale unissent leurs forces dans la campagne nationale Non au troisième lien. Une pétition est accessible sur le site nonautroisiemelien.quebec depuis mardi.
Le gouvernement n’a toujours pas fait la démonstration de la nécessité de construire un nouveau lien entre la Rive-Sud et Québec, c’est le temps de faire le débat
, lance Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales à Équiterre.
Le troisième lien, qui est en fait une autre autoroute
, est en opposition avec les objectifs de diminution des gaz à effet de serre fixée par le gouvernement, selon l'organisme Vivre en Ville. C'est pire qu'on pensait
, laisse tomber leur directeur général Christian Savard. D'aucune manière, il ne s'agit d'un projet de transports collectifs fort.
Un tunnel ou 978 écoles et 39 hôpitaux?
Pour le groupe Trajectoire Québec, les 7 à 10 milliards de dollars annoncés par le gouvernement pour le projet pourraient être redistribués pour des projets plus porteurs pour le Québec, dont 978 nouvelles écoles, 39 hôpitaux ou 84 000 logements sociaux.
En choisissant d’engloutir près de 10 milliards dans un projet autoroutier insensé de troisième lien entre Québec et Lévis, le gouvernement réduit sa capacité à réaliser d’autres projets bénéfiques pour la société québécoise
, croit la directrice générale de l'organisme, Sarah V. Doyon.
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18 000 ou 50 000 véhicules?
Accès Transports Viables réitère qu'il faut des études concrètes sur l'achalandage avant d'envisager le projet. Le groupe fait valoir que, selon l'étude Origine destination, environ 18 000 véhicules emprunteraient quotidiennement le tunnel, et non environ 50 000 comme l'a indiqué le gouvernement.
Les enquêtes de déplacements nous montrent qu'on n'en a tout simplement pas besoin
, dit le directeur général d'Accès Transports viables, Étienne Grandmont. C’est moins de 3 % du trafic automobile de la grande région métropolitaine de Québec pour qui l’infrastructure est susceptible d’être utile. C’est insensé.
Le premier ministre François Legault annonce un nouveau réseau de transport qui inclut un tunnel entre Québec et Lévis et un tramway, le 17 mai 2021.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Projet pour les 100 prochaines années
Le premier ministre François Legault a présenté le tunnel Québec-Lévis comme un projet pour les 100 prochaines années.
Il s’agit principalement d’un tunnel étagé de 8,3 km qui doit permettre de passer d’un centre-ville à l’autre en une dizaine de minutes.
Le tunnel de 19,4 mètres de diamètre permettra l’aménagement de six voies de circulation sur deux étages. Deux de ces voies seront réservées aux autobus électriques et seront éventuellement ouvertes par moment au covoiturage.
Du côté de Québec, il sera possible de sortir du tunnel à trois endroits pendant le trajet. Une sortie sera notamment aménagée pour permettre aux automobilistes de rejoindre l’autoroute Dufferin-Montmorency.
Le gouvernement Legault s’attend à ce qu’environ 27 000 véhicules par jour empruntent cette sortie. Il n’y aurait toutefois pas davantage de congestion, selon le gouvernement, puisque ces véhicules circulent déjà au centre-ville en y accédant par les ponts existants.