Une cabosse de cacaoyer contenant des fèves de cacao.

Le cacao coûte la palette ces jours-ci. Voici pourquoi.

Publié le 29 mars 2024

Un texte de Guillaume Lepage

Pâques arrive à grand pas et le chocolat n’a jamais coûté aussi cher. Ça fait plus d’un an que ça monte, mais depuis quelques semaines, le prix s’emballe.

En mars 2023, le prix d’une tonne de fèves de cacao (ce qui veut dire 1000 kilogrammes) tournait autour de 2700 $ US à la Bourse de New York. Aujourd’hui, son prix dépasse les 9000 $. C’est plus de 200 % d’augmentation.

Mais pourquoi?

Cette hausse est surtout due aux mauvaises récoltes prévues au Ghana et en Côte d’Ivoire. Ces deux pays d’Afrique de l’Ouest fournissent pas moins de 60 % de la production mondiale de cacao.

Devant une pile de fèves de cacao séchées, des hommes emplissent des poches de jute de cette marchandise.

Une production de cacao en Côte d'Ivoire

Photo : belga mag/afp via getty images / ERIC LALMAND

Cet automne, il a beaucoup plu dans cette région. Et les virus se sont propagés. À ça s’ajoute maintenant la sécheresse qui fait mal aux plantations de cacaoyers, l’arbre qui produit du cacao. La météo n'était pas de leur bord, mettons.

Un petit rappel

C’est avec des fèves de cacao qu’on fait du chocolat. Et ces fèves se trouvent à l’intérieur des fruits du cacaoyer. Ce petit arbre pousse en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud (d’où il est originaire).

Des cabosses dans des cacaoyers au Cameroun

Une plantation de cacaoyers au Cameroun.

Photo : Gracieuseté: Christian Mekoh

Sur le portefeuille

Bon, maintenant, la grande question que se posent probablement tes parents : est-ce que le chocolat de Pâques risque de coûter plus cher cette année? Un peu, oui, d’après des experts.

Mais ce qu’on risque de voir aussi, c'est des cas de réduflation. Ça, c’est quand une compagnie réduit la taille ou la quantité d’un produit sans baisser son prix. Les lapins et les cocos risquent donc d’être moins gros, ou de contenir moins de cacao.

Des mains jointes tiennent du cacao

Le travail des enfants dans les plantations de cacao est très répandu.

Photo : Reuters / Hereward Holland

Cela dit, des experts trouvent que le prix du cacao est encore trop bas. Et selon eux, cet argent devrait retourner en premier dans les poches des fermiers africains, et non dans celles des grosses compagnies comme Mars et Nestlé.

Au Ghana et en Côte d’Ivoire, près de la moitié des fermiers sont pauvres. Et près de 800 000 enfants travaillaient dans les plantations de cacao à travers le monde en 2018, selon une étude américaine. De leur côté, les géants du chocolat assurent vouloir mieux payer les cultivateurs et lutter contre le travail des enfants.


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