L’éducation à la sexualité questionnée
Publié le 3 octobre 2023
Un texte de Lina Heckenast
La semaine dernière, des manifestations ont eu lieu partout au Canada pour qu’on n’enseigne plus de contenu sur l’identité de genre dans les écoles.
Les groupes qui organisent ces manifestations demandent que la transidentité ne soit pas abordée dans les cours d'éducation sexuelle.
Les organisateurs exercent aussi une pression sur les gouvernements pour que les jeunes trans ne puissent pas utiliser leur nom ou leurs pronoms choisis sans l’accord des parents.
Des milliers de personnes ont aussi manifesté contre ces groupes, en soutien aux enfants trans.
Les manifestations ont été dénoncées par plusieurs politiciens et groupes. C’est le cas du premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, qui a parlé de désinformation
utilisée contre la communauté LGBTQ+.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a également dénoncé la haine et ses manifestations
.
À voir
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Ça part d’où?
Les manifestations récentes ont été organisées par les groupes 1 Million March 4 Children
et Hands Off Our Children
(Ne touchez pas à nos enfants
).
Un des organisateurs, Kamel el-Cheikh, a fait valoir que ces manifestations luttent contre la promotion d’un agenda homosexuel
.
Le terme agenda homosexuel
est souvent utilisé par des groupes religieux anti-LGBTQ+ pour décrire ce qu’ils perçoivent comme une façon de recruter des personnes, pour qu’elles deviennent homosexuelles.
Ces groupes dénoncent l’endoctrinement
et la sexualisation
des enfants dans les cours d’éducation à la sexualité.
Ils revendiquent aussi que les parents aient un droit de regard plus grand sur ce qui est enseigné dans les écoles.
Ça veut dire quoi, endoctriner
?
« Faire la leçon à (qqn) pour convaincre, faire adhérer à une doctrine, à un point de vue. »
Dans les écoles
Qu’enseigne-t-on réellement dans les cours d’éducation à la sexualité?
Au Québec, le contenu d’éducation à la sexualité est divisé en 8 grandes thématiques réparties sur 12 années d’école. On aborde notamment la croissance humaine, la prévention des ITSS (infections transmises sexuellement et par le sang) et la prévention des violences à caractère sexuel.
Les enfants plus jeunes apprennent les parties du corps, l’expression des sentiments et l’hygiène corporelle, par exemple.
Au secondaire, les adolescents en apprennent davantage sur les relations sexuelles et les risques qu’elles comportent (ITSS et grossesse, par exemple).
Le consentement est une notion centrale tout au long du parcours scolaire. On apprend notamment aux élèves comment reconnaître une agression sexuelle et comment la dénoncer.
Depuis 2018, le respect des différences et de la diversité sexuelle (l’orientation sexuelle et l’identité de genre) est aussi abordé.
Dans plusieurs provinces, comme la Colombie-Britannique, l’Ontario et la Saskatchewan, il est possible pour les parents de retirer leurs enfants du cours ou d’une partie du cours.
Sources :