En Italie, les parents homosexuels perdent leurs droits
Publié le 28 juillet 2023
Un texte de Félicia Latour
Cette semaine, des dizaines de mères lesbiennes ont vu leur nom supprimé des certificats de naissance de leur enfant. C'est en raison de l'ordre donné il y a plusieurs mois par le gouvernement d'extrême droite aux municipalités du pays de ne plus reconnaître les parents non biologiques sur les actes de naissance. L’ordre cible également les hommes gais.
Pourquoi cette décision?
En octobre 2022, Giorgia Meloni est devenue la première femme à diriger l’Italie. Son parti d'extrême droite, Fratelli d’Italia, veut accorder la priorité à la famille traditionnelle
et désapprouve les familles homoparentales. Selon Meloni et son parti, la loi italienne ne donne qu’aux parents biologiques l’autorité légale sur leurs enfants.
Tous les bébés naissent d'un homme et d'une femme.
- Giorgia Meloni, première ministre de l’Italie
La parentalité queer
Dans presque toutes les familles LGBTQ+ (qu’on appelle homoparentales), au moins un des parents n'a pas de lien biologique avec son enfant. Mais dans de nombreux pays, comme au Canada, il n'est pas nécessaire d'avoir un lien biologique avec l'enfant pour avoir droit à la filiation. Ça, c’est le lien qui unit un enfant et un parent, qu’importe son genre.*
À quoi ça sert, la filiation?
La filiation est importante pour un parent, parce qu’elle lui permet de prendre des décisions concernant les soins médicaux de son enfant, de voyager avec lui et d’être reconnu par son école. Un lien filial permet également à un enfant d’hériter de son parent et d’utiliser son nom de famille.*
Des droits en péril
En Italie, les conséquences de l’ordre donné par le gouvernement sont importantes pour les familles homoparentales. Si un parent biologique décède ou tombe gravement malade, l’autre parent ne pourra pas avoir la garde de l’enfant. Ce dernier risque donc d’être placé dans une famille d’accueil ou confié à d’autres membres de la famille.
Una breve storia (la petite histoire)
En 2016, l'Italie est devenue le dernier pays d'Europe de l’Ouest à légaliser les unions civiles pour les couples homosexuels. Cependant, ils n’ont pas le droit à l'adoption. Le mariage homosexuel est toujours illégal. (À titre d’info : on considère l’Italie très conservatrice par rapport à d'autres pays européens en raison de l'influence de l'Église catholique.)
Je soupçonne le gouvernement de craindre qu'une famille différente, comme la nôtre, ne puisse être aussi heureuse – parfois même plus heureuse – qu'une famille traditionnelle.
- Michela Leidi, une mère visée par le nouvel ordre italien.
Source : La Coalition des familles LGBT