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Les dossiers autochtones à suivre en 2024 au Québec

Un panneau avec l'inscription Nitaskinan, Territoire ancestral atikamekw, et des personnes en arrière réunies.

Plusieurs communautés atikamekw voulaient empêcher les compagnies forestières d'aller couper du bois dans leur territoire. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Que compte faire Hydro-Québec sur les territoires autochtones? La Loi sur les mines sera-t-elle modifiée? Par qui le dépotoir de Kanesatake sera-t-il nettoyé? Voici les dossiers qui touchent les communautés autochtones du Québec sur lesquels il faudra garder un œil cette année.

Quelles seront les ambitions d’Hydro-Québec?

Une vue de Manic 5, le plus haut barrage à voûtes multiples et à contreforts du monde.

De nombreux barrages ponctuent déjà les territoires ancestraux de différentes nations autochtones. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marie-Jeanne Dubreuil

D’ici 2035, Hydro-Québec compte construire de nouvelles centrales hydro-électriques, augmenter la puissance d’installations existantes et tripler sa production éolienne.

Quelles communautés autochtones seront concernées par ces grands projets? La question est d’autant plus importante étant donné que Michael Sabia, le nouveau patron de la société d’État, s’est engagé vers une nouvelle collaboration avec elles.

Bilans de l'année 2023 et perspectives pour 2024

Consulter le dossier complet

Un cadran illustre le passage de 2023 à 2024.

D’ores et déjà, l’évaluation de potentiels sites, sur la Basse-Côte-Nord notamment, a été annoncée. Plusieurs communautés innues s’y trouvent, comme Unamen Shipu, qui a déjà donné la couleur : aucun nouveau barrage sur son territoire ancestral.

Les Cris pourraient aussi être concernés, considérant que plusieurs barrages existent déjà sur leur territoire.

En attente d’une décision qui risque de transformer la Loi sur les mines

La mine Lamaque à Val-d'Or.

La mine Lamaque à Val-d'Or. (Photo d'archives)

Photo : Mathieu Dupuis

En janvier 2020, la communauté anishnabe de Lac-Barrière a intenté une poursuite contre Québec demandant à la cour d’invalider certaines dispositions de la Loi sur les mines.

Les Anishnabeg souhaitent que la cour reconnaisse l’obligation de consultation du gouvernement avant qu’il accorde des titres miniers (appelés communément claims miniers) sur leurs territoires ancestraux. Au Yukon, des groupes autochtones sont sortis victorieux dans une cause similaire.

Les deux parties seront devant la Cour supérieure les 19, 20 et 21 février.

Quelles seront les suites des fouilles au Royal-Victoria?

Deux techniciens à côté d'un géoradar.

Un géoradar a été utilisé pour observer d'éventuelles anomalies sous l'hôpital Royal Victoria. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Delphine Jung

Depuis l’été 2022, les Mères mohawks se battent pour que se tiennent des fouilles en bonne et due forme sur le site de l’ancien hôpital Royal Victoria, à Montréal. L’affaire a été ponctuée à de nombreuses reprises par des audiences devant le tribunal sur différents sujets.

Même lorsque les choses semblaient être réglées – l’Université McGill et la Société québécoise des infrastructures s’entendaient avec les Mères mohawks pour conclure une entente concernant les recherches – des malentendus ou de la mauvaise foi, dépendamment du plaignant, ont contraint les protagonistes à retourner devant la cour.

Les résultats des premières recherches, notamment pratiquées avec un radar pénétrant, seront grandement attendus cette année.

Rappelons que les Mères mohawks allèguent que des corps d’Autochtones seraient enterrés sous l’ancien hôpital, sûrement victimes des expériences menées dans l’établissement en 1950 et 1960. Un chien renifleur avait décelé des anomalies et des objets, notamment une chaussure, ont été retrouvés.

Le dépotoir de Kanesatake sera-t-il enfin nettoyé?

Des déchets dans la nature.

Si le site du dépotoir est particulièrement visible, d'autres sont plus discrets mais sont tout de même dans le viseur des autorités. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Delphine Jung

L’année 2023 a été marquée, à Kanesatake, par de nombreux rebondissements tant politiques qu’écologiques. D’abord, la situation du dépotoir illégal et des rejets polluants dans les cours d'eau avoisinants de la communauté mohawk a ressurgi.

Les propriétaires dudit dépotoir, qui seraient liés au crime organisé, ont perdu leur permis d'exploitation, mais depuis que la décharge a fermé, les gouvernements du Canada et du Québec se renvoient la balle pour déterminer qui sera responsable de sa décontamination.

L’affaire se déroule dans un contexte politique explosif où deux factions continuent de s’attaquer : d’un côté l’actuel grand chef Victor Bonspille et sa sœur, et de l’autre, le clan porté notamment par l’ancien grand chef, Serge Otsi Simon. Le premier avait suggéré la tenue d’élections pour résoudre cette crise de leadership.

L’orignal sera-t-il encore protégé dans la réserve faunique La Vérendrye?

Un caribou.

Le cheptel d'orignaux est en baisse selon les indicateurs. (Photo d'archives)

Photo : D. Boudreault/Bonjour Québec

Le moratoire sur la chasse à l’orignal mis en place dans la réserve faunique La Vérendrye a été prolongé pour l’automne 2023, mais le gouvernement du Québec et les Anishnabeg du secteur discutent de son éventuelle prolongation pour l’automne 2024.

En entrevue, le ministre chargé des relations avec les Autochtones, Ian Lafrenière, indiquait, en fin d’année, qu’il souhaitait que la chasse sportive soit à nouveau autorisée pour les non-Autochtones.

Un groupe d’Anishnabeg, réunis au sein de l’Anishnabe Moose Commitee, s’oppose activement à la réouverture de la chasse sportive et devrait déposer un rapport complet à ce sujet en ce début d’année.

Et le caribou?

Un caribou dans la neige.

Le caribou est de moins en moins présent dans la province. (Photo d'archives)

Photo : Gregg Productions

Québec ne cesse de gagner du temps pour dévoiler son plan de protection du caribou forestier, une espèce devenue, au fil du temps, grandement menacée. L'animal a une importance considérable dans la culture autochtone.

Aucune échéance précise n'aurait été fixée pour le moment par Ottawa, qui met la pression sur le gouvernement québécois pour s'atteler sérieusement à la tâche.

Pourtant, lors de son premier mandat, la Coalition avenir Québec s'était engagée à la dévoiler en 2019.

Plusieurs communautés et nations ont d'ailleurs fortement critiqué l'approche du gouvernement concernant sa stratégie de protection du caribou et de son habitat naturel.

Vers un règlement final dans le conflit forestier entre Québec et les Atikamekw?

Un panneau avec l'inscription Nitaskinan territoire ancestral atikamekw planté dans la neige

Manawan aussi a décidé, un moment, de tenir un barrage pour empêcher de nouvelles coupes forestières. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Aux dernières nouvelles, le barrage instauré par quelques Atikamekw n’a plus le soutien du conseil de bande de Wemotaci. En décembre dernier, le conseil a en effet demandé son démantèlement.

Situé au kilomètre 104 de la route forestière 24 en Haute-Mauricie, il continue d'illustrer le mécontentement des Atikamekw face aux appétits de l’industrie forestière. Au cours des derniers mois, plusieurs barrages du genre ont été mis en place, forçant le gouvernement à entamer de sérieuses discussions avec les deux parties.

D’ailleurs, fin novembre, les gardiens du territoire de Wemotaci et Québec ont signé une entente-cadre à ce sujet. Les Autochtones réclamaient plus d’autonomie concernant le développement de leur territoire ancestral.

Que va-t-il advenir de ce long conflit entre le gouvernement, les Atikamekw et la foresterie? À suivre cette année.

Les feux de forêt, et après?

Les flammes du feu qui brûle une grande forêt s'élèvent dans les airs.

Le territoire cri a lourdement été impacté par les feux de forêt, comme ici, dans le secteur de Mistissini. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Le nord du Québec a lourdement été touché par les feux de forêt de l’été 2023. De nombreux camps de chasse, notamment cris, sont partis en fumée, menaçant les pratiques ancestrales de la chasse ou de la trappe.

Après de nombreux ordres d’évacuation et des routes coupées, la situation, plus tard cette année, risque d’être attentivement suivie.

Sur la Côte-Nord, la pourvoirie qui faisait la fierté de la communauté de Uashat mak Mani-utenam a entièrement brûlé et des discussions ont rapidement été entamées sur les projets à venir concernant son éventuelle reconstruction.

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