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Gabriel, travailleur de rang

Gabriel, travailleur de rang

Texte : Alexandre Courtemanche Photographies : François Gagnon

Publié le 9 avril 2024

« Le fil rouge de ma vie, c’est ''visibiliser'' l’invisible », exprime Gabriel Roussel. Le parcours de ce travailleur de rang à peine âgé de 26 ans est criblé de blessures.

Gabriel a grandi dans le labeur sur une ferme laitière; il a vécu la misère et souffert du suicide de son père.

Malgré la souffrance et le deuil, au long de ce fil, la réconciliation et l’espoir ont aussi pris forme puisqu’il a choisi, à travers son métier, de se dévouer à l’amélioration de la santé mentale des agricultrices et agriculteurs.

Les pointes de foin hérissent les champs et traversent une neige encore timide. Sous les bottes de travail de Gabriel, la terre gelée se craquelle à chaque pas. Cette terre s'endort à l'orée de l'hiver, mais pour ceux qui l'habitent, la cadence ne ralentit pas.

Gabriel nous accueille dans sa ferme familiale, à quelques rangs du parc du Bic, au Bas-Saint-Laurent. Nous ne sommes pas très loin de la route 132, mais ici, aucun bruit de circulation ne nous parvient. La ferme laitière, hors du temps, vit au rythme des champs qui l’entourent. Le seul mouvement perceptible est celui d’une volée de pigeons qui tournoie au-dessus de la toiture de tôle.

Le jeune travailleur de rang, les cheveux ondulant au vent, nous fait d'abord visiter l'étable. En y pénétrant, on ressent la chaleur des bêtes. Une odeur animale mêlée à celle du foin embaume les lieux. Gabriel semble dans son élément. Ses gestes sont calmes et posés, il respire la bonne humeur. On dirait même qu'il est habité par une lumière particulière.

Frédéric a repris la ferme familiale des Roussel. Une journée bien remplie l'attend. Sa soixantaine de vaches exige son lot d’entretien, mais il prend tout de même quelques minutes pour discuter avec nous.

Les besognes s’enchaînent et ne semblent pas préoccuper Frédéric outre mesure, mais au-delà des apparences, le jeune homme calcule minutieusement ses tâches. Tout a une incidence sur la performance de sa ferme : la qualité du foin, la santé du troupeau, l’état de l’équipement, la paperasse, les aléas de la météo.

Comme le labour d’une terre rocheuse, le travail agricole fait trébucher de temps à autre. La plupart du temps, il n’y aura pas de main tendue pour aider Frédéric à se relever. C’est un effort qu’il devra faire seul.

Gabriel a grandi entre les murs de cette étable et a lui aussi connu les longues heures de travail auprès des bêtes, mais dans un quotidien bien plus affligeant. Il tente désormais d'alléger ce fardeau pour les autres.

Gabriel, travailleur de rang. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

La ferme maudite
La ferme maudite

Le père de Gabriel a livré une bataille contre l’invisible. Un monstre insaisissable se terrait dans son étable. Herman a eu beau se lever tous les matins, comme il le faisait depuis son enfance, et se fondre dans le travail, sa vie a été une course lente vers un mirage qui s’éloignait sans cesse.

Les veaux de sa ferme naissaient difformes, ses vaches ne produisaient pas suffisamment et étaient systématiquement malades. La présence de tensions parasites a été suspectée. Ces sortes de décharges provenant du circuit électrique se seraient faufilées dans le bâtiment et auraient affecté les bêtes. La petite ferme est devenue de plus en plus difficile à gérer, les frais de vétérinaire se sont accumulés, les maigres revenus qui pouvaient en découler sont devenus faméliques.

La jeunesse de Gabriel a ainsi été intimement liée au triste sort de la ferme familiale. À six ans à peine, il se levait avant l’aube, avec son frère et sa sœur, pour aider son père. Herman se démenait pour garder la tête hors de l’eau, enchaînant des semaines de cent heures, sans répit.

« Je me levais, j'allais à la ferme, j’allais à l’école, je revenais, je faisais mes devoirs, je me couchais. C’était ça, ma vie », confie Gabriel.

Gabriel Roussel dans sa ferme familiale, à côté de vaches laitières.
Gabriel a choisi de revenir dans le monde de l’agriculture parce qu’il en connaît la beauté, mais aussi le poids. Une poursuite contre Hydro-Québec est toujours en cours pour des millions de dollars en compensation pour les dommages causés à sa ferme familiale. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

« Mon père, toute ma jeunesse, me disait : ''Ah! C'est toi qui vas reprendre la ferme”. J’étais vraiment mindé à reprendre la ferme. Puis à la fin, il me disait : “Si tu reprends la ferme, tu vas mourir. Va faire autre chose. Va-t’en.” »

Gabriel a quitté le nid à 17 ans. Il a tourné le dos à la ferme, ses maux, ses malheurs.

« J’avais besoin d’espace, j’avais besoin de sortir de ce système-là, d’oppression. Autant au niveau du système qu’au niveau familial. »

— Une citation de   Gabriel Roussel

Pendant ce temps, la pression a continué de monter pour son père. Le gouffre des dettes s’est ouvert sous ses pieds, et il s’y est enfoncé doucement, facture après facture. Son esprit s’est égaré dans la noirceur.

Gabriel, travailleur de rang. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

La clairière et la mort
La clairière et la mort

« C’est un monde », laisse tomber Gabriel à propos de l’univers de sa jeunesse et de ceux qui le peuplent. Un monde où le plus grand tabou, tapis sous les fourrages, est celui de la défaite.

«  Quelque part, je pense que mon père s’est enlevé la vie par fierté, par honneur. Comme un hara-kiri.  »

— Une citation de   Gabriel Roussel

Dans le milieu agricole, la résilience fait loi et on ne tolère pas la vulnérabilité. Ainsi, ces gens qui font vivre les campagnes peuvent parler de tout, sauf de leurs limites. Ils présentent une façade imperméable aux difficultés qui les frappent. « Mais c’est ça, le problème. Ils acceptent tout », soulève Gabriel. En s’approchant de cette façade, on peut y percevoir les fissures nées de l’usure.

« Regarde ses épaules, regarde la charge sur ses épaules. C’est fou », observe le jeune travailleur de rang, en désignant Frédéric. Je note sa posture légèrement penchée vers l’avant, ses pas déterminés, mille fois répétés, sur le ciment qui recouvre les allées de son étable.

Pour certaines épaules, la charge peut devenir insupportable.

Une fourche entourée de deux pelles.
Pour Gabriel, les dettes, l’épuisement au travail et les épreuves sans fin imposées par la ferme laitière ont largement contribué à la détresse que son père a vécue. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Le père de Gabriel enchaînait une journée de labeur après l’autre, coincé sur un convoyeur qu'il ne pouvait éteindre. Le mot « répit » n’existait pas. Celui de « vacances » était carrément une anomalie de vocabulaire. Le rythme effréné du travail s’est étiré sur des mois, des années, une décennie. Puis, le point de rupture a été atteint.

Herman a été forcé de reconnaître qu'il condamnait sa famille à une vie de vains sacrifices. Mais il ne savait rien faire d’autre. Il était né sur cette terre, avait grandi avec son troupeau, pouvait percevoir l’humeur de chaque vache, le moindre détail qui trahissait leur mal-être. La souffrance l’a encerclé. Il avait de plus en plus de mal à soutenir le regard de sa femme, de ses enfants, de ses bêtes.

Le père de Gabriel a tenté de mettre fin à ses jours une première fois en 2007, puis une deuxième en 2010. C’est en regardant une photographie de ses enfants qu’il a hésité à passer à l’acte, ce qui a donné à sa femme le temps de venir le trouver. Il a été sauvé une première fois, mais en est sorti lourdement médicamenté.

« C’est juste des suppositions, mais c’est là qu’il voyait qu’il n’était plus là. Qu’il ne servait plus à rien. Qu’il était un fardeau. Et il savait qu’il devait de l'argent à mort », laisse choir Gabriel, adossé à une petite échelle menant au grenier de la ferme.

Le 10 septembre 2019, dans une petite clairière de sa terre à bois, Herman en a fini.

Gabriel, travailleur de rang. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

La grandeur et la misère
La grandeur et la misère

Au moment où son père commettait l’irréparable, Gabriel commençait des études en psychosociologie à l’Université du Québec à Rimouski. C’était un défi qu’il se lançait à lui-même, de poursuivre des études et de réussir une formation universitaire en dépit de ses origines modestes.

«  Je ne pouvais pas être à une meilleure place pour traverser, pour vivre cette épreuve-là.  »

— Une citation de   Gabriel Roussel

La nouvelle de la disparition de son père, bien que dévastatrice, n’a pas été une surprise. Il avait déjà, aux yeux de Gabriel, commencé à s’éteindre quelques années plus tôt. Mais la perte brutale de son père, dans la violence et le désespoir, demeurait une terrible épreuve. Et l’endroit où il se trouvait, parmi ses camarades de classe, s’est avéré une bénédiction. Le fil de sa vie avait formé une toile pour l’empêcher de tomber.

Son baccalauréat est devenu un processus de guérison. Il lui fallait vivre le deuil de son père, mais aussi refaire la paix avec lui-même, avec le monde d’où il avait jailli.

Avec l’aide de ses professeurs, ses cours universitaires sont devenus des endroits où il a pu se reconstruire et ainsi apprendre à surmonter ses épreuves. « J’étais très bien encadré, très soutenu. Ce bac-là était révolutionnaire, ça m’a transformé, encadré, supporté… m’a amené à passer ce deuil-là. »

Les mains d'un jeune homme.
« Ça passe par là », s’est dit Gabriel en pensant devenir travailleur de rang, accueillant les occasions comme autant d’indices pointant le chemin à prendre pour guérir et grandir.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Trois années durant, il a pu se réfugier dans cet univers. Mais la suite était plus risquée. Son parcours universitaire terminé, le jeune homme devrait affronter le monde extérieur. Il devrait quitter ce nid sans savoir où son fil rouge allait le mener. Un de ses professeurs lui a alors suggéré une avenue : devenir travailleur de rang.

Le rôle du travailleur de rang, un intervenant de première ligne auprès des agriculteurs et agricultrices, s’apparente à celui du travailleur de rue. Il va à la rencontre des travailleurs agricoles, établit un lien de confiance avec eux, offre du soutien psychologique et oriente ses bénéficiaires vers des services plus spécialisés, au besoin.

Les premiers travailleurs de rang sont entrés en poste en 2009. C’est un constat frappant, révélé dans une vaste étude menée dans le milieu agricole du Québec en 2006 par Ginette Lafleur, qui est à l’origine de la création de la fonction : la proportion d’agriculteurs vivant de la détresse psychologique dépasse nettement ce qui est observé dans la population générale. Elle touche près de la moitié d’entre eux, selon cette étude. Et le nombre de personnes ayant réfléchi sérieusement au suicide est deux fois plus élevé.

Ginette Lafleur, de l'organisme sans but lucratif Au cœur des familles agricoles, explique que cette tranche de la population est peu encline à aller chercher de l’aide extérieure, malgré le risque plus élevé qui pèse sur elle.

« Les agriculteurs sont toujours plus à risque de stress, plus à risque de développer des problèmes de santé mentale, plus à risque d’épuisement professionnel », explique la directrice de l’expertise et du contenu pour Au cœur des familles agricoles.

Il y a, bien sûr, la météo, qui devient de plus en plus préoccupante dans un contexte de changements climatiques. Mais, selon Ginette Lafleur, d’autres stresseurs s’ajoutent tous les jours en raison de la mondialisation des marchés et de la multiplication des normes qui encadrent le travail agricole, notamment.

« Le mal de tête a remplacé le mal de dos », résume-t-elle, faisant référence à la surcharge administrative et à la gestion financière de l’entreprise, dont la rentabilité est loin d’être assurée.

De plus, la dynamique du monde agricole s’articule généralement autour d’une unité familiale. Si cette unité se brise, les conséquences sont souvent beaucoup plus graves.

Gabriel Roussel aide les agriculteurs à panser leurs plaies tout en soignant les siennes.

De nombreux mécanismes ont été mis en place dans les deux dernières décennies pour s'attaquer à ces problématiques. L’Union des producteurs agricoles a déployé un programme de sentinelles consistant à former des personnes qui sont en contact avec les travailleurs agricoles pour détecter les signes précurseurs du suicide. La province en compte près d’un millier à ce jour.

En parallèle, les travailleurs et travailleuses de rang ont pris peu à peu leur place dans les campagnes québécoises. On en compte 14, qui œuvrent dans neuf régions administratives.

« Pour moi, le fil rouge, c’est là qu’il est, indique Gabriel. Je suis pogné dans ce système-là, j’en sors, je m'émancipe, je m’éduque, je guéris, puis après ça, je peux aller redonner à ma communauté. »

Les liens que Gabriel a tissés se sont révélés denses. Par son travail, le jeune homme aide ses camarades du monde agricole, et, par le fait même, cicatrise ses plaies.

Gabriel, travailleur de rang. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

(S’)aider
(S’)aider

« Si tu savais le regard qu’on peut se faire donner quand les agriculteurs sont compris et entendus. Criss que c’est beau », déclare Gabriel, ému.

Pamela nous accueille dans sa petite maison, située aux Hauteurs, un village dans les terres du Bas-Saint-Laurent. Un peu timide de prime abord, elle nous offre le café. Gabriel la salue chaleureusement, révélant une complicité existante.

Pamela travaille dans une ferme laitière en hiver et dans une fraisière en été. Le travail est prenant, exigeant, et accorde peu de repos.

Une jeune femme pose de profil en vêtements d'hiver devant un champs avec des vaches.
Pamela, jeune mère qui cumule deux emplois en agriculture, a dû affronter de nombreuses épreuves au cours des dernières années. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

La jeune femme a recours aux services d’un travailleur de rang depuis trois ans. Sa relation avec Gabriel remonte à juillet 2023. À l’origine, sa demande s’est faite à la suite d’un deuil dans sa famille. Les raisons de consulter se sont multipliées avec le temps : une grossesse, une séparation, les écueils qu’elle doit affronter.

L’été dernier, un gel tardif suivi de pluies abondantes a entraîné la perte de la moitié de sa production de fraises. La moisissure grimpait lentement sur les plants. Elle s’est éreintée à cueillir les fraises, bien avant l’aube, pour en sauver le plus possible.

Pendant qu’elle menait cette course contre la mort de ses plants, le tourment gagnait son esprit. Elle n’arrivait pas à relativiser ses émotions, les événements éprouvants des derniers mois, sa rupture, son enfant… tout s’entremêlait.

Gabriel, travailleur de rang. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

« Tout le monde n'a pas le temps d’être malade, tout le monde n'a pas le temps d’avoir un deuil, tout le monde n'a pas le temps d’avoir un congé de maternité qui a du bon sens, de s'asseoir avec ce qui n’est pas confortable et de faire : OK, qu'est-ce qu’on fait avec ça? »

— Une citation de   Pamela

Son constat révèle un problème répandu dans le monde agricole. Pour affronter les épreuves, il faut du temps et du partage, deux choses dont le travailleur agricole manque cruellement.

Quand Gabriel et elle se rencontrent, les tâches qui l’attendent sont mises en suspens. Elle se réserve un espace pour faire le point sur ce qu’elle veut dans sa vie et ce qu’elle ne veut pas.

« C'est un travail de coconstruction, explique Gabriel, de trouver ce dont tu as besoin, ce que tu veux traverser, transformer, retirer de ta vie. Trouver des outils ou façons de faire qui correspondent à ta personne. C’est ce que j’appelle ''ma médecine''. »

Sa médecine en a déjà aidé plusieurs. Il y a eu des cas de détresse aiguë, des personnes qui avaient élaboré un plan pour mettre fin à leurs jours.

Une des premières choses que Gabriel essaie d’établir, ce sont les besoins et les limites de la personne qu’il écoute. L’exercice ne va pas de soi : souvent, l’agriculteur n’est pas particulièrement sensible à ses propres besoins. Le travail passe avant la personne. Les limites de ce qui est tolérable ne sont pas définies.

« Ils sont tout seuls! Tout seuls ici, dans ce système qu’ils nourrissent et qui les oppresse.  »

— Une citation de   Gabriel Roussel

Des thèmes communs se dégagent au fil de ses interventions. Surcharge de travail, sentiment d’impuissance, problèmes financiers, enjeux relationnels. Des thèmes qui plombent systématiquement la vie de ces gens qui nourrissent les autres.

Un jeune homme est en discussion avec une jeune femme de dos. Ils sont à l'extérieur en vêtements d'hiver.
Gabriel ne manque pas de travail depuis son entrée en service. Les demandes d’aide affluent au Bas-Saint-Laurent. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Dans le regard de ses bénéficiaires, Gabriel reconnaît le reflet des yeux de son père. La fierté qui les habite, l’interdiction de faiblesse qui en découle. Dans ce monde, la maladie n’entraîne pas l’arrêt de travail.

La conclusion de Gabriel est sans appel : il ne faut pas se laisser duper par cette résilience. Les conditions dans lesquelles l'agriculture se déploie au Québec pèsent lourdement sur ses acteurs.

« S’il n'y avait pas autant de lacunes au niveau du système, mon travail [viendrait soutenir] des séparations, des deuils, du psychosocial. Je ne passerais pas autant de temps à combattre un système sur lequel je n’ai aucun pouvoir », critique le jeune homme d’un ton acerbe.

Selon le travailleur de rang, une réflexion s’impose sur le rôle que l’on souhaite accorder aux agriculteurs dans notre société. Le respect de ceux qui font croître la vie devrait être rétabli. Ce serait alors un point de départ pour améliorer leurs conditions. Un nouveau pacte est à signer avec les gardiens de notre nourriture, selon lui.

«  Tout le monde est capable de faire comme si ça allait bien. Tout le monde le fait. La vraie force et le vrai courage, c'est de se câlisser un genou à terre et de dire : Je ne suis plus capable. De s’avouer vaincu et de dire : J’ai besoin.  »

— Une citation de   Gabriel Roussel

Pamela, de son côté, appréhende d’avoir deux emplois cet été, en plus d’être monoparentale. Les quarts de travail vont s’enchaîner les uns aux autres, incluant celui de s’occuper de son enfant. La peur la prend au ventre. Va-t-elle se perdre à nouveau dans ce flot de travail?

La jeune agricultrice lance un regard complice à Gabriel, sur qui elle sait qu'elle pourra compter pour reprendre son souffle avant de replonger.

Si vous avez des pensées suicidaires ou si vous connaissez des gens qui sont en détresse psychologique, vous pouvez composer en tout temps le 1 833 456-4566 ou consultez le http://www.crisis-servicescanada.ca/fr/ (Nouvelle fenêtre).

L’un des critères identifiés pour l’amélioration du bien-être des travailleurs et des travailleuses agricoles est celui du respect et de l’appréciation de leur rôle dans la société québécoise. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

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