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Le powerchair soccer, comme si le jeu Rocket League devenait réalité

Des spectateurs regardent un match de soccer disputé par des joueurs en fauteuil roulant motorisé.

Le « powerchair soccer » était en vedette lors du plus récent Défi sportif.

Photo : Gracieuseté : Emilie Huberdeau

Le Défi sportif s’est terminé dimanche à Montréal, avec en conclusion un tournoi de powerchair soccer, mis en vedette pour cette 41e édition de ce grand rendez-vous multisport pour les athlètes handicapés de l’élite et de la relève. Un sport méconnu, mais qui gagne en popularité et qui se démarque dans l’offre de sports adaptés.

C’est qu’il existe peu de parasports qui combinent performances humaines et performances motorisées. Dans ce jeu, qui se déroule à quatre contre quatre, des athlètes en fauteuil roulant doivent déplacer un ballon de 33 centimètres avec un parechoc fixé sur leur aide à la mobilité.

Caroline Séguin, qui a la paralysie cérébrale, est l’une des vétéranes de l’équipe canadienne. Elle a vraiment trouvé son compte dans ce sport. J’avais essayé d’autres sports, mais ça ne bougeait pas assez pour moi, explique-t-elle. C’est un sport très inclusif. Il suffit d’avoir un certain contrôle dans sa main, ou même avec sa bouche, pour guider son fauteuil. Mais ça prend surtout une bonne dextérité et une certaine coordination.

Des joueurs et des joueuses en fauteuil roulant sont regroupés en cercle lors d'une pause.

L'équipe montréalaise, dont faisait partie Caroline Séguin pour le tournoi.

Photo : Kéven Breton

Le sport existe depuis 2006, mais il est passé à la vitesse supérieure avec l’arrivée sur scène d’un nouveau type de fauteuil spécialisé, beaucoup plus performant, le Strike Force. Les passes sont maintenant plus franches, plus précises, et les attaques plus directes. Tellement que les faits saillants du sport, pratiqué dans une trentaine de pays, ont des airs du jeu vidéo Rocket League.

Le moindrement que tu entres dans un mode compétitif, ça te prend les Strike Forces, confirme en entrevue Pierre Séguin, entraîneur de l’équipe nationale canadienne, membre du conseil d’administration de Powerchair soccer Canada et papa de Caroline. La giration est plus rapide, le parechoc est plus lourd, donc les frappes sont plus performantes. Ça a vraiment rendu le jeu plus dynamique, avec des passes de bord en bord, des mises en jeu à 360 degrés. Ça frappe.

Dans le célèbre jeu vidéo, les utilisateurs contrôlent un ballon surdimensionné grâce à des véhicules de courses, dans un aréna futuriste recouvert d’un dôme. Le principe et les stratégies sont semblables, tellement que cela a incité Parasports Québec a lancé pendant la pandémie un projet pilote de sport électronique, basé sur Rocket League, avec des professionnels et des joueurs de powerchair soccer. L’idée étant alors de permettre aux joueurs de continuer à jouer, au plus fort des mesures de confinement.

Caroline sourit lorsqu’on lui fait remarquer les parallèles. C’est drôle, car la première fois que j’ai joué au powerchair soccer, j’ai pensé au jeu vidéo. Mais je suis meilleure au powerchair qu’à Rocket League, lance-t-elle après une défaite dans les quarts de finale face aux Royados du Mexique.

Mais en fin de semaine, c’est sur un terrain de basketball, là où se déroulent habituellement les matchs, que l’action avait lieu. Deux équipes du Mexique, trois des États-Unis et deux du Canada étaient en compétition pour remporter les honneurs de ce premier tournoi invitation, organisé conjointement par Parasports Québec et le Défi sportif AlterGo.

Le powerchair soccer offre une option aux athlètes ayant un handicap moteur important, qui préfèrent le jeu dynamique à d’autres parasports plus statiques, comme la boccia. C’est une offre qui est très appréciée, affirme Pierre Séguin, qui s’est initié au sport quand sa fille handicapée s’est mise à le pratiquer il y a une douzaine d’années. C’est comme le soccer qu’on connaît, en gros. Les contacts sont interdits en théorie, mais ça bouge beaucoup. Il faut toujours être en mouvement pour savoir se placer.

Le Canada fait partie des huit pays fondateurs, à l’origine de la création d’une fédération internationale en 2006. La discipline a cru en popularité en Europe de façon fulgurante. En Amérique du Nord, elle progresse tranquillement.

Un de nos défis, c’est la grosseur du pays, c’est difficile de centraliser nos joueurs pour les entraînements de l’équipe nationale. Le Défi sportif sera une occasion de regrouper les joueurs, indique l’entraîneur de l’équipe nationale, qui se prépare pour une compétition de la zone des Amériques, qui servira de qualification pour la prochaine Coupe du monde. Elle doit avoir lieu en 2026.

L’autre frein est le coût des équipements. Une particularité du powerchair soccer est qu’il est possible pour les athlètes handicapés de s’y adonner sans équipement particulier. Il est possible d’ajouter un parechoc à un fauteuil roulant motorisé utilisé au quotidien, déjà pensé pour l’usager sur le plan de l'ergonomie.

Un joueur en fauteuil roulant effectue une passe.

Le Cégep Édouard-Montpetit à Longueuil a été le théâtre de matchs de powerchair soccer, dans le cadre du Défi sportif, en fin de semaine.

Photo : Kéven Breton

Mais le moindrement que tu deviens un niveau élevé, ça te prend les Strike Forces, les choses de compétition. Et ça, ça coûte à peu près 15 000 $. Elles sont plus près du sol, le centre de gravité est plus bas, tu es à l’arrière des roues. C’est plus puissant, mais c’est toujours limité à 10 km/h. Des fois, on bloque la vitesse pour la diminuer. À la fin de la partie, les arbitres choisissent deux joueurs pour tester et mesurer la vitesse.

Le sport, basé sur des principes d’inclusion, possède le bassin de joueurs potentiels pour continuer à grandir. C’est un sport sans catégorie d’âge. On à des très jeunes et des plus âgés, des hommes et des femmes. Des personnes avec le spina-bifida, la paralysie cérébrale, la dystrophie musculaire qui y trouvent leur compte.

C’est ce que j’aime de ce sport d’abord, c’est l’esprit d’équipe qu’on y retrouve, et l'occasion de rencontrer des gens de partout dans le monde, conclut Caroline Séguin.

Le match ultime a finalement été remporté par les Wildcats du New Hampshire face aux T-Rex, une équipe reconstituée composée de joueurs américains.

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