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Le lien de confiance avec le gouvernement s’effrite, prévient le président de l’UPA

Un champ inondé par la pluie.

L'UPA reproche au gouvernement d'avoir priorisé d'autres secteurs économiques « moins consensuels » au détriment de l'agriculture. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Albert Couillard

La Presse canadienne

Le gouvernement Legault a été incapable, au cours des derniers mois, de freiner « l'effritement du lien de confiance » avec les agriculteurs du Québec. C'est ce qu'affirme le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, dans une lettre datée du 9 mai et adressée au ministre de l'Agriculture, dont La Presse canadienne a obtenu copie.

M. Caron rappelle dans sa missive que les agriculteurs se sont mobilisés à 17 reprises au cours des derniers mois et qu'ils n'ont toujours pas obtenu satisfaction auprès du gouvernement.

D'autres secteurs économiques, beaucoup moins consensuels que [le fait de] nourrir durablement nos concitoyens, ont bénéficié d'un soutien titanesque ces dernières années, souligne le président de l'UPA.

Le message central des producteurs [...] est indéniablement le déficit de reconnaissance à leur endroit, un déficit qui, malheureusement, n'est toujours pas résorbé.

Une citation de Martin Caron, président de l'UPA

Reconnaissance et financement

Martin Caron dresse une liste de demandes qui doivent être prises en considération dans les plus brefs délais, idéalement d'ici au conseil général de l'UPA, qui aura lieu les 14 et 15 mai.

Il souhaite tout d'abord un rehaussement considérable des budgets, du soutien, de l'accompagnement, des mesures et des programmes. Ceux-ci doivent être adaptés aux réalités régionales.

L'UPA demande aussi la création d'un bouclier financier agricole pour contrer la flambée des taux d'intérêt ainsi qu'une actualisation des règles fiscales et des programmes d'aide à la relève.

Des agriculteurs au moment de manifester le vendredi 8 mars 2024 en avant-midi à Rimouski.

Les producteurs se disent inquiets du contexte économique actuel, qu'ils qualifient de défavorable au secteur agricole, et tout particulièrement à la relève. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau

Un vaste chantier est également nécessaire pour revoir les programmes de gestion des risques. On demande aussi des règles environnementales raisonnées qui respectent le rythme des entreprises agricoles.

Nous entendons présenter à l'ensemble des conseillers régionaux [...] dès mardi et mercredi prochains l'avancement de nos discussions à tous ces égards. Nous prévoyons déjà que ces derniers seront déçus.

Pour remédier à la situation, le président de l'UPA demande en outre un relâchement important et à très court terme des nombreuses contraintes réglementaires et une levée du moratoire sur les superficies en culture.

Il souhaite aussi le réinvestissement d'une partie de la contribution des producteurs au Fonds d'électrification et de changements climatiques (plus de 400 millions de dollars depuis 2015) ainsi que le déclenchement d'Agri-relance.

La réponse de Québec

Lors d'une interpellation au Salon bleu vendredi, le ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, a évoqué une stratégie à quatre volets pour notamment accroître l'offre et la demande des produits du Québec.

Il a invité les producteurs en difficulté à lever la main et à se prévaloir des différents programmes d'aide déjà en vigueur. Le ministre en a également profité pour annoncer qu'Agri-relance sera bientôt activé.

Les agriculteurs ont manifesté dans plusieurs régions du Québec au cours des derniers mois pour exprimer leur ras-le-bol, causé particulièrement par la chute désastreuse de leurs revenus.

Le 28 mars dernier, à Henryville, en Montérégie, le premier ministre François Legault a reconnu la crise en agriculture. Depuis, l'opposition lui reproche son manque de vision et sa lenteur à réagir.

Le premier ministre du Québec, François Legault, s'adresse aux médias au micro.

Le premier ministre du Québec, François Legault, lors de son passage à Henryville en mars dernier. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Le porte-parole libéral en matière d'agriculture, André Fortin, a réclamé vendredi qu'une commission parlementaire se penche sur les activités de la Financière agricole, qui ne remplit pas son mandat, d'après lui.

Si ma maison passait au feu, que c'était une perte totale et que je recevais 15 % de compensation, ça ne me permettrait pas de rebâtir, et c'est la même chose pour les agriculteurs, a affirmé M. Fortin à titre d'illustration lors d'un point de presse.

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