Étudier la résilience des arbres au Cégep de la Gaspésie et des Îles
L'arboriculture fruitière est au cœur de ce projet exploratoire. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Adrianne Gauvin-Sasseville
Le Cégep de la Gaspésie et des Îles dispose désormais d’outils spécialisés pour étudier la résilience des arbres aux changements climatiques.
L’installation de ce matériel de laboratoire est issue d’une collaboration de quatre ans entre l’établissement collégial et la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Gaspésie et des Îles.
Il s’agit d’un cryothermostat à circulation et d’un conductimètre, qui agissent respectivement comme simulateur d’environnements et comme système de mesure.
Ces appareils serviront essentiellement à analyser en laboratoire les tissus ligneux, soit d’arbres fruitiers ou forestiers, pour avoir des indices relatifs à la résilience de différentes essences dans l’environnement gaspésien.
Pour tester si un arbre à fruits ou forestier est viable dans un environnement donné, on le plante et on attend cinq, dix ou peut-être vingt ans pour voir si ça a marché, ce qui est peut-être un petit peu long avant de prendre une décision commerciale
, précise Samuel Pinna, enseignant-chercheur au département de technologie forestière au campus de Gaspé.
Samuel Pinna est enseignant en technique forestière au Cégep de la Gaspésie et des Îles et coordonnateur du projet de forêt nourricière au campus de Gaspé. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Stéphanie Rousseau
Printemps hâtif, pluie et redoux hivernaux ainsi que chaleurs automnales : les conditions de ces scénarios climatiques donnent souvent du fil à retordre à l’adaptation et à l’endurcissement des végétaux, selon M. Pinna.
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Ces conditions pourront être recréées à l’aide de ces deux outils. Ça va nous permettre de comparer différentes variétés en matière de résistance et de résilience des tissus à un stress biotique
, ajoute l’enseignant.
Le cryothermostat à circulation peut être réglé au degré près et pour la durée recherchée. On peut tester des variations de température avec le cryothermostat […], et ensuite, on va mesurer avec le conductimètre les fuites d’électrolytes des ions qui ont été émises à la suite de la dégradation des cellules avec le stress biotique
, explique Samuel Pinna.
[Avec les résultats] de différentes variétés, [on va] pouvoir mieux les sélectionner et mieux les choisir.
Ces expérimentations permettront à long terme de bâtir un répertoire de comparatifs relatifs, mais la phase exploratoire se montre déjà fructueuse.
On a comparé trois variétés de pomme dans un verger à Gaspé, la Honeycrisp, la Diva et l’Eden, et le résultat significatif ressort que les bourgeons à fleurs de l’Eden sont moins susceptibles au redoux printanier, donc ça peut aider la décision d’un producteur qui veut se lancer dans la production de pommes à cidre et qui hésitait entre deux variétés
, explique Samuel Pinna.
L’UPA régionale a pu se doter de ces deux outils grâce à un soutien financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.