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La fin des ordonnances exigées par les assureurs accueillie positivement en Estrie

Un médecin dans son cabinet

Le médecin de famille, François Roy reçoit chaque jour des patients qui ont besoin de papier pour leurs assurances.

Photo : Radio-Canada / Marion Bérubé

Radio-Canada

Un médecin de famille sherbrookois reçoit très positivement la fin annoncée des ordonnances médicales permettant aux patients d'obtenir le remboursement d'une consultation avec un psychologue ou un physiothérapeute, par exemple.

Pour y arriver, Christian Dubé va déposer un projet de loi visant à mettre fin à cette exigence d'assureurs privés. Le ministre de la Santé entend, du coup, offrir environ un demi-million de rendez-vous de plus chaque année aux Québécois.

L'Association des médecins omnipraticiens du Québec doute de ce nombre, mais reconnaît que le projet sera un pas dans la bonne direction s'il se concrétise.

C'est une excellente nouvelle. Ce sont des rendez-vous qui sont utilisés pour des choses qu'on n'a pas besoin de voir. Ça va nous libérer beaucoup de rendez-vous, se réjouit un médecin de famille de Sherbrooke, le Dr François Roy.

Le pas supplémentaire qui est fait [avec ce projet de loi], c'est un gros pas pour nous, [les médecins].

Une citation de Dr François Roy, médecin de famille

S'il concède que ces formulaires sont tout de même rapides à remplir, François Roy rappelle qu'il n'y avait pas que les assureurs qui réclamaient que le patient soit vu par un médecin. C'était une exigence du Collège des médecins que l'on évalue le patient pour pouvoir produire le papier, a-t-il dit au micro de Par ici l'info.

Le médecin évalue qu'il reçoit ce type de demande deux fois par jour. Les patients nous disent qu'ils vont bien, mais qu'ils ont besoin de leur papier pour toute la prochaine année. C'est aussi le cas pour des conditions qui sont chroniques. Même si j'écris sur le papier que c'est à vie [qu'ils ont besoin de ces soins], les assureurs disent qu'ils ont besoin de ce papier.

Le Dr Benoît Heppell, lui aussi médecin de famille à Sherbrooke, affirme que des centaines de patients se présentent chaque année dans son bureau simplement pour obtenir un papier d'ordonnance. Ces consultations inutiles pèsent lourd.

Je n'ai pas de diagnostic à poser, je n'ai pas d'intervention à faire. Ce sont par exemple des jeunes qui travaillent sur la construction, qui ont des douleurs musculosquelettiques et qui ont besoin d'aller chez le massothérapeute une fois de temps en temps. Je n'ai pas besoin comme médecin de les voir alors je leur fais un papier.

Ça va nous éviter des rendez-vous qui sont complètement inutiles, qui prennent la place d'autres.

Une citation de Dr Benoît Heppell, médecin de famille

Le Dr Heppell croit par ailleurs que les régimes d'assurances ne devraient pas souffrir de cette nouvelle mesure. Selon lui, il n'y aura pas d'exagération de la part des patients, qui ont déjà accès à des ordonnances à la suite d'une simple visite chez le médecin.

Si les assureurs ne veulent pas payer pour ces services-là, qu'ils les retirent de leur couverture d'assurance collective, tout simplement parce que les gens vont obtenir un rendez-vous, vont obtenir la prescription de toute façon.

Ces gens-là qui prennent une demi-journée de congé pour venir me voir ou qui prennent une soirée pour aller s'asseoir dans ma salle d'attente pour que je leur fasse un papier inutile [n'auront plus à le faire]. Le médecin va sauver du temps, le patient va sauver du temps. Alors je pense qu'en bout de ligne, c'est gagnant pour tout le monde, a-t-il ajouté.

Un papier d'absence... pour une gastro

Parlant d'irritants dans son travail, le Dr François Roy ajoute que les demandes d'employeurs qui cherchent à valider les absences de leurs employés monopolisent beaucoup de rendez-vous dans son bureau. L'irritant principal qui vient en tête, les fameux papiers que les employeurs exigent par exemple pour une personne qui s'absente du travail pour une seule journée alors qu'il a une gastro. C'est une consultation qui est complètement inutile. Il n'y a pas de traitement pour ça. Il faut se reposer à la maison. Au lieu de se reposer, on leur demande de venir chez le médecin et de prendre le risque de contaminer la salle d'attente, se frustre-t-il.

Ce type de demande, c'est extrêmement fréquent. La plupart des employeurs, même pour un arrêt de travail de moins de 72 heures, exige un billet du médecin pour confirmer que c'est pour une raison médicale.

Une citation de Dr François Roy, médecin de famille

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