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Le CHU de Québec peut traiter deux fois plus de patients épileptiques

Dame assise devant plusieurs écrans d'ordinateurs. derrière les écrans se trouve une vitre qui donne sur la chambre des patients.

Le reportage de Louis-Philippe Arseneault

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

De nouvelles installations à l'Hôpital de l’Enfant-Jésus permettent de traiter deux fois plus de patients atteints d'épilepsie, en plus d'améliorer l’identification des zones du cerveau à opérer.

Le futur méga-hôpital du CHU de Québec possède depuis mars deux nouvelles chambres dédiées aux patients atteints d'épilepsie. C’est sûr que ça va réduire les délais d'admission et [permettre] d’avoir de meilleurs soins [...] pour améliorer la qualité de vie de nos patients , croit la Dre Laurence Martineau, épileptologue au CHU de Québec.

La clinique d'épilepsie suit 2500 patients qui proviennent de Québec, mais également de tout l’est de la province. Ils attendent en moyenne de 6 mois à 1 an avant d’être admis. C’est vraiment long quand on fait plusieurs crises par jour, soutient la Dre Martineau.

femme souriante debout devant l'objectif de la caméra

La Dre Laurence Martineau est épileptologue au CHU de Québec.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

Auparavant, une seule chambre était dédiée aux patients épileptiques qui demeurent en moyenne entre 3 et 10 jours à l'hôpital pour subir différents tests. Cette chambre étant désuète, elle n'est plus utilisée. Le bureau des technologues était quant à lui aménagé sur un autre étage.

En plus de ces deux chambres, un bureau a été aménagé tout à côté afin qu’une technologue puisse suivre le monitorage des patients. Elle peut également intervenir rapidement en cas de crise pour cibler la région du cerveau responsable de la crise en réalisant l’examen appelé spect ictal.

Nos technologues sont formés pour injecter un traceur au moment de la crise qui va se fixer à l’endroit d’où vient l’épilepsie au niveau cérébral [...]. On a un délai de 20 secondes pour injecter le traceur lorsqu’une crise survient.

Une citation de Dre Laurence Martineau, épileptologue au CHU de Québec

Avant, les patients devaient attendre dans un autre département de l'hôpital [sur une chaise], ce qui était parfois très long, se souvient la Dre Martineau.

chambre d'hôpital avec un lit et un fauteuil.

L'une des deux chambres dédiées à la clinique d'épidémiologie du CHU de Québec.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

L’investissement d’un demi-million de dollars attendu depuis plusieurs années permet aux professionnels de la santé de savoir avec précision l’endroit où un patient doit être opéré pour diminuer ou faire disparaître les crises.

On était souvent hors délais avant. [...] Le test était un peu désuet donc on n'était pas complet dans notre investigation préchirurgicale pour nos patients, ajoute la Dre Martineau.

Chirurgies avec plus de succès

La Dre Martineau travaille de pair avec la Dre Paule Lessard-Bonaventure, seule neurochirurgienne à Québec à être spécialisée en épilepsie.

Avoir les chambres ici, ça permet de faire le spect ictal, un examen qui permet d’ajouter des éléments pour mieux cibler la zone chirurgicale. Avoir cette information-là augmente la probabilité d’être au bon endroit quand on fait nos chirurgies.

Une citation de Dre Paule Lessard-Bonaventure, neurochirurgienne au CHU de Québec, spécialisée en épilepsie
Femme souriante dans un corridor d'hôpital

Dre Paule Lessard-Bonaventure est neurochirurgienne spécialisée en épilepsie au CHU de Québec.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

La médecin, qui opère un patient par semaine, croit que les nouvelles installations pourront augmenter le nombre de chirurgies qu’elle réalise en une année.

Plus de patients à succès

Avec cet investissement, le CHU de Québec vise à multiplier les histoires à succès comme celle d’Alexandre Desjardins.

L’homme de 27 ans a subi sa chirurgie en février 2023. Il faisait une dizaine de crises par jour depuis l’âge de 13 ans et n’en fait plus depuis.

Ça avait des conséquences sur tout, l’emploi, mes amis, la famille, le transport. [...] Je faisais des crises en tout temps, je ne pouvais pas prendre mes enfants dans mes bras, je ne pouvais pas aider ma conjointe à leur faire prendre leur bain.

Une citation de Alexandre Desjardins, patient

30 % des patients épileptiques ne répondent pas totalement au traitement par médication. Alexandre Desjardins faisaient partie des statistiques. Par ailleurs, la médication qu’il prenait lui donnait plusieurs effets secondaires comme des pertes de mémoire et des troubles au niveau du sommeil.

Homme debout avec les bras croisés.

Alexandre Desjardins a subi une chirurgie au cerveau en février 2023.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

Au début, c’était un non catégorique [la chirurgie]. C’était comme une phobie, mais l’équipe médicale m’a convaincu, est heureux de raconter aujourd'hui Alexandre.

Un an et demi après avoir accepté de se faire opérer, le jeune père de famille a pu obtenir son permis de conduire. C'est vraiment une deuxième vie, je ne suis pas du tout pareil, dit-il de manière très positive.

Ça fait tellement longtemps que je ne me suis pas connu sans médicament, confie-t-il. Juste avoir à en prendre un par jour à la fin, c’est extraordinaire.

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