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Stress et inquiétudes dans les entreprises près de l’usine de RYAM à Témiscaming

Martine Dumais et Josée Goulet près d'une pompe à essence. La station est située en face de l'usine de Rayonier.

Martine Dumais et Josée Goulet travaillent dans une station-service voisine de l'usine de Rayonier.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

L’incertitude plane au-dessus de la communauté, une semaine après l’annonce de la mise à pied de 275 travailleurs à l’usine de fabrication de cellulose de Rayonier Advanced Materials (RYAM) à Témiscaming.

Les départements des pâtes et cartons, en vente, sont encore en fonction dans cette ville de 2368 âmes. RYAM emploie 800 personnes à Témiscaming et plusieurs se questionnent sur leur avenir alors que les mises à pied se feront à partir du 2 juillet.

C’est beaucoup de stress, beaucoup d'incertitude. C’est l’incertitude qui est le pire, reconnaît Josée Goulet, qui travaille dans une station-service de l’autre côté de la rue où se trouve Rayonier.

Elle s’inquiète pour son fils, qui travaille chez un concessionnaire qui pourrait être affecté si les travailleurs et leurs familles quittent la ville.

L'usine de pâtes et papiers Rayonier avec une pile de copeaux de bois.

L'usine de pâtes et papiers Rayonier est située à Témiscaming.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Josée Goulet signale que des amis de son fils perdent leur travail à l’usine, alors que d’autres attendent de voir quand le couperet va tomber.

On n’est pas vraiment pesants dans la balance. C’est une grosse compagnie, et nous, on est des numéros.

Une citation de Josée Goulet

Assise à ses côtés, sa collègue Martine Dumais ignore ce qui attend son conjoint, qui a moins d’ancienneté que d’autres.

On ne sait pas s’il va se retrouver avec un emploi dans les deux autres départements ou au chômage, déclare-t-elle.

Bien que l’attente soit déplaisante, la possibilité que son conjoint puisse perdre son emploi ne l’empêche pas de dormir. On reste positifs, assure Martine Dumais. Il y a quelque chose, quelque part, pour nous, il n’y a pas de problème.

Elle demeure positive comme un client rencontré sur place, qui croit que l’usine rouvrira puisque ce n’est pas la première fois dans l’histoire industrielle de Témiscaming qu’une telle fermeture survient.

Un écosystème ébranlé

Des propriétaires d’entreprises à Témiscaming se préparent à des répercussions dans cette ville mono-industrielle.

Une femme se tient près de la porte d'entrée d'un magasin.

Il y a deux ans, Maude Lecompte-Ouellette a repris le magasin familial Nouveautés Letang.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Dans la boutique Nouveautés Letang, la moitié de la clientèle vient pour s’approvisionner en vêtements de travail. La propriétaire Maude Lecompte-Ouellette constate chaque jour l’effet de cette annonce dans le milieu.

Il y en a qui viennent chercher des bottes, mais sans savoir si ça va leur servir longtemps.

Une citation de Maude Lecompte-Ouellette, propriétaire de Nouveautés Letang

La native de Témiscaming se désole de la situation. Il y en a qui sont émotifs là-dedans. On essaie de rester forts pour eux et de les encourager là-dedans, relate la propriétaire.

Mme Lecompte-Ouellette s’attend à une légère baisse des ventes. Elle croit tout de même que sa section familiale pourra l’aider. On est une petite communauté tissée serré, donc j’imagine qu’on va s’entraider, espère-t-elle.

Ricky-Ann Plamondon dans son salon de toilettage avec un chien de grande taille.

Ricky-Ann Plamondon a lancé son entreprise de toilettage et d'articles pour animaux il y a deux ans.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

En plein cœur du village, l’entrepreneure Ricky-Ann Plamondon vit un jour à la fois dans sa boutique pour animaux Les 4 Pattes.

J’espère de ne pas trop perdre de clientèle, mais il n’y a pas grand-chose qu’on peut faire! lance-t-elle en haussant les épaules.

Travailler dans les mines

Le conjoint de Ricky-Ann Plamondon a de bonnes chances de perdre son emploi. Ça peut changer 1000 fois avant que ça soit final, concède-t-elle. Mais la recherche d’emploi a déjà débuté pour lui et le navettage dans les mines semble être une bonne option s’il devait être mis à pied.

Il est assez bien qualifié, donc on n’est pas trop inquiets, indique-t-elle.

Le navettage dans les mines a souvent été évoqué par les personnes que nous avons rencontrées lorsqu’il était question des autres occasions d’emploi.

Une secousse ressentie jusqu’en Ontario

Les effets de l’arrêt imminent des activités de l’usine de cellulose sont aussi ressentis au village d’Eldee, situé en Ontario, à quelques kilomètres de Témiscaming.

Déjà, une employée de la station-service locale remarque que moins de camions s’arrêtent pour se ravitailler, parce que le moulin qui va fermer n’a plus besoin d’autant de marchandise.

Des voitures sont stationnées près d'une station-service à proximité d'une route.

Plusieurs camionneurs qui se rendent au complexe de Rayonier ont l'habitude d'arrêter à cette station-service d'Eldee, en Ontario.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

La dame se souvient d’une fermeture temporaire de l’usine, il y a plusieurs années, qui avait amené une baisse remarquable d’achalandage en quelques mois.

Elle se demande aussi ce qui adviendra des employés venant de North Bay et de Mattawa, deux villes ontariennes situées à une heure de route de Rayonier.

Le sujet est sur toutes les lèvres. C’est vraiment difficile de dire : "Vont-ils rouvrir ou non?" Moi, je ne crois pas, estime Martine Dumais.

Moi non plus, exprime sa collègue Josée Goulet. Je pense plus à une vente, peut-être, si on est chanceux.

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