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À Moncton, le nombre d’incendies liés à l’itinérance en hausse, des résidents excédés

Des déchets devant un édifice.

Ce bâtiment de l’avenue Université abrite des bureaux de professionnels de la santé, ainsi que des logements. Selon le responsable de l’entretien, Eloi Robichaud, les locataires ne se sont pas réveillés lors de l’incendie qui a eu lieu tôt le 6 mai 2024.

Photo : Gracieuseté : Corinne Heudes

Radio-Canada

Devant un bâtiment résidentiel et commercial de l’avenue Université, à Moncton, un incendie a causé toute une frousse aux résidents dans la nuit de dimanche à lundi. Les pompiers confirment que le feu a été causé par une personne. Les voisins soupçonnent une personne itinérante et appellent aujourd'hui à l'action devant un nombre d'incendies en hausse dans la municipalité.

Le responsable de l’entretien du bâtiment, Eloi Robichaud, assure que le feu ne s’est pas déclaré seul dans la nuit de dimanche à lundi, une affirmation qu’il fait en se basant sur les images de surveillance.

Quand on révise les caméras, on peut voir qu’il y a quelqu’un qui a tiré une grosse poubelle verte, a mis une tarp par-dessus, a fait une sorte de campement, a allumé un feu et c’est comme cela que le feu est parti, relate-t-il.

Un feu est déclenché à l'extérieur d'un batiment.

Capture d'écran du vidéo de surveillance de l'édifice, où l'on voit une flamme.

Photo : Facebook : Corinne Heudes

Eloi Robichaud affirme que plusieurs incidents impliquant des sans-abris se sont produits récemment, dont des effractions dans des logements, du vandalisme et des cambriolages.

On a des caméras, mais on ne peut pas passer la nuit debout pour surveiller nos caméras, faut qu’on dorme, un moment donné.

Une citation de Eloi Robichaud

C’est un enchaînement de problèmes, ici. On n’a jamais eu ce problème-là pendant des années et là les derniers mois, c’est constant, clame Eloi Robichaud. On doit maintenant engager une compagnie de sécurité.

La goutte d'eau qui fait déborder le vase

Zacharie Arsenault et sa conjointe, locataires d'un logement à l'intérieur du bâtiment, dormaient pendant l’incendie. Ils ne se sont aperçus que lundi matin des dégâts extérieurs. Pour eux, cet incident, c’est celui de trop. Ils songent maintenant non seulement à quitter leur logement, mais à quitter Moncton.

Un jeune homme dehors en entrevue

Zacharie Arsenault dit ne plus reconnaître la ville où il a grandi.

Photo : Radio-Canada

Il y a du monde qui allume des feux dehors de notre maison, il y a de la violence, il y a de la drogue. Ce n’est plus une place qui semble sécuritaire à vivre, dit Zacharie Arsenault. On pensait déménager à Shediac, où c’est un peu plus calme.

Charpentier, Zacharie Arsenault affirme aussi s’être fait voler des outils dans son véhicule, qui a été vandalisé et dont le pneu a été crevé.

J’ai peur pour ma vie, peur pour la vie de ma femme. C’est rendu mauvais et ça semble comme s’il n’y a rien qui se fait faire.

Une citation de Zacharie Arsenault

On ne se sent plus en sécurité dans notre ville et il faut qu’il y ait des conséquences au monde qui veulent casser la loi. Ce n’est plus la ville de Moncton que j’ai grandi dedans, croit Zacharie Arseneault.

Un homme près des poubelles transporte une poubelle ravagée par le feu.

Eloi Robichaud se débarrasse de cette poubelle verte, qui a presque été réduite à néant par les flammes dans la nuit de dimanche à lundi. Il estime les dégâts à quelques milliers de dollars.

Photo : Radio-Canada

Eloi Robichaud confirme que d’autres locataires ont quitté l’édifice puisqu’ils ne s’y sentaient plus en sécurité.

Forte augmentation du nombre d'incendies

Les pompiers de Moncton ont été appelés entre 2 h et 3 h du matin sur les lieux et y ont éteint les flammes. C’était un feu qui avait été fait par une personne, indique le chef pompier du service des incendies de la Ville de Moncton, Conrad Landry.

Les pompiers qualifient l'incendie de suspect et ont remis le dossier à la police.

Conrad Landry devant un camion de pompier de la ville de Moncton.

Conrad Landry a qualifié l’incendie de « suspicieux » et souligne que le dossier a été remis à la police.

Photo : Radio-Canada

Ils ne confirment pas que les auteurs de l’incendie sont sans-abris. Conrad Landry précise toutefois qu’il s’agit d’une forte possibilité, particulièrement compte tenu de la période de l’année, qui coïncide avec la fermeture de refuges.

La relation [entre les deux] est directement proportionnelle. Quand les lits sont ouverts, on a moins d’appels, affirme le chef pompier.

Il y a cinq ans, ce type d’incident ne comptait que pour un ou deux appels au service des incendies de la ville par semaine. Là, on parle d’à peu près un quatre, cinq appels par jour, dit Conrad Landry.

Un problème extrêmement complexe

Plusieurs exigent que la municipalité agisse.

Selon la conseillère municipale à la ville de Moncton, Paulette Thériault, la Ville ne peut rien faire seule. On a un problème de société, ce n’est pas seulement la ville de Moncton, c’est toutes les villes du monde, dit-elle.

Paulette Theriault

Paulette Thériault, devant l'Hôtel de Ville de Moncton, le 6 mai 2024.

Photo : Radio-Canada

Elle estime qu'il faut trouver un moyen de travailler main dans la main avec les deux autres paliers de gouvernement, provincial et fédéral pour trouver des réponses aux problèmes de sécurité publique.

D’après le reportage de Frédéric Cammarano

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