Kim Clavel l’emporte haut la main

Kim Clavel (19-2, 3 K.-0.) ne pouvait pas se permettre de laisser le moindre espoir à Katherine Renee Lindenmuth (6-3, 2 K.-O.) de croire qu'elle était une boxeuse de même calibre. La protégée de Danielle Bouchard peut dire mission accomplie après son combat, jeudi soir, au Casino de Montréal.

La Québécoise a été de loin la meilleure boxeuse dans le ring et a reçu des pointages de 97-93, 98-92 et 99-91 des juges.

C'est ma vitesse qui a fait la différence ce soir. J'ai pu travailler en combinaisons, a indiqué Clavel. J'ai tenté de mettre en pratique ma défense, mais c'est difficile quand tu as quelqu'un qui avance toujours, toujours, toujours vers toi.

C'est un combat qui était très physique, mais on s'est ajusté à chaque round. J'ai pu trouver mon rythme. On a gagné ce combat-là.

L'ex-championne des mi-mouches a lancé les hostilités de façon dynamique. Plusieurs de ses coups en puissance ont touché la cible, mais Lindenmuth a su naviguer autour de ces attaques et en a lancé quelques bonnes également.

L'Américaine a un style qui a plu à la foule montréalaise, car elle se lançait constamment vers l'avant. Mais cela est venu avec un coût : elle a souvent été touchée par la main arrière de Clavel, dont les combinaisons ont semblé atteindre la cible la plupart du temps.

Lindenmuth a connu ses meilleurs moments au quatrième assaut. Elle a amorcé le round sur les chapeaux de roue et n'a pas relâché la cadence, touchant Clavel avec quelques bonnes combinaisons.

Clavel est toutefois revenue en force au cinquième engagement avec deux crochets, un de la gauche et un autre de la droite, qui ont solidement touché le visage de Lindenmuth lors de deux attaques distinctes.

Le reste de l'affrontement a été l'affaire de la favorite de la foule.

Son expérience et son niveau de boxe lui ont permis de clairement se détacher de son adversaire, qui ne semblait plus avoir les ressources pour répondre à ce que Clavel lui lançait.

Les deux boxeuses ont offert un excellent 10e round. Lindenmuth savait probablement qu'elle avait besoin d'un K.-O. pour l'emporter, mais Clavel, qui n'avait pas besoin d'échanger coup pour coup avec sa rivale, en a profité pour montrer qu'elle était la meilleure pugiliste des deux.

Akdeniz déclasse Aguirre

Mazlum Akdeniz voulait stopper l'Argentin Sebastian Ezequiel Aguirre au sixième ou septième round. Il n'a pas réussi son pari, mais il faut dire à sa défense qu'Aguirre n'est pas venu pour offrir la performance de sa vie.

Akdeniz (20-0, 8 K.-O.) a conservé sa fiche parfaite grâce à une victoire par décision unanime, avec trois cartes identiques de 99-90, mais il a aussi paru brouillon par moment.

Il avait quand même les mains lourdes, donc, je devais me méfier d'une main arrière. C'est un gars vraiment sournois et j'ai plus de mal à affronter ce genre de boxeur. J'aime mieux les gars qui sont plus classiques, qui font des jabs plus directs, a expliqué Akdeniz. Les boxeurs sournois, ce sont juste des crochets, des uppercuts. Il faut faire attention, tu ne veux pas manger de mauvais coups et te retrouver au tapis.

Je ne me serais pas retrouvé au tapis, mais je ne voulais pas mal paraître, a-t-il ajouté.

Narquois tout au long du combat, Akdeniz a parfois semblé plus concentré à faire le pitre qu'à appliquer le plan de match de son coin.

À un certain moment, il s'est même adressé aux commentateurs aux abords du ring. Clairement, sa concentration n'a pas été entièrement tournée vers Aguirre (19-5, 12 K.-O.) pendant cet affrontement.

Ce n'est pas un combat amateur, c'est un combat professionnel. Il faut plaire à la télévision, aux spectateurs, aux téléspectateurs, aux médias. Il faut être un artiste, un showman. C'est comme ça que tu vends des billets, a-t-il dit pour sa défense.

Ce n'est pas un manque de classe. Au contraire, j'ai beaucoup de respect pour mon adversaire. J'ai même tenu son drapeau pour une photo après le combat. Ce n'est vraiment pas une question d'arrogance.

Akdeniz a connu une excellente première moitié de combat. Au cinquième assaut, il a demandé, avec raison, à son adversaire d'en faire davantage. L'Argentin s'est bien gardé d'embarquer dans son jeu.

Il était un peu paresseux. Il ne lançait pas beaucoup de coups, a analysé avec justesse Akdeniz.

Les trois rounds suivants ont été les moins bons du Québécois, comme s'il s'était abaissé au niveau de son adversaire. Perdant patience au huitième, il a même donné un très évident coup de tête à son rival. L'arbitre Alain Villeneuve l'a immédiatement sanctionné.

Akdeniz a cependant terminé le combat avec force. Au neuvième assaut, il a solidement touché Aguirre en combinaison à la tête. Puis, au 10e round, c'est un puissant uppercut du gauche qui a atteint la cible.