Le risque bien calculé de Danny Maciocia

Danny Maciocia espérait mettre la main sur Geoffrey Cantin-Arku au neuvième échelon du repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF). Le directeur général des Alouettes de Montréal a même essayé d'améliorer son rang de sélection afin de choisir le Québécois.

Cantin-Arku était toujours disponible, alors Maciocia n’a pas hésité, même si cette sélection représentait un risque… Mais un risque bien calculé, selon le DG.

Un risque, parce que Cantin-Arku a reçu une invitation des Dolphins de Miami pour participer au camp des recrues du 10 au 12 mai.

Bien calculé, parce que Maciocia a bien fait ses devoirs, nous dit-il. Le risque de repêcher un joueur qu’on ne verra pas à Montréal de sitôt a été mesuré.

Voici les facteurs [pris en considération] : est-ce un camp ou un minicamp?, a expliqué Maciocia lors d’une rencontre avec les médias, mercredi, au lendemain du repêchage. Est-ce qu’il y a de l’argent attaché? Et après, tu appelles l’équipe. Tu vas chercher de l’information sur le joueur, où l’équipe [les Dolphins] le voit dans son édition 2024.

Les réponses à ces questions, Maciocia les a répétées. Il s’en va à un minicamp de trois jours [...]. Et il n’a pas d’argent garanti. Alors, on verra après son camp à Miami, a-t-il dit.

Je lui souhaite bon succès à Miami, mais il sait que si jamais ça ne fonctionne pas, il y a une équipe qui l'attend, a-t-il ajouté.

Évidemment, avant de le repêcher, Maciocia avait sondé l’intérêt du Lévisien envers les Alouettes.

On s’est parlé pendant la fin de semaine, a précisé le directeur général des Alouettes. On a parlé du minicamp, comment il voyait tout ça. Et si on avait l'opportunité de le repêcher, est-ce qu’il était prêt, si jamais ça ne fonctionne pas à Miami, de venir nous rejoindre quelques jours plus tard? Il nous a dit oui.

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Précisons qu’à un camp des recrues de la Ligue nationale de football (NFL), il y a beaucoup d’appelés, mais très peu d’élus. La très grande majorité n’obtiendra pas de contrat ni d’invitation pour le camp officiel de l’équipe. Le Québécois en est conscient, mais il n’a qu’une idée en tête.

Je suis un compétiteur, c’est ma personnalité. C’est sûr que je me présente au camp à Miami avec une seule option en tête, et c’est de faire l’équipe, a insisté Cantin-Arku lors d’un entretien avec les médias, mercredi. Sans rien enlever aux Alouettes, la NFL c’est plus gros. C’est l’opportunité d’une vie de pouvoir faire partie d’une équipe de la NFL.

Si je ne fais pas l’équipe à Miami, des gens pensent que j’attendrais une offre d’une équipe de la NFL. Je ne pense pas, je prendrais l’opportunité de venir jouer à Montréal. Je ne vais pas perdre mon temps. Dans ma tête, pour être bon au football, il faut que je joue. Et ici à Montréal, je pourrais jouer dès le premier match de la saison.

Il y a plusieurs joueurs de football qui rêveraient d’être dans ma position, a dit l’ancien des universités Syracuse et Memphis. Je pense à mes amis américains. S’ils n’ont pas eu d’appel de la NFL, le football, c’est fini pour eux.

Une assurance bonifiée du fait que ce plan B est à la maison, au Québec.

Sans rien enlever aux autres équipes, je ne pense pas que j’aurais été aussi heureux de mon plan B si ça avait été ailleurs au Canada. Je ne pouvais pas espérer mieux comme solution, a-t-il précisé.

Encore aujourd’hui, je me réveille, j’ai les papillons dans le ventre. Je suis là où je voulais être. Quand j’avais 10 ans, j’ai marqué sur un papier où je me voyais dans 10 ans, et j’avais marqué : je vais être un joueur dans la NFL ou je vais jouer pour les Alouettes. Je ne pourrais pas être plus reconnaissant des deux opportunités.

Une situation connue pour les Alouettes

Danny Maciocia semblait plutôt confiant de son choix. Ce n’est pas la première fois qu’il repêche un joueur qui tente sa chance dans la NFL. Marc-Antoine Dequoy, Pier-Olivier Lestage et Lwal Uguak ont fait vivre cette expérience aux Alouettes.

Ça ressemble au cas de Lwal l’année passée quand il a eu une fin de semaine à Atlanta, a mentionné Maciocia.

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Uguak s’est joint aux Alouettes après avoir essayé de faire sa place avec les Falcons d’Atlanta et les Giants de New York.

Le joueur de ligne défensive a été un élément important de l'unité montréalaise la saison dernière. D'ailleurs, Uguak tentera à nouveau sa chance au sud de la frontière, après avoir signé une entente avec les Buccaneers de Tampa Bay.

Il faut bien calculer ses sélections. On parle de Dequoy, ç'a bien été avec lui, ç'a bien été avec Lestage, ç'a bien été avec Lwal [...]. C’est très important d’aller chercher l’information. Quand tu as des relations, un réseau, tu peux les appeler et ils vont te donner l’heure juste, a dit le DG des Oiseaux.

Maciocia insiste, l’aspect financier qui accompagne ou non l’invitation est à considérer.

L’exemple de Dequoy, les Packers lui donnaient un montant de 7500 $. 7500, pour la NFL, ce n’est pas beaucoup d’argent. On prend un cas comme Theo Benedet, un joueur de ligne offensive de UBC, il a 100 000 $ qui lui est garanti [par les Bears de Chicago]. 100 000 $, ça se peut qu’il reste dans l’équipe de réserve pendant deux ans. Donc, tu ne le verras peut-être pas dans la LCF avant trois ans.

Les Dolphins n’ont inclus aucun montant d’argent dans l’invitation de Cantin-Arku.

Et si son aventure devait prendre fin après ce camp des recrues, il y a fort à parier qu’il rejoindra les Alouettes à Saint-Jérôme pour le début du camp d’entraînement autour du 12 mai.