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Les Jeux olympiques sont-ils à l’abri d’un attentat terroriste?

Le Crocus City Hall après l'attentat.

Le Crocus City Hall, la salle de spectacle près de Moscou qui a été visée par un attentat, peu après les événements.

Photo : afp via getty images / STRINGER

Après l’attentat qui a frappé la salle de spectacle Crocus City Hall à Moscou et qui a fait plus d'une centaine de morts et de blessés, vendredi, les menaces d’attentats sont prises très au sérieux au plus haut niveau de l’État français. À quatre mois des Jeux olympiques, doit-on s'inquiéter?

Le premier ministre Gabriel Attal a décidé de rehausser le plan Vigipirate sur l’ensemble du territoire national au niveau Urgence attentat.

Le site du ministère de l’Intérieur a rappelé ce qu'impliquent ces mesures exceptionnelles. Il permet de renforcer la sécurité autour des établissements scolaires et de lieux de culte ainsi que dans les transports et à proximité des institutions, a-t-il dit. Des patrouilles supplémentaires de la force Sentinelle sont programmées, ainsi que les fouilles de sacs ou filtrage.

En voyage en Guyane, le président français Emmanuel Macron a déclaré que ses services de renseignement avaient réussi à déjouer, il y a moins d’un an, un attentat qui se préparait, à Strasbourg, par la même branche de l’État islamique qui a frappé Moscou.

Dans ce contexte et à quelques mois du début des Jeux olympiques, la France pourrait-elle à nouveau être la cible d’attentats meurtriers, comme ceux survenus au Bataclan en novembre 2015 ou l'attaque au couteau au lycée Gambetta, à Arras, l'année dernière?

Le 13 novembre 2015, le Bataclan après l'attentat terroriste.

La salle du Bataclan après l'attentat

Photo : Getty Images / MIGUEL MEDINA

Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme en France, il y a des raisons d’être inquiet.

Non seulement ça peut susciter du terrorisme endogène, mais ça veut aussi dire qu’on est très clairement dans une vague qui va se poursuivre de la part de l’État islamique pour tenter de frapper l’Europe, a-t-il affirmé au quotidien toulousain La Dépêche du midi.

C’est plutôt un avertissement et ce n’est pas rassurant dans le contexte des Jeux olympiques, qui vont démarrer dans quatre mois en France. On rentre dans une phase où l’État islamique a la capacité et la volonté de frapper en Europe.

Une citation de Jean-Charles Brisard

La professeure titulaire au Département de sciences politiques de l'Université Laval Aurélie Campana a fait part de son point de vue sur la question à Radio-Canada Sports.

Il est vrai que s’il y a un événement ou des événements qui sont devenus des vitrines, ce sont ceux sportifs, les Jeux olympiques en premier lieu, a-t-elle dit. Tous ces événements attirent les caméras, attirent les journalistes et les équipes du monde entier et les JO, c’est un peu l'événement sportif suprême. Comme la France a été ciblée par de nombreux attentats terroristes dans un passé pas si lointain, on peut comprendre le geste des services de renseignement, qui agissent dans un but préventif, mais cela leur donne aussi plus d’outils pour sécuriser les JO.

Pour Aurélie Campana, il y a de bonnes raisons de s’inquiéter.

Dans le contexte actuel, je pense que les sources d’inquiétudes sont multiples, a-t-elle souligné. Moi, je vois deux sources d’inquiétudes : une cellule organisée qui planifierait un attentat depuis de nombreuses semaines ou de nombreux mois, et des acteurs isolés que l’on a appelés "loups solitaires", mais qui ne sont pas si solitaires que cela et qui pourraient être poussés à l’action par une propagande comme celle que véhicule en ce moment l’État islamique.

Protection policière à Paris après des menaces terroristes.

Un policier près de la seine, à Paris

Photo : Getty Images / MARTIN BUREAU

Interrogée sur la possibilité pour ces groupes armés de s’attaquer à l’endroit qui sera le plus sécurisé au monde, à savoir les Jeux olympiques de Paris, la spécialiste parle de la complexité de sécuriser autant de lieux à la fois.

Durant la Coupe du monde de soccer, les menaces terroristes étaient réelles et tout le monde disait qu’elle allait potentiellement être ciblée par des attentats et c’est là que l’on a créé toutes ces fan zones extrêmement sécurisées, a-t-elle rappelé.

Mais l’enjeu des JO, c’est un peu comme une Coupe du monde de soccer, mais démultipliée, car il y a différents sites un peu partout en France. Il ne s’agit plus ici de sécuriser quelques fan zones, mais de nombreux sites, des rivières où se déroulent des compétitions de kayak, des stades et même le château de Versailles, où ont lieu les épreuves équestres. Cela va donc demander énormément de ressources et d’effectifs et beaucoup de travail en amont pour identifier une menace potentielle.

Du 26 juillet au 8 septembre, la France accueillera 10 550 athlètes olympiques et 4350 athlètes paralympiques, sans oublier le personnel d'encadrement et les différentes délégations.

En plus de Paris et de sa banlieue, ce sont sept grandes villes françaises, en plus de Tahiti, qui seront les hôtes des compétitions.

Un véritable casse-tête, donc, pour les responsables de la sécurité. Et que dire de cette première dans l’histoire : la cérémonie d’ouverture sur la Seine, avec 300 000 spectateurs présents aux abords du cours d'eau et des délégations sur des barges. Six kilomètres, où aucune faille ne sera permise.

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