AnalyseLa fragilité des Chiefs, le réveil des Bills, la croissance des Texans

Pendant que les Ravens de Baltimore, installés confortablement au sommet de l’Américaine, profiteront d’un congé fort mérité, leurs rivaux d’association batailleront à Buffalo, à Kansas City ainsi qu’à Houston au lancement des éliminatoires de la Ligue nationale de football (NFL).

Les montagnes russes des champions

La dernière saison s’est avérée tantôt couronnée de succès, tantôt pénible pour les Dolphins de Miami, tandis qu’à Kansas City, théâtre d’un match éliminatoire samedi soir, les Chiefs n’ont été qu’une pâle copie des campagnes précédentes de l’ère Mahomes.

Les champions du Super Bowl ont fini par remporter un huitième titre de division d’affilée, non sans avoir connu nombre de ratés, curieusement, sur le plan offensif. Une séquence de quatre défaites en six duels en seconde moitié de campagne a montré des Chiefs plus fragiles que jamais.

Même la magie de Patrick Mahomes n’a su masquer les défaillances. La référence à la position de quart-arrière, inégale de temps à autre, a également dû composer avec un groupe de receveurs qui laissait tomber fréquemment ses passes.

L'apport de Travis Kelce est plus que jamais lié au rendement de Kansas City. Les défenses adverses en sont conscientes, puisque l'ailier rapproché est étroitement surveillé, forçant Mahomes à rejoindre des receveurs éloignés inexpérimentés ou, tout simplement, avec un talent limité.

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Les Dolphins entrent à leur tour en éliminatoires avec leur part d’interrogations. Il est loin le souvenir où l’équipe marquait 70 points contre les Broncos de Denver. Miami a longtemps mené sa division, mais une dernière ligne droite cahoteuse lui a coûté la tête, reprise par les Bills, rendant désormais sa tâche bien plus difficile.

La rencontre à Kansas City s’annonce pour être disputée dans des conditions assez froides. Rien pour aider la cause des Dolphins, et principalement leur attaque, bâtie sur la rapidité avec le receveur Tyreek Hill en tête de liste.

Les marchands de vitesse devront non seulement composer avec les caprices de Dame Nature, mais aussi avec la défense des Chiefs, si peu permissive, le groupe ayant accordé des points (17,3 par match) et des verges (289,8 par match) au compte-gouttes durant le calendrier.

Les Dolphins pourraient s'ennuyer de la chaleur de Miami. Parions que le quart Tua Tagovailoa aurait préféré un environnement plus hospitalier pour sa première rencontre en éliminatoires.

L’expérience contre la jeunesse

Le coup d’envoi des éliminatoires sera donné samedi après-midi, à Houston, où les étonnants Texans seront les hôtes des tenaces Browns de Cleveland. Des équipes galvanisées par l’arrivée d’un nouveau quart dans leur formation respective.

L’entrée en scène de C.J. Stroud, sélectionné au 2e rang du dernier repêchage, a accéléré la reconstruction des Texans, abonnés aux bas-fonds du classement. La recrue a déjoué les pronostics, tant sur le plan individuel que collectif, en route vers un inattendu titre de division.

Il va de soi que Stroud est hautement pressenti au trophée de la recrue offensive par excellence du circuit Goodell. Sans tambour ni trompette, ses prestations et sa contribution essentielle à la réussite des Texans font également de lui un candidat au titre de joueur par excellence.

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De son côté, Joe Flacco occupe le rôle de sauveur inattendu à Cleveland, après qu’une blessure à l’épaule droite eut forcé Deshaun Watson à subir une intervention chirurgicale, mettant un terme à sa saison.

Libre comme l’air jusqu’à la mi-novembre, le vétéran qui célébrera son 39e anniversaire la semaine prochaine a redonné du lustre au jeu aérien des Browns lorsqu'il a repris du service. Il a toutefois été victime de huit interceptions en cinq matchs, un aspect de son jeu qu'il doit absolument nettoyer à l'aube des éliminatoires.

La défense des Browns a continué d'établir sa suprématie en 2023 et demeure le moteur de l'équipe. Plusieurs affrontements ont été remportés après que le bataillon eut apposé sa signature, au moment où Cleveland était en quête d'une étincelle offensive.

Aussi brillant Stroud a-t-il été pendant son baptême professionnel, le défi qui se présentera devant lui sera tout autre en ouverture du bal hivernal.

Les Bills en confiance

Comme le vent a tourné lors du sprint final. Les Bills ont coiffé à l’arrivée les Dolphins et abordent les éliminatoires sur une erre d'aller très favorable. Cette montée en puissance de cinq gains consécutifs en fin de parcours, depuis une semaine de congés fort salutaire, leur offre un duel à domicile dimanche après-midi contre les Steelers.

Les protégés de Sean McDermott ont à leur portée l’adversaire présentant le moins de danger parmi les qualifiés dans l’Américaine. Les Steelers se sont faufilés dans le tableau éliminatoire malgré leurs profonds déboires offensifs et sont maintenant privés de leur as défensif, le secondeur T.J. Watt, victime d’une blessure à un genou.

L’unité aura comme mandat de contenir Josh Allen, plus productif que jamais la saison passée, mais également capable du pire par moments. N’empêche, le quart demeure parmi l’élite de sa profession, étant l’auteur d’au moins 2 touchés dans chacune des 16 dernières rencontres.

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Si l’attaque des Bills poursuit sur sa lancée, il reviendra à Mason Rudolph, invaincu en trois matchs depuis sa nomination à titre de partant, de maintenir le rythme imposé par Allen.

Rudolph a déjà été un projet des Steelers après sa sélection au troisième tour (76e rang) du repêchage de 2018. Il a eu son occasion l’année suivante, sans succès, puis il est devenu un substitut. Il était même rendu au stade de troisième pivot à Pittsburgh, avant de reprendre les rênes de l’attaque peu avant Noël.

Depuis, le vétéran de 28 ans est d’une grande efficacité. Il n’a pas commis la moindre interception dans ses trois départs et a fait le nécessaire pour guider les siens vers la victoire. Cette séquence de trois triomphes est un sommet cette saison que ses prédécesseurs Kenny Pickett et Mitchell Trubisky n’ont pu atteindre lorsqu’ils étaient aux commandes.