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Une reconnaissance attendue pour les futurs sports olympiques

Il regarde la balle avant de la frapper.

David Baillargeon

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Martin

Le joueur de squash David Baillargeon préfère ne pas se réjouir tout de suite, même si son sport n’est qu’à quelques jours de finalement entrer dans la famille olympique.

Le squash, le flag football, la crosse, le cricket, le baseball et le softball ont été ajoutés à la liste des sports que souhaite présenter le comité organisateur des Jeux de Los Angeles en 2028. Le Comité international olympique (CIO) doit approuver leur inclusion la fin de semaine prochaine en congrès, à Mumbai, en Inde.

Ça fait quelques fois que le squash s’approche d’une admission aux Jeux, donc on va être prudent, confie Baillargeon à Radio-Canada Sports. C’est passé proche en 2012, en 2016, en 2020 et même en 2024, donc je vais attendre la confirmation finale avant d’être super heureux, mais c’est certainement un pas dans la bonne direction.

Virat Kohlijoue au cricket

Le cricket s'approche de plus en plus du programme des Jeux de 2028 à Los Angeles.

Photo : afp via getty images / R.SATISH BABU

Le Québécois, classé au 41e rang mondial, aura 32 ans en 2028, à son apogée dans le sport. Pour lui, participer aux Jeux olympiques serait le rêve d’une vie et un moment charnière pour l'avenir du squash.

C’est sûr qu’il n’y a rien de comparable aux Jeux. J’ai participé aux Jeux du Commonwealth et je participerai aux Jeux panaméricains cet automne, mais rien n’a l’envergure des Jeux olympiques, ajoute l’athlète originaire de Lévis.

Une des meilleures joueuses de squash au monde a dit récemment qu’elle échangerait tous ses titres mondiaux contre une médaille olympique. Je ne sais pas si un joueur de tennis préférerait gagner Wimbledon ou les Jeux olympiques, mais au squash, personne n’hésiterait à mettre les Jeux olympiques en priorité devant n’importe quel autre tournoi.

L’entrée du flag football, quant à elle, serait synonyme d’une meilleure reconnaissance pour le sport, qui n’est d’ailleurs pas reconnu aux yeux du gouvernement du Québec. Le sport relève toujours de Football Québec.

Des joueurs de flag football sur un terrain.

Un match de flag football disputé aux États-Unis.

Photo : afp via getty images / BRENDAN SMIALOWSKI

On n’a pas de fédération qui nous est propre et c’est pourquoi on n’est pas aux Jeux du Québec, indique François Deslauriers, entraîneur de flag football au Cégep Montmorency. Quand le sport sera aux Jeux olympiques, ça va donner un immense coup de main. On est quand même le sport avec la deuxième croissance en importance dans le réseau scolaire derrière le hockey avec 13 000 joueurs. On a doublé notre nombre d’athlètes dans les 10 dernières années.

On est un sport émergent depuis plusieurs années, et notre inclusion confirmera qu’on s’éloigne des sports comme l’ultimate, par exemple. Je ne veux pas du tout dénigrer ce sport, mais qu’on se joigne au mouvement olympique, ça va faire bouger les choses en termes de subventions. On aura donc de meilleurs moyens pour soutenir nos athlètes.

Le sport profitera bien sûr du passage des Jeux aux États-Unis pour intégrer le programme olympique. Bien que les pays nord-américains dominent la scène internationale, plusieurs pays européens émergent également.

On n’aura aucun problème à avoir 10, 12 ou même 16 équipes relativement compétitives, ajoute François Deslauriers. C’est une très belle fenêtre.

Le sport national d’été du Canada aux Jeux

Si le squash et le flag football n’ont encore jamais eu l’honneur d’être présentés aux Jeux olympiques, la crosse, elle, pourrait faire un retour attendu depuis longtemps dans l’univers des cinq anneaux.

Ce sport d’origine autochtone a été inscrit au programme officiel olympique en 1904 et 1908, avant de réapparaître comme sport de démonstration en 1928, 1932 et 1948. Depuis, il n’y est plus.

Ce sport, largement dominé par les États-Unis, le Canada et la nation haudenosaunee, équipe autochtone autorisée à participer aux compétitions internationales, compte de plus en plus de fédérations nationales.

Le site de la fédération internationale recense 86 comités nationaux. Si sa probable intégration au programme olympique a de quoi surprendre les néophytes, elle est l’aboutissement logique d’années de démarche.

La crosse a même fait un retour aux Jeux du Canada en 2022, après une absence d’une trentaine d’années.

Les joueurs du Canada célèbrent leur victoire.

Les joueurs du Canada célèbrent leur victoire.

Photo : Lacrosse Canada / Twitter

C’est une nouvelle réjouissante. C’était un objectif clair d’y entrer depuis qu’on a appris que les Jeux seraient à Los Angeles. Notre sport a beaucoup cheminé pour y arriver, dit Nicolas Soubry, ancien joueur dans la NCAA et entraîneur de l'équipe de McGill.

À l’instar du rugby, la crosse offrira un nouveau format pour son baptême olympique, un hybride entre la crosse d’enclos, qui se joue à l’intérieur à 5 contre 5, et la crosse au champ, qui se joue à l’extérieur et à 10 contre 10.

C’était important de le faire pour limiter le nombre d’athlètes envoyés aux Jeux et c’est pourquoi notre démarche ressemble un peu à celle du rugby à sept qui a gagné sa place aux Jeux olympiques, explique Steve Veilleux, président de La Crosse Québec. C’est encore un défi de faire connaître la crosse, même si c’est le sport national d’été du Canada.

On veut démystifier la crosse et le nouveau format est l’occasion de le faire. C’est un sport moderne qui demande beaucoup d’habiletés, mais qui demeure peu pratiqué au Québec. La crosse a souvent eu mauvaise presse, comme un sport considéré violent, mais elle a beaucoup évolué et c’est la chance de la faire connaître, ajoute-t-il.

Au Québec, à peine 800 joueurs et joueuses sont recensés par la fédération, une goutte d’eau dans le bassin de 80 000 à 100 000 joueurs au pays. Le sceau olympique pourrait contribuer à la renaissance du sport au pays.

Pour les jeunes, les Jeux olympiques sont souvent un événement déclencheur dans leur participation sportive, parce que c’est une plateforme assez inégalée en termes de couverture. Pour plusieurs athlètes, ça prend une finalité pour rendre le sport plus attrayant. Oui, on a des championnats du monde, mais les Jeux olympiques représentent un tout nouvel horizon et une motivation supplémentaire. Je m’attends à un regain de participation, indique Philip Dubeau Chicoine, administrateur à La Crosse Québec.

Si la crosse fait bel et bien son retour à Los Angeles, Nicolas Soubry souhaite que les peuples autochtones y soient dûment représentés. Le CIO autorisera-t-il la nation haudenosaunee à y participer en tant qu’équipe? Le dossier, politique, est loin d’être simple.

On en parle souvent parce que ce ne serait pas la même chose sans l’équipe autochtone, affirme l’entraîneur de McGill. C’est vraiment leur sport et c’est pourquoi ce serait vraiment important qu’ils y soient. Ils apportent de la joie et une touche plus spirituelle aux tournois. On sent vraiment les racines du sport quand ils sont là.

Or, seuls les pays et les Russes sous bannière neutre sont admis aux Jeux. Le CIO fait toutefois une exception depuis 2016 en accueillant une équipe de réfugiés. Une exception d’un tout autre genre sera-t-elle envisageable?

Dans l’attente de la confirmation de l’entrée de la crosse aux Jeux, sa communauté espère qu’une solution pourra être trouvée.

Le CIO doit entériner les propositions d’ajouts de sports du comité organisateur de Los Angeles 2028 dimanche.

(Avec la collaboration de Geneviève Tardif)

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