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Critiques mitigées pour Megalopolis, de Francis Ford Coppola

Le cinéaste Francis Ford Coppola devant deux micros.

Le cinéaste Francis Ford Coppola

Photo : AFP/Getty Images / Romain Lafabregue

Jeudi avait lieu à Cannes la très attendue première mondiale du film Megalopolis, de Francis Ford Coppola. Les premières critiques sont tombées et les avis sont très divisés, les qualificatifs oscillant entre « véritablement épique » et « abomination ».

Aucune première n’était attendue à Cannes avec autant de curiosité que celle de Megalopolis, un long métrage dont la genèse remonte à plus de 40 ans et dans laquelle Coppola a investi 120 millions de dollars américains de sa propre poche, provenant notamment de la vente d’une partie de son lucratif domaine viticole.

Non sans rappeler son film culte Apocalypse Now, qui a remporté la Palme d’or à Cannes en 1979, la présentation de Megalopolis a été précédée de plusieurs rumeurs sur sa production chaotique et de grands doutes sur son attrait potentiel pour le grand public.

Megalopolis est une fable qui se déroule dans un New York futuriste inspiré de l'Empire romain, rebaptisé New Rome, où l’architecte réputé Cesar Catilina (Adam Driver) souhaite imposer sa vision d’une métropole utopiste, entrant en conflit direct avec le maire corrompu Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito), qui souhaite plutôt y bâtir un nouveau casino.

Cesar Catilina a aussi remporté un prix Nobel en inventant nouveau matériau de construction, aussi résistant que malléable, le Megalon, une découverte qui lui donne aussi la capacité d’arrêter le temps.

La distribution comprend également Aubrey Plaza dans le rôle d’une ambitieuse reporter télé du nom de Wow Platinum, Laurence Fishburne dans celui du chauffeur de Cesar, qui agit aussi à titre de narrateur du film, et Nathalie Emmanuel dans le rôle de Julia Cicero, fille du maire qui s’amourache de l’architecte.

Un film ambitieux, pour le meilleur et pour le pire

Les premiers échos du film sont très divisés, comme le laisse entrevoir la note de 50 % du site de référence Rotten Tomatoes, établie à partir de l’évaluation de 24 critiques professionnels. Le seul point qui semble faire l’unanimité chez les cinéphiles est l’ambition démesurée du film, dans lequel Francis Ford Coppola a voulu entasser mille et une idées.

Dans un article de la BBC, Nicholas Barber a donné la note d’une étoile sur cinq à Megalopolis, qualifiant le film d’incohérent, [...] horriblement bon marché et amateur. Les gens qui sont fascinés par les folies artistiques trouveront un intérêt académique dans ses excès, et le film est certainement assez excentrique pour développer une réputation de film culte, écrit-il.

Mais cette curiosité prétentieuse et pompeuse va tester la patience de tous les autres. C’est comme écouter quelqu’un vous parler du rêve fou qu’il a fait la nuit dernière – et qui n’arrête pas d’en parler pendant plus de deux heures.

Un homme regarde dans une longue-vue sur le toit d'un immeuble, avec une femme en arrière-plan.

Adam Driver et Nathalie Emmanuel dans une scène de « Megalopolis »

Photo : Page Instagram de Francis Ford Coppola / American Zoetrope

Peter Bradshaw, du quotidien britannique The Guardian, n’a pas été beaucoup plus tendre, accordant deux étoiles sur cinq au film. Pour moi, c’est un projet de passion sans la passion : un film lourd, ennuyeux et d’une superficialité déconcertante, assène-t-il.

C’est un film à la fois hyperactif et sans vie, accablé par des performances terribles et des effets visuels inintéressants, qui semblent bon marché.

Kevin Maher, du Los Angeles Times, et Richard Lawson, du Vanity Fair, ont également détruit le film, le qualifiant respectivement d’abomination et de désastre absolu.

Un film amusant, ludique [et] visuellement éblouissant

D’autres critiques y sont allés d’un discours plus modéré, trouvant plusieurs qualités au film malgré ses failles et ses excès.

C’est verbeux et encombré, c’est souvent déconcertant et il y a beaucoup trop de dialogues, entre des citations de Hamlet et de La tempête [livre de Shakespeare], de Marc Aurèle et de Pétrarque, avec des ruminations sur le temps, la conscience et le pouvoir. À un point tel que ça en devient maladroit, écrit David Rooney pour The Hollywood Reporter.

Mais c’est également amusant, ludique, visuellement éblouissant et illuminé par un espoir touchant pour l’humanité. Même son de cloche chez David Fear, du magazine Rolling Stone, qui décrit Megalopolis comme une production véritablement épique.

Le film donne l’impression d’être une ultime déclaration d’intention, la somme d’une vie passée à rêver. Et qu’est-ce que le cinéma, sinon un canevas pour les rêveurs? Que Megalopolis rapporte un milliard de dollars ou rien du tout, là n’est pas véritablement la question.

Avec les informations de Variety, The Hollywood Reporter, Los Angeles Times, Rolling Stone, The Times UK, Vanity Fair, BBC et Associated Press

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