•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Emmanuelle Pierrot gagne le Prix des libraires pour La version qui n’intéresse personne

Devant un lutrin, elle est tout sourire.

Emmanuelle Pierrot a remporté le Prix des libraires 2024 dans la catégorie Roman, nouvelles, récit lors du 31e gala.

Photo : Élise Jetté

Emmanuelle Pierrot a remporté jeudi soir la récompense dans la catégorie Roman, nouvelles, récit lors du 31e gala du Prix des libraires du Québec. Quatre autres prix ont été décernés durant la soirée en plus de deux prix hors Québec.

C’est André Racette, directeur du soutien à la diffusion et au rayonnement international du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), qui a remis le trophée à Emmanuelle Pierrot pour son premier roman.

Elle a remercié son éditrice Alexie Morin. Merci de m’avoir poussée à ouvrir mon cœur, a-t-elle dit.

Mon livre est pour celles qui revendiquent le droit d'exister même quand on les force à disparaître. À toutes les boucs émissaires. Merci de continuer d'exister. Ne pas mourir est un acte de résistance, a ajouté l’autrice.

Les deux personnes sur la scène avec le trophée.

André Racette, directeur du soutien à la diffusion et au rayonnement international du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), a remis le Prix des libraires à Emmanuelle Pierrot pour son premier roman.

Photo : Élise Jetté

En entrevue avant la cérémonie, Emmanuelle Pierrot a réitéré son désir de montrer, à travers la littérature, une vérité qui trouve rarement son véhicule. Elle a également mentionné que l'adaptation cinématographique à venir de son livre lui avait donné plusieurs nuits blanches avant que Myriam Verreault soit choisie pour la réalisation. C'est facile de faire des caricatures avec des bums. J'ai eu peur qu'on ne trouve pas la personne qui serait capable de nous montrer pour vrai, mais avec Myriam, je suis dans une confiance absolue, a-t-elle soutenu.

En ce qui a trait à d'autres projets littéraires auxquels elle pourrait donner vie, l'autrice affirme avoir plus de 500 pages d'un deuxième livre dans ses affaires, mais c'est tout mélangé et il va falloir que je m'isole pour y donner un sens.

Mon éditrice va probablement me dire que la vraie histoire dans cette montagne, c'est une toute petite partie précise que je dois développer. Mon histoire est souvent juste à côté de ce que j'ai écrit. Quand j'ai écrit La version qui n'intéresse personne, j'avais personne pour me déranger. Maintenant je suis toujours occupée.

Une citation de Emmanuelle Pierrot, gagnante dans la catégorie roman, nouvelles, récit

Autoportrait d’une autre d’Élise Turcotte (Alto), Hotline de Dimitri Nasrallah (La Peuplade), Ce que je sais de toi d’Éric Chacour (Alto) et Granby au passé simple d’Akim Gagnon (La courte échelle) étaient également finalistes dans cette catégorie.

Le prix Roman, nouvelles, récit hors Québec a été décerné à Triste tigre de Neige Sinno (POL), décrit par les libraires comme une réflexion qui impose une véritable révolution.

Dans une vidéo diffusée sur grand écran, la lauréate a souligné l’importance des libraires qui font circuler les œuvres. Elle a aussi remercié le libraire québécois qui lui a mis entre les mains Autoportrait d’une autre d’Élise Turcotte lors de son passage à Montréal pour le Salon du livre l’automne dernier.

Dans la catégorie Bande dessinée, c’est Boum (Samantha Leriche-Gionet) qui a été honorée pour son album La méduse.

La femme sur scène durant ses remerciements.

Dans la catégorie Bande dessinée, c’est Boum (Samantha Leriche-Gionet) qui a été honorée pour son album « La méduse ».

Photo : Élise Jetté

Étaient nommés à ses côtés Shérif Junior – Il y a quelque chose de poussiéreux à Sorel-sur-Poussière de Samuel Cantin (Éditions Pow Pow), ainsi que Les pires moments de l’histoire de Charles Beauchesne et Xavier Cadieux (Front Froid).

Les bandes dessinées enrichissent notre conception du monde

La coprésidente de l’association des libraires du Québec et libraire à la librairie Monet, Laurence Monet, a décerné le prix à Boum en soulignant que les bandes dessinées enrichissent notre conception du monde. La méduse a pris trois ans à faire et a failli être un court métrage, a expliqué l’artiste. J’ai perdu mon œil droit en plein milieu de la création. J’ai mis sur papier ce que je voyais avant que je ne voie plus rien.

Dans une prise de position franche quant à la visibilité accordée aux œuvres, elle a souligné que les gens sursautent lorsqu’elle mentionne que c’est son 16e album. C’est que La méduse est le premier qui se démarque, a lancé Boum.

Le prix de Bande dessinée hors Québec a été offert à La petite lumière de Grégory Panaccione (Delcourt).

Dans la catégorie Poésie, qui existe depuis 2015, le recueil Fille méchante de Juliette Langevin (L’Oie de Cravan) a remporté les honneurs. À quoi jouons-nous de Rachel Lamoureux (Le Quartanier), L’horizon par hasard d’Anne Martine Parent (La Peuplade) et Jean dit de Maxime Catellier (L’Oie de Cravan) étaient également finalistes dans cette catégorie.

L'autrice sur scène durant ses remerciements.

Le recueil « Fille méchante » de Juliette Langevin (L’Oie de Cravan) a remporté les honneurs dans la catégorie Poésie

Photo : Élise Jetté

Éric Simard, président de l’Association des libraires et libraire à la librairie du Square, a remis le trophée en notant l’importance de l’ensemble des livres québécois : Un livre sur deux vendu au Québec est un livre québécois.

Il est très à propos de remettre un prix de poésie sans parler de poésie. La poésie c’est la liste des choses que ça me prend pour ne pas juste survivre, a-t-elle dit en citant l'une de ses suites poétiques.

Lors d'une entrevue avant la remise des prix, Juliette Langevin a dénoncé le manque d'espace accordé aux poètes dans la scène culturelle et littéraire.

Les opportunités sont insuffisantes. Dans tellement de contextes, on pourrait donner une place à des poètes pour de la récitation de textes, notamment. Que ce soit, ce soir, encore des acteurs qui soient rémunérés pour mettre en scène plein de textes écrits par des poètes pauvres, je trouve ça weird. C'est une catégorie considérée moins sérieuse que l'essai ou le roman. Sans la poésie il ne resterait que de la souffrance et une absence de beauté.

Une citation de Juliette Langevin, gagnante dans la catégorie Poésie

Philippe Fortin reçoit le prix d'excellence

Le lauréat 2024 du Prix d’excellence est Philippe Fortin, libraire à la Librairie Marie-Laura à Jonquière.

Libraire depuis bientôt 17 ans, il a été nommé et élu par ses pairs. Il a souligné le plaisir qui le guide dans sa quête de rayonnement de la littérature en librairie indépendante : On est beaucoup plus que des magasins, on est des guides.

Le gagnant au micro durant ses remerciements.

Le lauréat 2024 du Prix d’excellence est Philippe Fortin, libraire à la Librairie Marie-Laura à Jonquière.

Photo : Élise Jetté

En entrevue, il a confié que son plus grand plaisir est de profiter de la liberté que lui offre une librairie indépendante pour faire éclore les livres.

Dans la catégorie Essai, Dahlia Namian a été nommée pour son livre La société de provocation : essai sur l’obscénité des riches (Lux éditeur). Troubler les eaux de Frédérick Lavoie (La Peuplade), 11 brefs essais queers de Marie-Ève Kingsley (Productions Somme toute) et Althusser assassin : La banalité du mâle de Francis Dupuis-Déri (Éditions du Remue-Ménage) étaient finalistes dans la même catégorie.

La femme sur scène au micro durant les remerciements.

Dahlia Namian a gagné le Prix des libraires dans la catégorie Essai pour « La société de provocation : essai sur l’obscénité des riches » (Lux éditeur).

Photo : Élise Jetté

On me dit que je mets des mots sur des sentiments de colère et d'indignation face aux injustices et aux inégalités, a expliqué Dahlia Namian en entrevue, précisant que les discussions avec les lecteurs et lectrices avaient été sa partie préférée dans l'aventure littéraire. J'ai toujours envie de parler des inégalités. Les inégalités climatiques viennent beaucoup me chercher. Je crois que les problèmes de la planète, c'est la préoccupation du siècle et j'écrirai probablement à ce sujet à l'avenir.

Hugo Couturier du Conseil des Arts de Montréal a décerné le prix à l’autrice et professeure à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Il a relevé l'importance d'humaniser des questions abstraites tout en les rendant intelligibles.

Vous êtes des phares qui éclairez les temps troubles que l’on vit, a dit Dahlia Namian au sujet des libraires. On partage la même volonté de dénoncer et de ne pas plier, a-t-elle ajouté à l'intention de ses lecteurs et lectrices.

500 livres

Pour décerner les Prix 2024, des comités de libraires ont lu plus de 500 livres dans le but de déterminer les finalistes dans chacune des catégories.

La musicienne Laura Krieg a agrémenté le gala en musique. À l’animation, Catherine Éthier s’est moquée avec doigté et humour du portrait officiel du roi Charles III. À partir de la fougue du roi dans le choix audacieux des couleurs de cette toile, elle a parlé de l’audace nécessaire aux auteurs et autrices pour se lancer dans l’écriture d’un livre. Douter cent fois, multiplier par mille, abandonner, revenir, espérer avoir envie de faire l’amour à un paragraphe précis et avoir honte, a plaisanté l’animatrice.

Nathalie Doummar, Léane Labrèche-Dor et Fabrice Yvanoff Sénat ont lu des extraits des livres finalistes lors de la présentation de chacune des catégories, dans une mise en scène de Jean-Philippe Baril-Guérard.

Tous les livres nommés se retrouvent en ligne (Nouvelle fenêtre).

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Radio-Canada et moi

Une infolettre qui vous ressemble, remplie de découvertes et de sujets choisis selon vos champs d’intérêt.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Radio-Canada et moi.