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60 nouvelles accusations portées contre Richard Dyke : des communautés sous le choc

La rue principale du village d'Assiniboia, en Saskatchewan, le 15 mai 2024.

Richard Dyke a été arrêté en novembre 2023. Il fait face à 60 nouveaux chefs d’accusation à caractère sexuel sur des enfants.

Photo : Radio-Canada / Don Somers

Plusieurs communautés situées dans le sud de la Saskatchewan sont sous le choc après que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé que Richard Dyke faisait face à 60 nouveaux chefs d'accusation de nature sexuelle impliquant des enfants.

Ce résident d'Assiniboia de 47 ans a été arrêté en novembre 2023 alors qu'il résidait dans une maison qui abritait également une garderie appartenant à son conjoint ou sa conjointe. Jusqu'à présent, la police dénombre 32 victimes âgées de 18 mois à 17 ans.

Les faits qui lui sont reprochés auraient eu lieu dans les communautés de Tisdale, d'Estevan, de Coronach, d'Assiniboia, de Gravelbourg et de Swift Current entre 2005 et 2023.

Dans une petite ville, nous avons l'impression d'être une communauté soudée où tout le monde se connaît, explique Cebrina Dirk, une mère de trois enfants qui habite à Assiniboia. Mais maintenant, connaissons-nous réellement nos voisins? Je ne pense pas.

À Gravelbourg, Richard Dykes occupait le poste de commandant du groupe des cadets de l'air de l'Aviation royale du Canada pendant plusieurs années. Cette organisation regroupe des jeunes de 12 à 18 ans.

Paul Boisvert, un habitant de Gravelbourg, a exercé la présidence du comité des parents des cadets de l'air de 2010 à 2019.

Quand on entend de nouvelles comme ça, c’est très inquiétant, se désole M. Boisvert. Ça fait mal. Je pense aux parents des enfants qui ont été agressés ou qui ont été pris dans cette situation... Ça fait mal.

Les dirigeants de la ville de Gravelbourg n'ont pas souhaité faire de commentaire sur cette affaire.

Une grande période de crise pour les familles des victimes

Karine Baril, professeure en psychoéducation et en psychologie à l'Université du Québec en Outaouais, souligne l'importance cruciale de la présence et du soutien des familles aux victimes, particulièrement en cette grande période de crise.

Le nombre de crimes sexuels contre des enfants rapportés à la police augmente au Canada.

La Saskatchewan affiche le deuxième taux le plus élevé de violence sexuelle au Canada. (Photo d'archives)

Photo : iStock

Selon l’experte, les enfants touchés par cette tragédie pourraient éprouver de la confusion, de la culpabilité ou de la honte pendant un certain temps.

Des troubles de comportements peuvent être présents, explique Mme Baril. Il y a des symptômes plus intériorisés, donc de dépression, d’anxiété; des symptômes du trouble de stress post-traumatique.

Karine Baril indique toutefois que chaque enfant réagira d’une manière différente à ce traumatisme.

Ça va être très différent d’un enfant à l’autre dépendamment de toutes sortes de facteurs. Déjà, le contexte de l’agression sexuelle, l’âge où ça s’est passé, la durée...

Une citation de Karine Baril, professeure en psychoéducation et en psychologie à l'Université du Québec en Outaouais

C’est une grande période de crise. Les parents doivent souvent naviguer dans toutes sortes de démarches, aller à la recherche de services, et puis il y a des démarches judiciaires qui peuvent s’ajouter à ça. On peut s’imaginer le cumul d’événements stressants que c’est, ajoute-t-elle.

Chaque cas d'agression sexuelle sur un enfant perturbe profondément une communauté, déplore quant à elle la directrice générale des Services d'aide aux victimes d'agression sexuelle de la Saskatchewan, Kerrie Isaac.

Cette dernière souligne que la Saskatchewan affiche le deuxième taux le plus élevé de violences sexuelles au Canada.

Dans les communautés rurales éloignées, il faut parfois faire une heure de route avant de pouvoir se rendre à l'hôpital ou à un centre de répartition de la GRC, affirme Mme Isaac.

Dans un courriel envoyé à Radio-Canada, le ministère de la Santé de la Saskatchewan précise que la province fournit des services de santé mentale par l'intermédiaire du système de soins de santé.

Ces services comprennent des soins psychiatriques, des services de psychologie et des conseils, mentionne la province. Des services de consultation sont disponibles en partenariat avec les services à la famille dans plus de 20 communautés de la province, notamment pour les enfants et les jeunes, les adultes et les familles.

Avec les informations de Noémie Rondeau, de Campbell Stevenson et de Pier-Olivier Nadeau

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