Construire dans la capitale fédérale coûtera plus cher aux promoteurs
Les redevances d'aménagement augmentent de 11% à Ottawa. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Le conseil municipal d'Ottawa a approuvé, mercredi, une augmentation de 11 % des redevances d’aménagement payées par les constructeurs.
Ces frais permettent à la Ville de soutenir la croissance immobilière en finançant, par exemple, les systèmes d’eaux usées, le transport en commun et les routes.
Toutefois, par cette mesure, la municipalité prend le risque de perdre un important financement du gouvernement fédéral en augmentant les frais que doivent payer des promoteurs immobiliers.
La semaine dernière, le ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités du Canada, Sean Fraser, avait prévenu la Ville de ne pas augmenter ses redevances d’aménagement.
Le gel de ces frais est une condition imposée par le fédéral aux municipalités qui souhaitent obtenir des sommes d’un nouveau fonds de six milliards de dollars (Nouvelle fenêtre) dans les infrastructures municipales.
Au moment d'écrire ces lignes, le ministère du Logement n'avait pas répondu à nos demandes à savoir si la hausse adoptée empêchera la municipalité d'obtenir du financement.
Redevances d’aménagement à Ottawa
| Type de développement | Maisons unifamiliales et jumelées | Maisons en rangées et de ville | Appartements (plus de 2 chambres) | Appartements (moins de 2 chambres) |
|---|---|---|---|---|
| Dans la ceinture de verdure (maintenant) | 48 265 $ | 38 454 $ | 26 516 $ | 18 850 $ |
| Dans la ceinture de verdure (avant) | 43 494 $ | 34 733 $ | 23 970 $ | 17 038 $ |
| À l'extérieur de la ceinture de verdure (maintenant) | 57 596 $ | 45 192 $ | 30 976 $ | 22 019 $ |
| À l'extérieur de la ceinture de verdure (avant) | 51 376 $ | 40 296 $ | 27 615 $ | 19 627 $ |
Par ailleurs, les redevances d’aménagement (ou souvent appelées de développement
) sont critiquées par des experts en logement.
Elles étouffent un grand nombre de projets de développement
, a expliqué la professeure en géographie à l’Université d’Ottawa, Carolyn Whitzman, en entrevue à CBC au début du mois.
Selon elle, les redevances d’aménagement augmentent considérablement l’aspect inabordable des nouveaux bâtiments pour les locataires et les propriétaires
.
La professeure qui se spécialise en politiques du logement croit qu'elles sont devenues complètement incontrôlables.
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Le maire d’Ottawa se veut rassurant
En mêlée de presse, mercredi, le maire Mark Sutcliffe a dit espérer pouvoir encore travailler avec le gouvernement fédéral pour avoir des fonds pour les infrastructures [municipales]
.
Nous avons le même objectif de construire plus de logements abordables. Mais, c’est difficile de geler les redevances d’aménagements, car ce sont les fonds avec lesquels nous bâtissons les centres communautaires, les bibliothèques, le transport en commun
, a-t-il déclaré.
Le maire d'Ottawa, Mark Sutcliffe.
Photo : Radio-Canada / Olivier Plante
Des employés municipaux ont d’ailleurs estimé le coût d’un gel à environ 130 millions de dollars.
Le maire ajoute qu’Ottawa n’est pas la seule ville en Ontario à imposer des redevances d'aménagement.
Nous sommes toujours inquiets pour l’abordabilité [des logements], mais nos redevances d’aménagement sont beaucoup plus faibles que dans d’autres villes
, a-t-il soutenu.
Avec des informations d'Elyse Skura, de CBC News
