Action Gatineau ciblé lors du premier débat à la Chambre de commerce
De gauche à droite : Daniel Feeny, Maude Marquis-Bissonnette, Yves Ducharme, Olive Kamanyana et Stéphane Bisson.
Photo : Radio-Canada / Nickolas Persaud
La Chambre de commerce de Gatineau a convié, mercredi, cinq candidats à la mairie pour le premier débat de cette campagne électorale. Après des échanges cordiaux, les quatre indépendants ont tous choisi la même cible : la cheffe d’Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette.
Yves Ducharme et Daniel Feeny ont reproché à Action Gatineau d’avoir bloqué
de nombreux projets votés à la table du conseil municipal.
Action Gatineau a un examen de conscience à faire. Selon mes calculs, en 30 mois, Action Gatineau a bloqué 1978 logements
, a attaqué Yves Ducharme, qui tente de reprendre le siège de maire près d’une vingtaine d’années après sa défaite contre Marc Bureau.
De gauche à droite : Stéphane Bisson, Olive Kamanyana, Maude Marquis-Bissonnette, Yves Ducharme et Daniel Feeny.
Photo : Radio-Canada / Nickolas Persaud
Action Gatineau a retardé l’agrandissement du chemin Pink
, a plaidé M. Ducharme.
Une précédente version de ce texte attribuait les propos visant Action Gatineau sur le chemin Pink à Daniel Feeny. Il s'agissait en fait des propos de M. Ducharme.
L'ancien bras droit de France Bélisle, Daniel Feeny, a quant à lui mentionné que le problème d'Action Gatineau est que le parti va toujours trouver n'importe quoi pour bloquer les projets
.
En réponse à ces accusations, Maude Marquis-Bissonnette a répondu que les chiffres démontrent que c’est faux. Elle a aussi interpellé directement la communauté des gens d’affaires de Gatineau, à qui elle veut dérouler le tapis rouge
afin de raccourcir les délais
pour l’obtention de permis.
Un sondage paru la semaine dernière laisse croire qu'une course à deux se dessine entre Maude Marquis-Bissonnette et Yves Ducharme. (Photos d'archives)
Photo : Radio-Canada
Olive Kamanyana et Stéphane Bisson ont quant à eux attaqué le Plan climat d’Action Gatineau, qui a été adopté en octobre 2021, lors du dernier conseil municipal avant l’élection du 7 novembre de la même année.
Le plan a été mis en place à la toute dernière minute. Il faut s’assurer que ce soit économiquement rentable
, a soutenu Mme Kamanyana.
En faveur du tramway, Olive Kamanyana estime que les Gatinois ont besoin d’une «leader femme qui met la partisanerie de côté». (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Maude Ouellet
À cela, la cheffe d’Action Gatineau a répliqué que le conseil avait pris le temps de bien préparer le plan et que celui-ci vise à économiser de l’argent sur la gestion de risque lié aux désastres climatiques.
Pour chaque dollar investi, on économise cinq dollars en gestion de crise
, a-t-elle rappelé.
Action Gatineau réplique
Maude Marquis-Bissonnette a été capable d’encaisser les coups, de se défendre et même d’attaquer à son tour. Fidèle alliée du tramway, la cheffe a déploré la désinformation
véhiculée par certains candidats sur le sujet.
Il y a encore 60 % des Gatinois qui sont pour le tramway. C’est un projet prioritaire et structurant. [...] On a tellement branlé dans le manche qu’il faut s’y attarder. Il faut rebâtir le dialogue avec Québec et Ottawa
, a-t-elle expliqué avant de s’en prendre à Yves Ducharme et sa position sur le tramway.
Vous imposez trop de conditions. Vous feriez mieux de dire que vous êtes contre.
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À cela, l’ex-maire de Hull et de Gatineau a répondu qu’avant de dire oui, il faut regarder les études
. Ce dernier s’est positionné en faveur d’un sixième lien entre Ottawa et Gatineau plus tôt cette semaine.
Lors de son tour de parole, Olive Kamanyana a elle aussi livré un vibrant plaidoyer pour le tramway.
C’est un pôle de développement économique. Autour du tramway, il y a des logements et des commerces qui vont se bâtir. Pourquoi on dirait non à cela? Ça aide à désengorger le [secteur du] Plateau et ça réduit les GES.
Consensus sur l’itinérance
Tour à tour, les cinq candidats ont parlé de l’itinérance comme étant leur principale priorité, ou l’une de leurs priorités.
C’est ma priorité absolue
, a dit Stéphane Bisson d’entrée de jeu. Derrière les chiffres, il y a des vies humaines. Ces gens se sentent laissés par la société. [...] Il faut leur tendre la main. Le problème de l’habitation et celui de l’itinérance sont liés
, a affirmé celui qui a mis ses activités de courtier immobilier sur pause pendant la campagne. Si élu, il se débarrassera de toutes ses actions.
Stéphane Bisson veut «simplifier la vie des entrepreneurs avec une écoute active pour les projets résidentiels». (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Nickolas Persaud
Je vais trouver une enveloppe de 20 millions de dollars dans la machine du fonctionnement, pas dans les salaires des gens. Prenons action. Je n’ai pas peur de dépenser de l’argent et de demander à Québec de rembourser ensuite
, a plaidé Olive Kamanyana, qui estime que les Gatinois ont besoin d’une leader femme qui met la partisanerie de côté
.
L’ancien bras droit de France Bélisle qui souhaite obtenir le siège de son ancienne collègue qui l’a récemment appuyé, Daniel Feeny s’est quant à lui targué d’avoir œuvré au sein du cabinet de l'ancienne mairesse qui a demandé l’initiative des tentes dans un environnement sécurisé
ce qui a permis aux itinérants de sortir du boisé
. Il estime que cela a nécessité du courage politique
.
Au cours du débat, Daniel Feeny a mis de l'avant à plusieurs reprises qu'il est «le seul candidat à avoir proposé un plan clair» pour le logement. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Francis Deschênes
Selon Maude Marquis-Bissonnette, ça prend des nettoyages plus fréquents
de l’emplacement.
À plus long terme, ça prend du logement social. Il faut de l’aide de Québec et bâtir des relations solides. Pour ça, la Ville doit prendre le lead.
Au cours du débat, Yves Ducharme a peu, ou pas, parlé de l’itinérance et des changements climatiques. En mêlée de presse, il a expliqué ne pas avoir aimé le format du débat et les interventions de l’animateur qui a fait quelques allusions à ses liens avec le promoteur Brigil. Il a par la suite rappelé ses propositions dévoilées au grand public le 29 avril, où il avait fait part de son plan d’action divisé en sept gestes concrets
.
Deux autres candidats à la mairie de Gatineau, Mathieu St-Jean et Rémi Bergeron, n’ont pas été invités au débat puisqu’ils n’ont pas obtenu 5 % des intentions de vote lors du premier sondage paru la semaine dernière.
Avec les informations de Patrick Foucault
