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Moins de main-d’œuvre indépendante, moins de services?

Une infirmière se déplace dans un couloir d'hôpital.

devra cesser le recours aux agences privées dès le 1er octobre 2026. (Photo d'archives)

Photo : getty images/istockphoto

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent dit subir, lui aussi, les effets de la transition imposée par Québec afin de réduire l'embauche de main-d’œuvre indépendante dans le secteur de la santé. Le PDG de l'organisation, Jean-Christophe Carvalho, assure que la situation n'est pas comparable à celle de la Côte-Nord, mais que le personnel se fait quand même plus rare.

Le 14 avril, le gouvernement a mis en place de nouvelles clauses contractuelles, dont le plafonnement des tarifs, ce qui découragerait les agences privées à fournir autant de personnel que prévu dans les régions éloignées.

Certains CISSS font ainsi face à une crise sans précédent, dont celui de la Côte-Nord, qui se voit contraint de fermer plusieurs points de services et de transférer une quarantaine de patients à l'extérieur de la région.

C'est plus stable que ce qu'on peut observer sur la Côte-Nord. Et on va essayer de les aider d'ailleurs, lance le Dr Carvalho, sans toutefois donner davantage de détails à ce sujet pour le moment.

Jean-Christophe Carvalho.

Jean-Christophe Carvalho, PDG du CISSS du Bas-Saint0Laurent (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Mais l'exode de la main-d'œuvre indépendante se fait sentir jusqu'au Bas-Saint-Laurent, selon la vice-présidente régionale à l'organisation du travail et à la pratique professionnelle de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Shirley-Anne Benoit-Gagnon.

Y’a beaucoup de quarts de travail à découvert, dit-elle.

C’est pas rare que les équipes de travail qui sont en place travaillent à effectifs réduits, ce qui a un impact sur la qualité des soins offerte à la population.

Une citation de Shirley-Anne Benoit-Gagnon, vice-présidente à l'organisation du travail, FIQ

Une transition difficile

Dans le moment, il y a moins de ressources disponibles, a admis le Dr Carvalho lors de la réunion du conseil d'administration du CISSS, mardi.

Il a offert cette réponse à un citoyen dont la mère réside au CHSLD de La Mitis et qui s'inquiétait du manque de préposés dans cet établissement.

Chez nous, de façon très transparente, ça va quand même avoir des impacts, dans la mesure où il faut faire la transition. Il y a quand même moins de personnel disponible.

Une citation de Jean-Christophe Carvalho, PDG du CISSS du Bas-Saint-Laurent

Moins de personnel disponible veut aussi dire moins de soins, déplore pour sa part la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent, Johanne Campagna, qui représente entre autres les préposés aux bénéficiaires.

L'extérieur de l'hôpital de Mont-Joli.

Lors du dernier C.A. du CISSS, un homme a dénoncé le manque de personnel au CHSLD la Mitis. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

En plus de l’exode de la main-d'œuvre indépendante, Mme Campagna rapporte 81 départs au mois d’avril parmi les employés qu’elle représente. Depuis le début du mois de mai, 26 départs ont aussi été recensés.

Dans certains centres, y’a 194 quarts à découvert pour le mois donc faut trouver une solution pour couvrir ces quarts-là, dit-elle.

C’est sûr que l’impact va directement aux usagers. On se le cachera pas, souvent le deuxième bain ne sera pas donné, ça va être les soins de base uniquement. Ils peuvent pas tout faire, insiste Mme Campagna.

Selon elle, les préposés aux bénéficiaires doivent parfois s’occuper de deux fois, voire trois fois plus de patients que le ratio habituel.

Une préposée pour 12 à 20 patients, avec les bains à donner, c’est gros, c’est énorme.

Une citation de Johanne Campagna, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent

Dr Carvalho précise que parmi les impacts de la diminution de la main-d'œuvre indépendante, on compte actuellement moins de préposés aux bénéficiaires et d'infirmières disponibles, ce qui amène à faire des plans de contingence pour offrir les services à la population, dit-il.

Le CISSS ne prévoit toutefois pas de ruptures de services en lien avec cette transition pour l'instant.

Un plan de contingence à venir pour l'été

Sans vouloir donner de détails, Dr Carvalho confirme que son équipe travaille présentement à l'élaboration d'un plan de contingence pour la période estivale.

La saison des vacances représente toujours son lot de défis dans le secteur de la santé. Le PDG s'attend d'ailleurs à un plan de contingence similaire à celui de l'an dernier. Les heures d'ouverture de l'urgence du Centre hospitalier de la Mitis, à Mont-Joli, ont notamment été réduites pour le troisième été consécutif en 2023.

C'est sûr que les derniers étés ont toujours été serrés. Ça va être la même chose cet été, admet-il.

Avec les informations de Marie-Christine Rioux

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