Jean-Yves Duclos, favorisé par l’Université Laval?

Le syndicat des professeurs de l’Université Laval dénonce le possible favoritisme autour de la nomination de Jean-Yves Duclos comme professeur-administrateur à titre d’adjoint au vice-recteur aux ressources humaines et aux finances.

Cette décision prise l’automne dernier permet à celui qui était professeur au département d’économie jusqu’aux élections de 2015 de poursuivre son congé sans solde au-delà des 10 ans prévus dans la convention collective des professeurs de l’Université Laval.

À l’automne dernier, il avait épuisé tous ses recours qui sont tout à fait conformes à la convention collective. À ce moment-là, ou vous démissionnez... ou vous revenez à l’emploi, indique la présidente du syndicat Marie-Hélène Parizeau.

L’article 5.3.06 de la convention collective prévoit qu’un professeur peut obtenir un congé de droit qui ne peut excéder deux mandats comme élu, en plus d’une année de congé de convenance par mandat.

On ne veut pas pénaliser une personne qui veut aller en politique, mais 10 ans..., lance Mme Parizeau en suspens. Elle estime que la limite imposée par la convention est nettement suffisante.

La haute administration lui a fait cette promotion qui lui permet d'échapper à la convention collective. On peut se poser la question de l’équité derrière ça. Est-ce que tous les professeurs auraient cette possibilité de devenir comme ça professeur-administrateur pour conserver un lien d’emploi?

Monsieur Duclos pourra ainsi retrouver son emploi de professeur en cas de défaite aux prochaines élections fédérales.

Pendant l’absence de M. Duclos, dans l'effectif des professeurs, il manque un poste. Un moment donné, c'est normal qu'on ne puisse pas geler un poste pendant autant de temps, déplore Mme Parizeau.

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Décision opaque

Le syndicat dénonce également des démarches jugées arbitraires.

Cette décision n'est pas du tout transparente, on ne sait pas pourquoi elle a été prise [...]. Ce poste-là n’a aucune responsabilité, il n’y a rien qui le décrit, c’est simplement une façon de lui donner un lien d’emploi, ajoute Mme Parizeau.

Un problème politique

Je ne pense pas que c’est un problème légal, mais un problème politique, indique Raoul Gebert, professeur adjoint au département de gestion de ressources humaines à l’Université de Sherbrooke.

M. Duclos est une personne d'intérêt public, il semble bénéficier d'un traitement que d’autres professeurs n’auraient pas forcément par l’Université.

M. Gebert soutient que le titre de professeur-administrateur le sortirait temporairement de l’emprise de la convention collective et dès lors, les règles normales du congé sans solde ne semblent pas s'appliquer.

Ce sera à un arbitre de trancher si cette nomination est plutôt fictive ou réelle, croit le professeur.

Ça ne veut pas dire qu’aucune règle de la convention collective ne s’appliquerait à cette personne, notamment l’enjeu du plancher de poste que le syndicat a négocié qui garantit un nombre précis de postes.

M. Gebert croit que la façon la plus facile et la plus gagnante pour les deux côtés, ce serait de remplacer M. Duclos pour le restant de son mandat.

Réponse de l'Université Laval

Par courriel, l'Université Laval se contente de répondre qu'elle a procédé en toute transparence à sa nomination à titre d’adjoint au vice-recteur aux ressources humaines et aux finances. Cette nomination n’entraine aucun coût.

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Questionné mercredi dans les corridors de la Chambre des communes, M. Duclos indique que le congé sans solde a été fait selon les normes de l'Université [et] approuvé par les officiers de la Chambre des communes. Maintenant, tout différend entre l'Université et le syndicat doit être réglé par l'Université et le syndicat.

Avec la collaboration de Flavie Sauvageau