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Attirer des enseignants en immersion française, un défi de taille à l’Î.-P.-É.

Une enseignante donne un cours à ses élèves.

Une classe de français langue seconde à l'école Colonel Gray à Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard.

Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur

Les écoles de l’Île-du-Prince-Édouard qui comprennent des classes d’immersion française ont du mal à recruter des enseignants. Pour un organisme pancanadien, tant les écoles que les universités qui forment ces professionnels doivent passer en mode séduction pour résorber la pénurie de main-d'œuvre.

La Fédération des enseignants de l’Île-du-Prince-Édouard a récemment tiré la sonnette d’alarme concernant la pénurie d’enseignants et de suppléants qui peuvent enseigner en français à l’île.

Marie-France Gaumont pose pour la photo.

Pour Marie-France Gaumont, directrice générale adjointe de l'Association canadienne des professionnels de l'immersion, la pénurie d'enseignants pouvant travailler en français persiste depuis longtemps. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux

Pour Marie-France Gaumont, directrice générale adjointe de l'Association canadienne des professionnels de l'immersion, les universités qui forment ces professionnels doivent faire preuve de créativité pour attirer des candidats dans les programmes d'éducation en français.

Les nouvelles générations qui commencent à l'université ont d'autres besoins. Elles ont besoin de vivre des expériences concrètes et surtout d'être attachées émotivement à l'établissement qui les accueille.

Une citation de Marie-France Gaumont, directrice générale adjointe de l'Association canadienne des professionnels de l'immersion

Un accompagnement soutenu et plus étroit des étudiants ainsi que des activités sur le terrain devraient être prioritaires au sein des programmes, selon elle.

On lie les étudiants aux programmes avec des initiatives qui se passent dans les écoles, et ainsi, on a des chances de les garder, ajoute-t-elle.

Selon une enquête publiée en juin 2023 par l’Association canadienne des professionnels à l’immersion, le portrait pancanadien des inscriptions aux programmes en éducation français en langue seconde est varié.

Marie-France Gaumont souligne tout de même que près du tiers de ces universités connaissent une baisse des inscriptions.

Andy Doran debout dans l'herbe devant un bâtiment universitaire, les deux mains croisées devant lui.

Au début du mois d'avril, Andy Doran, président du syndicat des enseignants de l’Île-du-Prince-Édouard, a déclaré que le manque de suppléants qualifiés pour enseigner le français s’était aggravé dans la province. (Photo d'archives)

Photo : CBC / Wayne Thibodeau

La pénurie de main-d’œuvre

En 2021, il manquait environ 10 000 enseignants qualifiés pouvant enseigner en français au pays, selon l’Association canadienne des professionnels à l’immersion.

Environ 1400 de ces postes seraient à pourvoir dans les écoles offrant des classes en immersion française.

La façade de l'école Birchwood.

Au total, 20 écoles anglophones de l'île, comme l'école Birchwood de Charlottetown, offrent des classes d'immersion française.

Photo : Radio-Canada / Laura Meader

Les données du Public Schools Branch, le réseau scolaire anglophone de l'Île-du-Prince-Édouard, sont plus rassurantes.

À l’heure actuelle, il n’y a qu’un poste à pourvoir sur les 280 dans les classes d'immersion française, selon le PSB.

Marie-France Gaumont craint toutefois que, si la formation et le recrutement de professionnels ne s'accélèrent pas, la pénurie d’enseignants pouvant travailler en français ne commence à s'atténuer qu’en 2031.

Même avec presque un tiers des universités qui voient une petite hausse du nombre d'inscriptions, ce n’est pas assez pour qu'on puisse dire que la pénurie va se résorber, du moins pas à court terme, ajoute-t-elle.

Un muret en brique sur le campus avec une plaque indiquant le nom de l'université.

L'Université de l'Île-du-Prince-Édouard offre un programme de baccalauréat en éducation, français langue seconde. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur

Les classes d’immersion

Après avoir vécu au Nouveau-Brunswick, Oscar Blancheton a décidé de déménager à l’île pour entamer son baccalauréat en éducation, français langue seconde à UPEI en ce mois de mai.

Si j'ai une bonne occasion à l'Île-du-Prince-Édouard, il y a peu de chance que je bouge d’ici.

Une citation de Oscar Blancheton, étudiant au baccalauréat en éducation, français langue seconde à UPEI

Il explique que la durée de ce programme, qui est plus courte que celle des autres cours du même type offerts ailleurs au pays, a attiré son attention.

C'est un programme de 15 mois, ce qui est très intéressant. À Moncton, ce programme dure deux ans. En matière de logement et de prix d'inscription, c'est beaucoup plus intéressant de venir à l’île, ajoute-t-il.

Oscar Blancheton pose pour la photo.

Oscar Blancheton a quitté le Nouveau-Brunswick pour suivre des études en éducation, français langue seconde à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard.

Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur

Oscar Blancheton n'a pas encore choisi dans quel domaine il va travailler, mais l’immersion française se trouve sur son radar.

Je trouve ça aussi intéressant le côté plus anglophone d'une école d'immersion, c'est-à-dire d'être en contact avec des élèves dont le français n'est pas la langue maternelle, ajoute-t-il.

La rétention dans les écoles

La valorisation de la carrière en immersion française et l’amélioration des conditions de travail font aussi partie des solutions de Marie-France Gaumont pour attirer des enseignants dans ce domaine.

Ça veut dire de reconnaître ceux qui occupent les fonctions en ce moment et de faire en sorte qu'on réfléchisse à leur bien-être au travail, explique-t-elle.

Oscar Blancheton est du même avis.

Cela m’intéressera [...] si j’ai un pouvoir de négociation et si la place et les horaires m'intéressent, précise-t-il.

Pour la directrice générale adjointe de l'Association canadienne des professionnels de l'immersion, attirer des candidats venant de l’étranger et des gens formés dans d’autres domaines, comme dans les mathématiques et les sciences, pourrait aussi aider à répondre à la demande.

Avec des informations de Julien Lecacheur

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