Le secteur du tourisme inquiet des nouvelles règles entourant la location à court terme

Avec l’entrée en vigueur de la Loi sur les locations à court terme, le 1^er mai, la Colombie-Britannique limite notamment les locations à court terme aux résidences principales dans les municipalités où la population est égale ou supérieure à 10 000 habitants.

Il y a tout de même des exceptions, car Tofino, l’île Bowen, l'île Gabriola, Osoyoos et Pemberton, entre autres, font aussi partie de la liste, même si elles affichent une population moins importante.

Elles se soumettront aux nouvelles règles dès le 1^er novembre 2024.

Au total, les nouvelles règles touchent 60 communautés, alors que 17 autres y adhéreront plus tard dans l'année.

Des Britanno-Colombiens déçus

Ne me demandez pas si je suis en colère. Je le suis, lance Ralph Gerlitsch. Sa femme, Tina, et lui étaient habitués à louer deux logements à court terme dans la région de Kelowna, dont un sur Airbnb durant la saison estivale.

C’était notre dernier recours pour la retraite. C’est vraiment dur de savoir que c’est quelqu’un assis derrière un bureau au gouvernement qui vous dicte ce que vous pouvez faire de votre propriété, ajoute-t-il.

Avec ces changements, la Colombie-Britannique espère lutter contre la spéculation immobilière et rendre des logements disponibles pour la location à long terme.

Selon des données de la province datant du mois de mars, plus de 19 000 maisons étaient listées comme locations à court terme en Colombie-Britannique.

Dans un mouvement de contestation, plus de 300 propriétaires ont décidé de déposer en avril dernier une requête auprès de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, contestant la loi.

Assez de places pour les touristes?

Dans des régions touristiques comme l’Okanagan, certains s’inquiètent de la disponibilité de logements pendant les hautes saisons.

Dans la région de Kelowna seulement, il y a eu plus de 2 millions de séjours d’une nuit ou plus en 2023, selon des données de Tourism Kelowna.

Cela va dissuader les gens de venir si, de un, il y a peu de logements disponibles et de deux, il faut payer le double ou plus pour une place où rester, estime Jackie Roberts, une Albertaine qui a déjà réservé un logement sur Airbnb à Kelowna en vue de la saison estivale.

Nous avons vraiment les mains liées, à moins qu'ils n'ouvrent soudainement une série de nouveaux hôtels à un prix décent, dit pour sa part Krystina Rossworm, dont la société propose notamment des visites privées de vignobles dans la région de Lake Country.

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J'ai peur de ce qui va se passer et je me sens très impuissante face à ce type de décision.

Plus d’hôtels à Kelowna

Selon Tourism Kelowna, les hôtels de la région sont généralement remplis entre 70 % et 90 % en été.

La PDG de la société, Lisanne Ballantyne, indique que la région compte actuellement environ 4500 places dans les hébergements conventionnels tels que les hôtels et, durant les hautes saisons, environ 2000 annonces de locations à court terme.

Cela signifie que les locations à court terme représentent environ 30 % de l'hébergement touristique de Kelowna pendant ces périodes achalandées.

Lisanne Ballantyne ajoute par ailleurs que d'autres hôtels allaient voir le jour dans la ville.

Mon bureau reçoit au moins trois demandes par mois de promoteurs qui souhaitent développer des propriétés hôtelières. Nous avons aussi un certain nombre de grues dans le ciel et un certain nombre d'hôtels qui devraient bientôt ouvrir leurs portes, dit-elle.

Quant à Tina et Ralph Gerlitsch, ils comptent vendre leur maison et emménager dans ce qui était autrefois leur appartement de location de courte durée.

Avec les informations de Megan Turcato