Relance du centre-ville : le DG de la Place des festivals se dit « inquiet et optimiste »
Le centre-ville de Gatineau (archives)
Photo : Radio-Canada / David Richard
Le directeur général de la Place des festivals, Claude Hamelin, est à la fois inquiet et optimiste en ce qui a trait à l’avenir du centre-ville de Gatineau, dont la revitalisation est tant souhaitée.
J’ai trois raisons d’être extrêmement inquiet et trois autres raisons d’être optimiste
, a-t-il lancé d’entrée de jeu à l’émission Les matins d’ici, étant pleinement conscient de la dualité de son discours.
Selon Claude Hamelin, son inquiétude est facile à comprendre
, car de nombreux commerces ont fermé, la taille du centre-ville est trop vaste
d’un point de vue urbanistique et les problèmes d’achalandage existent depuis trop longtemps, et ce n’est pas à cause des fonctionnaires
.
Le désespoir s’est installé chez les commerçants. [...] Du jeudi au dimanche, après 14 h, le centre-ville a toujours été désert. Il faut revoir la stratégie pour donner des raisons aux travailleurs de revenir au centre-ville [en dehors des heures de travail]
, a expliqué l’ancien directeur général de Destination Gatineau.
Le directeur général de la Place des festivals, Claude Hamelin
Photo : Radio-Canada / Simon Lasalle
De l’autre côté de la médaille, il se dit optimiste, car on en parle encore
, dit-il en riant, mais surtout parce que les cinq plus importants développeurs immobiliers de la région
travaillent pour construire de nouveaux édifices au centre-ville et le premier ministre du Québec, François Legault, a promis, lors de la campagne électorale 2022, un nouveau centre des congrès à Gatineau.
Les promoteurs ont besoin d’espoir, il faut leur en donner. [...] Et la Ville [de Gatineau] doit faire du centre des congrès une priorité, et rappeler le premier ministre pour lui demander [quand les travaux] commencent.
Le conseiller municipal du district du Parc-de-la-Montagne-Saint-Raymond, Marc Bureau, est aussi favorable à l’idée d’un futur centre des congrès dans le centre-ville. Je pense qu'on se doit aussi de faire des efforts pour ramener peut-être au centre-ville un futur palais des congrès, un centre des congrès qui amènerait beaucoup d'événements à Gatineau et beaucoup de gens viendraient
, soutient-il.
Marc Bureau est également ouvert au déplacement du futur Musée régional pour contribuer à animer le centre-ville de Gatineau.
Marc Bureau, conseiller municipal du district du Parc-de-la-Montagne-Saint-Raymond
Photo : Radio-Canada / Anne-Charlotte Carignan
Et l’avenir du parc Jacques-Cartier?
Claude Hamelin est aussi l’ancien directeur général de Destination Gatineau, ce vaste projet d’environ 140 millions de dollars lancé au début des années 2010 qui visait à revitaliser le centre-ville et le parc Jacques-Cartier. C’est l’ex-maire Marc Bureau qui l’avait annoncé lors de la campagne électorale 2009.
Mais le projet n’a jamais vu le jour. Est-ce que le parc, qui appartient à la Commission de la capitale nationale (CCN), pourrait faire partie des initiatives pour relancer le centre-ville?
Moi, je n’y crois pas. La CCN n’a pas aménagé ce parc-là pour recevoir des événements d’envergure. [...] Je ne sens pas la volonté de la CCN de véritablement partager ces lieux et de développer réellement une économie touristique à partir de ces lieux-là. Je ne le vois pas. Je ne le sens pas. Je n’y crois pas
, a-t-il laissé tomber au terme d’une envolée oratoire.
Le constat est le même chez Marc Bureau, qui pense qu’il faudrait également miser sur cet espace pour redynamiser le centre-ville. Le parc Jacques-Cartier doit être pensé pour être un lieu avec de l'animation, ce qu'il n'y a pas présentement, pour garder les gens plus au centre-ville. Et quand on les garde un petit peu au centre-ville, il faut qu'on s'assure qu'ils viennent dans nos restaurants et nos commerces
, suggère le conseiller municipal.
De son côté, la CCN assure, par le biais d’une déclaration écrite adressée à Radio-Canada, qu’elle reste ouverte à des activations futures au parc Jacques-Cartier
.
Dans sa réponse, la société de la Couronne a aussi fait référence à l’exposition horticole Mosaïculture Gatineau 2018, qui avait attiré à peine 200 000 visiteurs.
L’organisme était responsable de remettre le parc dans le même état qu’à la prise de possession, ce qui n’a pas été fait.
Des dommages importants ont été causés au sol et à l’infrastructure. Les terrains ont dû être décontaminés au coût de 2,1 M$. Les travaux de remise en état au parc Jacques-Cartier ont été complétés en octobre 2021.
Tourisme Outaouais estime pour sa part qu'une bonification de l'offre du parc contribuerait sans aucun doute à attirer encore plus de visiteurs au centre-ville
. L’attractivité du parc Jacques-Cartier réside entre autres dans le fait qu’on peut y pratiquer une grande variété d’activités de plein air en milieu urbain, une caractéristique qui permet à la Ville de Gatineau de se démarquer sur le plan touristique
, affirme sa présidente-directrice générale, Julie Kinnear, dans une déclaration écrite.
Plus tôt cette semaine, le Festibière de Gatineau, qui s'était installé il y a quelques années au parc Jacques-Cartier, a annoncé qu’il quittait la Place des festivals Zibi pour s’installer sur le terrain de l’Hôtel-Casino du Lac-Leamy.
Avec les informations de Gabriel Le Marquand Perreault et Anne-Charlotte Carignan
