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Des Félicinois préoccupés par le plastique utilisé dans les champs

Des piles de rouleaux de plastique.

Michel Frigon utilisera ces rouleaux pour la production du maïs à ensilage qui débutera dans une dizaine de jours.

Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil

Radio-Canada

Le paillis de plastique oxobiodégradable utilisé par les agriculteurs qui cultivent du maïs à ensilage préoccupe des citoyens de Saint-Félicien. Des campagnes d'échantillonnages plus exhaustives sont réclamées pour mieux connaître les conséquences sur l'environnement de cet outil.

Ce type de plastique est utilisé par de nombreux agriculteurs pour démarrer leur saison de semis plus tôt. Une fois le labourage terminé, les agriculteurs l'utilisent pour la production du maïs à ensilage.

Il n'est ni compostable ni biodégradable. Il se fragmente en micro et en macrofragments dans le sol. Et on en retrouve des années après, souligne Jean-François Robert.

Un homme dans une serre.

Jean-François Robert veut obtenir plus de données sur les impacts environnementaux du plastique dans le sol et dans les écosystèmes.

Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil

Il est l’un des citoyens qui se préoccupent de la qualité de l'eau des bassins versants comme la Petite rivière à l'Ours.

On veut qu'il y ait un suivi sur la base d'échantillonnages et de campagnes d'échantillonnages qui soit plus rigoureux de la part du ministère de l'Environnement.

Une citation de Jean-François Robert

Le regroupement de Félicinois demande également des cibles plus strictes dans le nouveau plan directeur de l'eau conçu par l'organisme de bassin versant Lac-Saint-Jean.

Les citoyens ont soumis un projet dans le cadre du projet d'initiatives citoyennes de la Ville de Saint-Félicien pour aménager le bassin versant de la Petite rivière à l'Ours.

Une vue sur la Petite rivière à l’Ours.

Des citoyens de Saint-Félicien sont préoccupés par les impacts du plastique sur la Petite rivière à l’Ours.

Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil

On voulait faire la promotion de la gestion intégrée d'un bassin versant à partir d'un exemple local. Un bassin versant, c'est finalement tout le territoire que draine un cours d'eau. C'est une bonne façon de traiter des questions environnementales, explique M. Robert.

Selon lui, certains enjeux en lien avec l'environnement comme l'utilisation du paillis de plastique ne figurent pas dans le plan régional des milieux humides et hydriques, mais devraient y être.

Des recherches à bonifier

Il existe peu de données sur les conséquences environnementales de ce type de plastique.

Il n'y a pas d'évidence dans la littérature scientifique qui montre que, surtout dans des conditions réelles en champs, ça se décompose pleinement.

Une citation de Maxime Paré, professeur au département des sciences fondamentales, UQAC

Le chercheur Maxime Paré, de l'Université du Québec à Chicoutimi, s'intéresse à cette méthode dans le but de trouver des solutions alternatives et d'aider les producteurs à changer de pratique.

La fragmentation de ce type de plastique réduit la grosseur des particules et, éventuellement, elles peuvent se retrouver dans l’environnement, principalement dans le sol, mais il peut aussi en migrer une partie significative dans les cours d’eau, explique-t-il.

Maxime Paré debout dans son laboratoire.

Le professeur au département des sciences fondamentales de l'UQAC, Maxime Paré, croit qu'il est possible de trouver une alternative moins risqué pour l'environnement.

Photo : Radio-Canada / Catherine Fillion

Même si les répercussions ne sont pas claires pour l'instant, le professeur est convaincu qu'il faut continuer la recherche.

Abolir cette pratique va jouer sur la sécurité financière des entreprises. Ce n’est pas souhaitable. Par contre, le statu quo, de maintenir ça, ce n’est pas souhaitable non plus parce qu'à long terme, on étend du plastique sur nos terres agricoles. Nos terres agricoles ne sont pas des poubelles, mentionne-t-il.

Une solution de plus en plus utilisée

Les producteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont de plus nombreux à recourir à cette option. De 2018 à 2022, la pratique a bondi de 47 % dans la région, faisant passer la superficie de 1192 à 1755 hectares.

Pour réaliser des économies d'énergie, des producteurs laitiers cultivent le maïs en utilisant cette pratique pour nourrir leurs bêtes.

Essentiellement en région, c'est plus du maïs à ensilage, ça veut dire que quand on récolte le plant de maïs, ce n'est pas juste l'épi, pas juste le grain, c'est les feuilles, la tige qui vont être hachés et entreposés, explique le vice-président des Producteurs de lait du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Michel Frigon.

Michel Frigon discute avec la journaliste dans un entrepôt en toile.

Le vice-président des Producteurs de lait du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Michel Frigon, confirme que les rendements sont beaucoup plus important avec l'utilisation du plastique oxodégradable.

Photo : Radio-Canada

Il y a quelques années, il a commencé à utiliser le plastique oxodégradable. Il a vu son rendement en amidon doubler.

Là, j'ai vraiment vu une différence. Là, j'avais du maïs qui sortait à 35 et 40 % d'amidon. Je l'ai vu dans l'augmentation de production de mes vaches, dans la diminution des coûts. C'est vraiment important. Ici, en région, c'est la différence entre faire du maïs et ne pas en faire. C'est carrément ça, expose Michel Frigon.

Il est d’avis que les coûts de production des producteurs comme lui doivent être comparables à leurs compétiteurs qui se trouvent notamment en Ontario.

La MRC de Domaine-de-Roy a décliné les demandes d’entrevue, mais assure suivre ce dossier de près.

D’après les informations de Laurie Gobeil

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