Offensive contre la conduite avec facultés affaiblies sur les trottinettes électriques

Les trottinettes électriques libre-service d'Ottawa sont munies de nouvelles technologies pour prévenir la conduite avec les facultés affaiblies. La Ville jugeait nécessaire de mettre des mesures en place vu les heures de location étendues.

Depuis le retour des trottinettes dans les rues d’Ottawa, le 18 avril dernier, les usagers peuvent les louer de 5 h à 1 h.

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À partir de 23 h, les usagers doivent réussir un test sur leur téléphone intelligent afin de louer une trottinette électrique. Pour la compagnie Neuron Mobility, il s’agit d’un test de réactivité, dans lequel il faut repérer les obstacles sur la route le plus rapidement possible.

Tandis que pour les trottinettes de Bird, il faut répondre à une série de questions, par exemple laquelle des trois lignes est la plus longue.

Les deux compagnies ne possèdent que des données limitées pour prouver l’efficacité de ces tests. Elles affirment qu’il s’agit davantage de mesures dissuasives.

Il ne s'agit pas d'un outil de détection, car la détection de la conduite en état d'ébriété est du ressort des forces de l'ordre, explique le chef des opérations de Neuron Mobility Canada, Isaac Ransom.

Nous mettons l'accent sur l'éducation, et ce dispositif n'est qu'un outil parmi d'autres pour apprendre aux conducteurs à prendre la bonne décision lorsqu'ils conduisent nos trottinettes électriques, en particulier s'ils ont bu, ajoute-t-il.

Des données transmises aux autorités

En plus du test cognitif, Bird amasse des données sur la conduite de l’usager grâce à une centaine de capteurs installés sur la trottinette. Une fois le trajet terminé, la compagnie lui envoie un rapport.

Elle peut également se servir de ces données pour donner un avertissement à l'usager, et même lui interdire de louer ses trottinettes à nouveau.

Ces informations peuvent également être transmises aux autorités locales.

Si nos opérateurs émettent des avertissements ou des interdictions [d’utiliser les trottinettes] ou s’il y a des préoccupations pour la sécurité, nous les rapportons au Service de police d’Ottawa ou encore à la Santé publique d’Ottawa, explique le responsable des partenariats gouvernementaux de Bird Canada, Austin Spademan.

L'agent du Service de police d’Ottawa Stéphane Poirier affirme quant à lui qu’il peut utiliser ces informations dans le cadre d’une enquête criminelle et qu’elles peuvent mener à une contravention.

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Une seule condamnation en quatre ans

L’agent Poirier ne croit pas que les heures de location plus tardives constitueront de risques supplémentaires.

Il y a plus de responsabilités financières avec la carte de crédit [utilisée pour louer la trottinette], il y a des mesures de sécurité que la Ville prend avec les fournisseurs. [...] C’est sûr qu’on va avoir plus d’incidents, mais de là à s’inquiéter et à faire une différence pour la sécurité du public, je ne crois pas, dit-il.

Le policier indique que, ces quatre dernières années, depuis le début du projet pilote, une seule personne a été reconnue coupable de conduite avec les facultés affaiblies alors qu’elle utilisait une trottinette électrique.

Les gens, en général, sont responsables. Je fais beaucoup d’avertissements verbaux [de ne pas rouler] sur les trottoirs, [de ne pas être] deux sur les trottinettes, quelques avertissements ici et là, mais en règle générale, ça va bien, conclut-il.