Prévoir le transfert d’entreprise pour éviter des fermetures

Le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) estime que 61 % des 16 000 entrepreneurs de la province qui prévoient transférer leur entreprise cette année n’ont pas de plan de transfert.

Un texte de Kevin Duquette-Goulet

Pour la conseillère de Développement économique Matanie (DEM), Isabelle Gauthier, un transfert d’entreprise prend de deux à cinq ans.

Elle invite les entrepreneurs d’ici à se mettre au travail dès maintenant pour assurer la saine transition et la continuité de leurs entreprises.

Il y aurait donc des risques, selon DEM, qu’un nombre important de sociétés de la Matanie ferment dans les prochaines années si elles ne se dotent pas d'un plan de transfert concret.

Les PME, il va y en avoir moins. La vitalité sur le territoire va être moindre, les chaînes d’approvisionnement peuvent s’effriter. C’est des choses qui sont à voir partout au Québec, mais aussi en Matanie, déplore Mme Gauthier.

Elle incite les entrepreneurs à consulter un spécialiste pour profiter, notamment, de conseils et parfois même d’aide financière.

Plus on est préparé, mieux on est capable de passer par-dessus les défis.

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Un transfert en douceur

Pour l’ancien propriétaire de Papeterie Bloc-notes, André Coulombe, le processus peut être long entre la volonté de vendre et la signature finale. Laisser partir l’entreprise dans laquelle on a investi beaucoup de temps peut être difficile, selon lui.

Tous les gens qui sont entrepreneurs considèrent ça comme un enfant, mentionne M. Coulombe.

C'est difficile de céder à quelqu'un qui va reprendre ton bébé.

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Il avait tenté de vendre à un premier acheteur en 2018, sans succès.

C'est finalement en 2022 qu'il a conclu la vente de sa PME avec de nouveaux intéressés. Mélanie Campion-Létourneau, une employée de longue date de l’entreprise, est devenue actionnaire majoritaire.

La transaction s'est officialisée grâce à l’accompagnement d’un conseiller et d’un plan de transfert.

La jeune femme d’affaires est reconnaissante de savoir que c'est une entreprise qui est en santé, qui va bien. Elle ajoute aussi que la présence de l’ancien propriétaire comme employé à temps partiel et comme mentor est un grand plus.

Une année difficile

Isabelle Gauthier considère que les taux d'intérêt élevés et la pénurie de main-d'œuvre qui persistent sont des facteurs qui ont rendu l’année 2023 difficile pour les entrepreneurs. La conseillère prévoit que les prochaines années seront plus positives pour les PME de la région.

Elle fait référence entre autres à la construction de l’usine allemande de fabrication d’accessoires de salle de bain Duravit, qui aura besoin de 240 nouveaux travailleurs lors de son ouverture prévue l’an prochain.

On a quand même des habitations qui se construisent, des entreprises qui [ouvrent] aussi , ajoute Isabelle Gauthier.

La conseillère de l’organisme est a bon espoir que 2024 et 2025 vont être de meilleures années que ce qu’on a connu en 2023 et que les taux d’intérêt vont se stabiliser.

Une semaine pour sensibiliser

Du 29 avril au 4 mai se déroule la Semaine nationale du repreneuriat, organisée par le CTEQ.

Développement économique Matanie prévoit différentes activités d’échange. Ce sera l’occasion pour les entrepreneurs de discuter de leur avenir et des meilleures pratiques de transfert de propriétaires.

Avec les informations de Jean-François Deschênes