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Santé et sécurité au travail : le mouvement syndical déplore 210 décès en 2023

Une bannière est tendue sur le côté d'un camion.

Une soixantaine de personnes liées au mouvement syndical se sont rassemblées devant l’Assemblée nationale dimanche matin pour honorer la mémoire des 210 travailleurs qui ont perdu la vie au cours de la dernière année au Québec.

Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux

Depuis 1996, le mouvement syndical souligne le 28 avril, Journée internationale de commémoration en hommage aux travailleuses et aux travailleurs morts ou blessés au travail. Pour l’occasion, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant l’Assemblée nationale dimanche matin pour honorer la mémoire des 210 travailleurs qui ont ainsi perdu la vie au cours de la dernière année au Québec.

Même si le nombre 210 représente une baisse par rapport à l’année précédente, où les décès liés à un accident de travail ou à une maladie professionnelle se sont chiffrés à 216, Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), a bien du mal à s’en réjouir.

Avant la pandémie, on était sous la barre des 200, rappelle-t-il en entrevue avec Radio-Canada.

Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

Photo : Radio-Canada

En 2019, 190 décès avaient été déplorés, selon les données de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).

Pour la présidente de la CSN, Caroline Senneville, ce sont des sœurs, des frères, des pères, des mères, des ami-es et des collègues qui sont décédés et qui ont laissé dans le deuil leurs proches à cause du travail, peut-on lire dans un communiqué émis dimanche.

Un cri d’alerte pour le secteur de la construction

Denis Bolduc note également que c’est le secteur de la construction qui est principalement touché.

On a eu 68 décès l’an dernier par rapport à 57 l’année précédente, indique-t-il.

Il croit que ces 11 décès de plus doivent être perçus comme un cri d’alerte dans le milieu.

Les initiatives du gouvernement Legault pour inciter les gens à exercer des métiers de la construction et ainsi pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre sur les chantiers, notamment en offrant des formations rapides et payées, inquiètent M. Bolduc.

Raccourcir les formations, nous, on pense que ça va avoir un impact sur la santé et la sécurité.

Une citation de Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ

Caroline Senneville souligne aussi que l’exposition à l’amiante et à la silice cristalline représente encore une fois la cause principale des maladies professionnelles meurtrières au Québec. Sur les 210 décès dénombrés en 2023, la CNESST note que 137 étaient attribuables à une maladie professionnelle.

Une soixantaine de personnes écoutent un homme qui parle au micro.

Depuis 1996, le mouvement syndical souligne le 28 avril, Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail.

Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux

Promesses et prévention

Si le 28 avril est une occasion pour M. Bolduc et pour le mouvement syndical en général de rendre hommage aux victimes, c’est aussi une façon de rappeler au gouvernement que c’est par les lois qu’on peut améliorer la situation, dit le secrétaire général de la FTQ.

Adoptée à l’automne 2021, la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail ne livre pas les résultats escomptés, selon lui.

Il insiste pour dire que la réforme pilotée par le ministre québécois du Travail, Jean Boulet,n’est pas allée aussi loin qu’on voulait, nous, les syndicats, invoquant des promesses [du gouvernement selon lesquelles] la situation s’améliorerait et s’améliorerait rapidement.

Il aimerait maintenant que les décideurs valorisent davantage la prévention en milieu de travail.

Ça ne coûte pas cher, la prévention, dit-il. Ça évite des accidents, ça évite des décès, ça évite des coûts [...] et ça nous protège de drames familiaux.

Il y a des études qui démontrent que quand tu investis un dollar en prévention, ça t’en fait sauver 10 en réparations plus tard.

Une citation de Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ

Un rassemblement a également eu lieu dimanche du côté de Montréal.

Avec des informations de Philippe L'Heureux

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