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Armes à feu : PolySeSouvient fustige Postes Canada

Gros plan de Nathalie Provost devant une pancarte sur laquelle on peut lire : «Interdisons les armes d'assaut».

La porte-parole du groupe PolySeSouvient et survivante de la tuerie de l’École polytechnique en 1989, Nathalie Provost (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada

PolySeSouvient, qui milite pour le contrôle des armes, juge inacceptable que Postes Canada refuse de récupérer à ses comptoirs les armes à feu bannies depuis 2020. Le groupe souhaite que le programme promis par le gouvernement libéral soit mis en place à temps pour le 35e anniversaire de la tuerie de l’École polytechnique, le 6 décembre prochain.

Je ne pense pas qu'on puisse prendre un non comme une réponse finale, estime la porte-parole du groupe et survivante de la tuerie de l’École polytechnique en 1989, Nathalie Provost.

Elle réagissait aux révélations de Radio-Canada selon lesquelles Postes Canada refuse que ses comptoirs soient utilisés pour récupérer les armes à feu de type militaire bannies en 2020, comme promis par les libéraux.

Le Parti libéral du Canada s'est engagé lors des campagnes électorales de 2019, puis de 2021, à retirer de la circulation certaines armes. Le gouvernement fédéral comptait sur Postes Canada pour gérer leur récupération en mettant à profit son réseau de comptoirs partout au pays.

Le programme de rachat doit permettre de mettre hors service quelque 144 000 armes à feu de type militaire.

Postes Canada estime toutefois que ce serait trop dangereux pour ses employés, notamment en raison de potentielles interactions difficiles avec les propriétaires d’armes à feu.

Cet argument ne convainc pas Mme Provost. Par voie de communiqué, son groupe rappelle que ceux qui s’inscriront au programme et se rendront dans les succursales seront ceux qui souhaitent s’y conformer et recevoir leur paiement.

Un programme en place pour décembre?

On est très surpris et déçu aussi. C'est une société d'État! a ajouté Mme Provost en entrevue à Radio-Canada.

Elle demande au ministre des Services publics et de l’Approvisionnement du Canada (SPAC), Jean-Yves Duclos, et au ministre de la Sécurité publique, Dominique LeBlanc, de s’asseoir avec Postes Canada pour dénouer rapidement l’impasse et éviter d’autres drames.

PolySeSouvient dit également craindre que les délais mettent à risque l'interdiction partielle de 2020 touchant les armes d'assaut dans l’éventualité où un gouvernement proarmes pourrait simplement rétablir la légitimité de ces modèles.

Vous savez, en décembre, c'est le 35e anniversaire des événements de Polytechnique. Pour nous, que le programme de rachat soit en place et qu'on puisse déjà parler d'un programme actif et pas qui est en implantation, c'est nécessaire, a souligné Mme Provost.

Les discussions se poursuivent, selon le gouvernement

Le premier ministre Justin Trudeau dit comprendre l’impatience entourant la mise en place du programme de rachat des armes à feu bannies depuis 2020. Il assure que le gouvernement travaille avec d’autres partenaires que Postes Canada.

On est en train de travailler avec différents partenaires, dont différents services de courrier, différentes institutions, pour s’assurer que les gens qui ont ces armes-là seront compensés pour ces armes qu’ils ne peuvent plus utiliser, a expliqué M. Trudeau en marge d’un événement à Saskatoon, mardi matin.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau (Photo d'archives)

Photo : The Canadian Press / Darryl Dyck

Le premier ministre a toutefois insisté sur le fait que depuis quatre ans déjà, ces armes d’assaut sont illégales au Canada.

Le cœur du programme, ça a été de bannir les armes de style assaut. On n’a plus le droit de les utiliser au Canada. Ça, c’est ce qu’on a fait en tant que gouvernement. On est en train de créer un programme pour compenser. Je sais que des gens sont impatients et on a hâte de compenser ceux qui ont acheté ces armes de façon légale.

Selon le ministre Duclos, les discussions se poursuivent, y compris avec Postes Canada.

C’est un partenariat varié qui est exploré. On discute évidemment avec plusieurs partenaires potentiels pour voir quel rôle chacun ou chacune pourrait jouer.

Une citation de Jean-Yves Duclos, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement du Canada

Il y a des consultations qui ont lieu, y compris avec Postes Canada, mais [aussi] avec beaucoup d’autres partenaires éventuels pour s’assurer que ce rachat puisse procéder de la bonne manière. C’est un exercice qui est compliqué, évidemment. C’est la première fois de l’histoire que le gouvernement canadien s’engage à faire un tel rachat pour compenser les acheteurs de ces armes d’assaut qui les ont achetées à l’époque de manière légitime et légale et qui se retrouvent avec dans leur sous-sol et dans les commerces des armes d’assaut qu’ils ne peuvent plus vendre, plus échanger, plus donner, qu’ils ne peuvent pas utiliser ou transporter, a-t-il défendu.

Trouver une autre solution

La porte-parole du Bloc québécois en matière de Changements climatiques, Sécurité publique et Protection civile, Kristina Michaud, comprend toutefois les réticences de Postes Canada.

Cette solution apparaît peu sécuritaire dans le contexte où, aujourd'hui, dans des succursales de Postes Canada, souvent, il va n’y avoir qu'une personne, dans les communautés rurales, par exemple. Et là, on s'attend à ce que ça devienne le point de chute de centaines, si ce n’est de milliers, d'armes à feu?

Kristina Michaud en Chambre à Ottawa.

La porte-parole du Bloc québécois en matière de Changements climatiques, Sécurité publique et Protection civile, Kristina Michaud (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté: Kristina Michaud

Elle accuse le gouvernement Trudeau d’avoir mal préparé la mise en œuvre de son programme.

Le gouvernement fédéral a eu suffisamment de temps pour penser à la façon de mettre en œuvre son programme de rachat. Il l'a proposé, il l'a promis. [...] Ça me surprend un peu aujourd'hui de constater qu’il ne sait pas du tout comment procéder.

Une citation de Kristina Michaud, porte-parole du Bloc québécois en matière de Changements climatiques, Sécurité publique et Protection civile

La députée fédérale d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia suggère au gouvernement de privilégier une solution qui inclurait les services policiers dans les provinces qui sont prêtes à participer.

Je sais que des provinces sont prêtes à aller de l'avant. Le Québec est prêt à aller de l'avant avec un tel partenariat, avec les services et les corps policiers, alors pourquoi ne pas y aller de cette façon-là?

Avec les informations de Daniel Leblanc et de Rachel Dugas

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