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Lutte contre la pauvreté : « On a besoin de se brasser la cage »

Une trentaine de manifestants se tiennent devant le bureau de la députée. Ils tiennent cinq grosses pièces de casse-tête sur lesquelles sont écrits des slogans pour combattre la pauvreté.

Les pièces de casse-tête représentent pour eux les morceaux manquants du dernier budget provincial.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Le Collectif Gaspésie - Les Îles pour un Québec sans pauvreté entame des moyens de pression afin de convaincre le gouvernement d'investir davantage pour soutenir les personnes les plus vulnérables.

Une trentaine de personnes se sont rassemblées mercredi matin devant le bureau de la députée de Bonaventure, Catherine Blouin, à Carleton-sur-Mer, dans le but de faire connaître leurs revendications et de sensibiliser la population.

Pour la porte-parole du groupe, Louise Gallien, les 784 millions de dollars annoncés dans le dernier budget provincial pour réduire la pauvreté et favoriser l’inclusion sociale sont insuffisants.

Les personnes en situation de pauvreté n’arrivent pas à survivre. On a vraiment besoin de se brasser la cage et de revoir nos priorités au Québec, explique Louise Gallien.

Louise Gallien assise devant un groupe de personnes à l'extérieur.

La porte-parole du Collectif Gaspésie - Les Îles pour un Québec sans pauvreté, Louise Gallien

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Les mesures fiscales du gouvernement ne sont pas les bonnes pour lutter contre la pauvreté et diminuer les écarts de richesse au sein de la population, selon elle.

Des crédits d'impôt comme on a vus dernièrement, ça vient privilégier les personnes qui sont les mieux nanties dans la société. Les gens qui bénéficient de l'aide sociale ne paient déjà pas d'impôt, donc les crédits d'impôt, ça n'a aucun impact sur leur quotidien, explique-t-elle.

Le collectif exige notamment un investissement massif dans les services publics.

Les femmes ont été systématiquement désavantagées par ce budget-là, notamment parce qu’il n’y a presque rien pour les services de garde, il n’y a presque rien pour les personnes assistées sociales, et presque rien pour les logements sociaux, soulève Nastassia Williams, la coordonnatrice de la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

Nastassia Williams.

La coordonnatrice de la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Nastassia Williams

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Elle critique par ailleurs le discours qu'on vit en ce moment sur le fait qu'il manque d'argent, qu'il manque de ressources pour pouvoir soutenir les personnes les plus vulnérables de notre société.

Pour Nastassia Williams, le gouvernement du Québec est responsable de cette situation.

Dans les dernières années, on a envoyé des chèques de 500 $ à tous les citoyens du Québec, on a baissé les impôts pour les personnes les plus favorisées : ce sont des mesures qui viennent nous enlever des moyens, soutient-elle.

On nous dit qu'il n’y a pas assez d'argent pour soutenir les plus défavorisés, mais cet argent existait. Le gouvernement a créé son propre problème.

Une citation de Nastassia Williams, coordonnatrice de la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine
Un groupe de personnes en cercle, certaines assises sur des chaises de camping, dans un stationnement.

Le Collectif Gaspésie - Les-Îles pour un Québec sans pauvreté a manifesté mercredi matin devant le bureau de la députée de Bonaventure, Catherine Blouin.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Louise Gallien rappelle aussi qu’une étude récente de l’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) souligne que plus de la moitié des personnes qui habitent seules en Gaspésie et aux Îles n’atteignent pas le revenu viable.

On peut être inquiet pour la population en Gaspésie qui essaie de survivre, mais qui n’y arrive pas par manque de transport pour se déplacer, pour faire l’épicerie, avec les petites épiceries de village qui ferment aussi, illustre-t-elle.

Le Collectif Gaspésie - Les Îles pour un Québec sans pauvreté promet d'autres moyens de pression d'ici le dépôt du quatrième plan de lutte contre la pauvreté, que la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, doit dévoiler ce printemps.

On se dit peut-être que les montants seront cachés dans ce plan. Mais avec ce qu'on voit dans le budget, ça suscite beaucoup d'inquiétude par rapport à la suite des choses, craint Louise Gallien.

Chantal Rouleau a affirmé par courriel être très sensible aux difficultés que rencontrent certains citoyens en raison de la hausse du coût de la vie.

Elle énumère différentes mesures prises par son gouvernement pour lutter contre la pauvreté, notamment le Programme de revenu de base qui, selon elle, a permis à plus de 84 000 personnes de sortir de la pauvreté.

L’indexation à 5,08 % des prestations d’aide sociale, les crédits remboursables de 2000 $ pour les aînés et les fonds supplémentaires versés au milieu communautaire dans le dernier budget contribuent d’après elle à réduire la pauvreté dans la province.

Je suis consciente des besoins qui persistent. C’est ce qui m’anime pour la suite dans mes travaux sur le prochain plan de lutte contre la pauvreté, conclut la ministre, dans le même courriel.

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