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Les revenus des chauffeurs d’Uber représentent moins de la moitié du salaire minimum

Une voiture portant un autocollant Uber attend un client.

Les chauffeurs gardent moins de la moitié du prix des courses, une fois les frais déduits. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

Radio-Canada

La Coalition Ridefair, un groupe de défense des travailleurs indépendants des plateformes de transport comme Uber ou Lyft, estime qu'une fois toutes les dépenses déduites, les conducteurs ne gagnent que 6,37 $ par heure de travail, bien en dessous du salaire minimum ontarien de 16,55 $.

Ses membres ont donné une conférence de presse à Queen’s Park pour présenter le rapport établi à partir de 96 bulletins de facturation hebdomadaires recueillis entre octobre 2023 et janvier 2024.

Le revenu médian y était de 16,22 $ par heure au volant. Une fois les différents frais déduits, il ne reste que 6,37 $.

C’est juste la médiane, souligne JJ Fueser qui a coordonné ces travaux pour la Coalition Ridefair. Environ la moitié des gains par heure sont en fait plus faibles.

Travailler pour rien

Aucune facture ne permettait de dégager un revenu équivalent au salaire minimum et, dans 42 % des cas, une fois les frais déduits, les chauffeurs travaillaient même à perte.

Cela semble choquant, mais cela correspond aux estimations d’autres villes, poursuit JJ Fueser, qui cite les cas de la Californie (6,20 $ US/heure), Seattle (9,63 $ US/heure) et Denver (5,49 $ US/heure).

JJ Fueser, en conférence de presse à Queen's Park.

JJ Fueser a coordonné le rapport pour la coalition à partir de feuilles de revenus et de l'estimation des différents coûts horaires qui s'appliquent aux chauffeurs.

Photo : Capture d'écran

Si l'on fait une projection pour tous les chauffeurs de Toronto, le manque à gagner serait de 200 millions de dollars par an. Il y a beaucoup d’argent en jeu pour les plateformes qui défendent le statu quo, ajoute Mme Fueser.

Contrer le discours des plateformes

Avec ces chiffres, les activistes entendent contrer les arguments de la société Uber. Cette dernière affirme que les revenus de ses chauffeurs sont de 33,35 $ par heure.

Personne ne nous croyait, et tout le monde croyait les affirmations d’Uber comme quoi nous gagnons 33 $ de l’heure, insiste Earla Phillips, vice-présidente de la Rideshare Drivers Association, membre de la coalition et chauffeuse pour Uber et Lyft pendant huit ans et demi.

Earla Phillips en conférence de presse à Queen's Park.

Earla Phillips insiste sur la nécessité de donner un revenu décent aux chauffeurs des différentes plateformes, des « travailleurs essentiels ».

Photo : Capture d'écran

Ce qui explique cette importante différence dans les résultats est qu’Uber ne comptabilise que le temps actif, c'est-à-dire quand le chauffeur va chercher et transporte les passagers. Mais le temps passé entre deux commandes et les coûts liés au véhicule ne sont pas pris en compte.

Uber dit qu'elle offre un revenu équivalent à 120 % du salaire minimum à ses chauffeurs. Mais, au fond, cela équivaut au mieux, à 2,50 $ de l’heure, estime Mme Fueser.

La proposition d’Uber pour un salaire minimum ne suggère pas de salaire minimum.

Une citation de JJ Fueser, chercheuse et coauteure du rapport de la Coalition Ridefair

Nous avons des règles dans cette province depuis des décennies, et parmi elles figure le salaire minimum, déclare Earla Phillips.

Le député provincial de l'opposition officielle Jamie West (NPD), qui a réuni les membres à Queen’s Park pour cette conférence de presse, estime qu’il est complètement impardonnable de laisser les entreprises payer ses chauffeurs aussi peu. Il appelle le gouvernement à légiférer pour mieux défendre ces travailleurs indépendants.

Selon la Coalition Ridefair, il faut au moins un revenu de 37 $ par heure active pour qu'un chauffeur puisse espérer gagner le salaire minimum.

Appel à agir pour la Ville de Toronto aussi

La fin du rapport recommande aussi à la Ville de Toronto de reprendre la limitation du nombre de licences délivrées.

Cette mesure peut aider à empêcher le taux d'engagement des chauffeurs de baisser davantage – et à ce que les gains chutent encore plus en dessous du salaire minimum, indique le document.

La société Uber avait contesté la limite du nombre de permis.

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